Lazarus (T1) Pour la Famille - Focus Littérature

Chronique « Lazarus, T1 – Pour la Famille »

Scénario de Greg Rucka , dessin de Michael Lark, couleurs de Michael Lark & Santi Arcas

Public conseillé : Adultes, ados (plus de 12 ans)

Style : Thriller, Anticipation,
Paru chez Glénat Comics, le 15 avril 2015, 112 pages couleurs, 14.95 euros,
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L’histoire

Après l’excellent Sex Criminals (T1) Un coup tordu, voici un autre très bon titre dans la toute nouvelle collection Comics des éditions Glénat. On nous avait annoncé du neuf, dans un esprit Indie. Il n’y a pas tromperie sur l’effet d’annonce.

Mais qu’est donc un Lazarus ?
C’est à la fois la main qui frappe et le bouclier qui protège.
Dans un futur proche et dystopique, les gouvernements ont sauté. Le monde ne se divise plus en zones géographiques mais se délimite par des frontières financières.
Pour avoir le pouvoir, il faut l’argent, et même de considérables fortunes. Seules quelques familles sont dans cette capacité et dominent d’une main de fer et de mort le troupeau d’humains qui courbe l’échine

Ce T1, au titre évocateur “Pour la Famille”, expose le rôle des Lazarus, personnages durement entraînés et jouissant des meilleures avancés scientifiques et technologiques pour devenir des combattants hors normes.
Eve Forever est le cinquième enfant de la famille Carlyle. Deux filles, deux garçons, conçus en couple. Un cinquième enfant, une fille, « fabriquée » selon un cahier des charges très précis : pour devenir le défenseur de cette famille.

Eve Forever

Eve assure donc le rôle de Lazare !
Elle est de toutes les missions les plus sensibles, elle est une lame d’exception, aussi belle que mortelle, précise, froide, obéissante.
Elle se croit aimée de son père. Elle croit être une Carlyle. Elle se nourrit de mensonges et d’un amour dont son père se sert pour la contrôler ! Elle ne sait pas qu’il parle d’elle ainsi : « On ne peut aimer un objet comme on aime une personne. On n’aime pas un animal de compagnie comme on aime son enfant ! ». Non, elle ne sait pas encore !

Dans un monde hostile qui fait fi de la nature humaine, deux Lazare se rencontrent, Eve et Joachim, outils mortels de deux familles qui s’opposent, deux êtres qui se sont toujours appréciés. Mais ils représentent deux clans en guerre, pour la détention de technologies comme de semences modifiées qui assurent la survie. Oui, les Carlyle comme les Moray sont en guerre, y compris au cœur même de leurs propres systèmes.

Les trahisons sont les enfants engendrés par la soif de pouvoir. Eve va le découvrir dans un enfer de feu et de sang. Et commencer tout juste à s’interroger sur sa vraie nature.
Un père, une famille, beaucoup de doutes…

Ce que j’en pense

Ce “Lazarus” n’a pas fini de nous surprendre. Entre anticipation, récit d’action très musclé et questionnements identitaires, Greg Rucka a lâché sa nouvelle bombe, Eve Forever, sur une série qui a cartonné sur le marché US. Bombe a retardement, à fragmentation dont les éclats font le buzz sur le marché des séries TV.
Ce bon scénario doit absolument développer un peu plus le personnage d’Eve, histoire d’évoluer en consistance et originalité. Avec un dessinateur d’une efficacité remarquable – le dessin de Michael « Daredevil » Lark est teigneux, totalement tendu vers l’action, agressif, même si parfois un peu inconstant – pour une série redoutable, aux ambiances très sombres, qui inaugure parfaitement cette nouvelle collection de Comics chez Glénat.
L’ouvrage est d’une superbe finition (testez le touché de couverture !), il manque quelques bonus et, pourquoi pas, des offres promotionnelles à 10 € le Tome 1, comme le font souvent les Éditions Urban Comics.

A suivre, vite et avec envie, avec un T2, “Ascension”, tout juste paru le 26 août 2015.