Aspic, détectives de l’étrange (T4) Vaudeville chez les Vampires

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Aspic, tome 4 »

Scénario de Thierry Gloris, dessin de Jacques Lamontagne, couleurs de Lorien Aureyre,

Public conseillé : Adultes / adolescents

Style :
Paru chez Soleil, le 26 aout 2015, 14.50 euros, collection « Quadrants »,
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L’histoire

Flora rêve… Elle s’imagine dansant entre les bras du comte Shreck, dans son château du Haut-Koeningusbourg…
A son réveil, Beyle est à son chevet. Il est intervenu pour la sauver, tandis que le conte tentait d’égorger la belle.
Dans la chambre, le commissaire Dupin débarque pour raconter son histoire. Cela fait plus de 10 ans, qu’il suit les traces du plus grand criminel de sang du siècle… A cette époque, le policier était engagé par un aristocrate roumain, pour le disculper de la mort de sa femme.
Au même moment, le brigadier Terrasson mène un interrogatoire musclé sur Igor, le serviteur du conte. Après de nombreuses heures, Igor abandonne. Un petit verre de rouge et il saute par la fenêtre pour se donner la mort…

Ce que j’en pense

Voici la deuxième et dernière partie de la seconde enquête d’Aspic, et son duo d’enquêteurs spécialisé en phénomènes occultes. Après le “Cirque de monstres” (voir “freaks”) du tome 3, Thierry Gloris et Jacques Lamontagne nous embarquent dans le genre utra-référencé du Vampire. Quoi de plus évident que cette icône horrifique, haut en couleur, dans leur improbable univers à la croisée de Disney et du “Grand guignol” ?

Très proche du roman originel de Bram Stoker (regardez le “Dracula” de Coppola pour vous en convaincre), Thierry en emprunte toutes les figures. Le vampire atteint d’une malédiction, l’amour au delà de la mort, le groupe d’aventuriers étrangers unis pour combattre la bête, sans oublier la belle et « innocente » jeune femme choisie pour devenir sa compagne…

C’est Flora bien entendu qui joue ce rôle dans cet épisode. Et c’est sans doute cela qui en fait toute la saveur. Au delà du scénario très classique, les situations et dialogues (chapeaux, les joutes verbales de Dupin) sont très ironiques, grâce aux personnalités contrastées de Flora, Dupin et Gavroche/eyle. Les dialogues sont un vrai délice et le graphisme de Jacques Lamontagne toujours aussi percutant.

Le ton est donné par la couverture et le titre de l’album (“Vaudeville chez les vampires”). Nous ne sommes pas dans un drame horrifique, mais dans une comédie loufoque sur fond de vampirisme. Ce qui n’est pas sans rappeler le “Bal des Vampires” de Roman Polanski.
D’ailleurs, n’attendez pas des scènes d’actions horribles et démentielles. Elles sont peu présentes et pas très dynamiques. Dommage avec un tel univers et le talent du dessinateur.

Enfin, un “bon point” à Lorien Aureyre (sur la série depuis le Tome 3). Ses couleurs (numériques) accompagnent parfaitement le dessin toujours aussi expressif et soigné de Jacques Lamontagne.

Pour résumer, j’ai trouvé ce tome de clôture un peu moins “réussi” que les précédents épisodes. Mais bon, j’en attends peut-être trop… j’ai eu néanmoins beaucoup de plaisir à lire cet album à l’univers délirant, aux dialogues ciselés et au graphisme expressif.