C'est avec un immense plaisir que je vous dévoile l'interview que j'ai réalisé pour Gilles Milo-Vacéri, qui est, comme vous le savez, un auteur que j'aime beaucoup.
Je ne vous fais pas attendre plus longtemps, et je vous laisse en compagnie de Gilles, ou du moins de ses réponses à mes questions.
Hop c'est parti.
Eh bien, je vais commencer par te remercier pour cette interview très sympa et originale. C'est parti, je me lance !
Même si cela peut surprendre, je ne la cherche pas et c'est elle qui me trouve ! (rires). J'ai cette chance de me lever tous les matins avec pas mal d'idées en tête. Cela vient à n'importe quel moment, en faisant mes courses, en regardant un documentaire ou en me promenant avec ma chérie. Il me suffit de peu, comme une rencontre par exemple, un bâtiment ou un lieu quelconque pour que mes ( ) se mettent à construire un scénario sans que je le cherche vraiment.
Enfin, c'est aussi dans mon passé et dans ce que j'ai pu vivre que je trouve mon inspiration. Avoir eu une vie qui ne rentre pas dans le moule habituel, des expériences qui ne s'inscrivent pas dans les normes courantes, permet de penser autrement, d'imaginer, de créer puis enfin, d'écrire.
La phase pré-écriture est très structurée pour ma part et il est vrai que je passe un temps considérable dans les recherches. Je tiens absolument à la crédibilité d'un récit, même de fiction. Que ce soit la géographie, les dates, les termes et vocabulaires spécifiques, etc. je vérifie tout et je prends un tas de notes que je compulse régulièrement ensuite. Le but est simple, ne pas perdre de temps en phase d'écriture afin de garder le fil du récit. Un polar ou un thriller doit posséder une intrigue, étayée par un réalisme facilement vérifiable.
Ensuite, je crée mes fiches personnages ( portrait moral & physique, adresse, possessions matérielles, véhicule, etc. ) puis je termine par la qui est l'assemblage chronologique des événements du polar. Les lecteurs de romans policiers ou de thrillers sont de vrais enquêteurs qui ont l'œil aguerri, alors je fais tout pour ne pas les décevoir. Par conséquent, cette phase peut varier d'une matinée pour une nouvelle à plus d'une semaine pour un roman. Par exemple, pour écrire , il m'a fallu une dizaine de jours.
- Est-ce que tu as un moment préféré pour l'écriture ?
Aucun. Je commence ma journée très tôt et la finis très tard dans la nuit. J'ai organisé une veille internet pour surveiller ce qui peut se dire sur mes livres, je communique beaucoup et passe un temps non négligeable en promotions ou en dédicaces. Le reste est consacré quasi exclusivement à l'écriture ou aux reprises / corrections d'un ouvrage. J'ai la chance de taper vite et chaque minute de ma journée est utilisée à 200 %.
Je le disais plus haut, c'est mon passé et les multiples expériences que j'ai vécues. J'avais décidé très tôt de vivre autrement, de voir du pays et de vivre de vraies aventures. Je l'ai payé cher à bien des aspects, c'est vrai, mais au final cela me donne aujourd'hui un véritable vivier inépuisable grâce auquel je peux écrire sur de multiples thèmes en me renouvelant sans cesse.
Il faudrait imaginer un sous-marin pour me comprendre lorsque j'écris. De fait, je m'enferme dans une bulle, sans artifice aucun et plus rien n'existe autour de moi, autre que le récit, le clavier et ma tête, avec un lien invisible entre les trois. J'ai cette capacité de faire abstraction de tout ! Sinon, volontairement, je ne mets pas de musique, car cela finirait par me distraire. Écrire, surtout l'intrigue d'un polar, demande énormément de concentration et je ne peux guère me permettre d'erreurs.
Très tôt ! J'avais neuf ou dix ans quand j'ai commencé à noircir des pages. Comme tout le monde, j'aimais la poésie avec des rimes simples. Très vite, j'ai voulu écrire des histoires courtes et avec le temps, elles sont devenues de plus en plus longues. En fait, je lisais énormément, poussé par une fringale de nouvelles connaissances, comme la découverte de nouveaux horizons ou les dangers de l'aventure.
Je n'étais pas encore au collège que je décidais fermement de ne pas rester en France et de vivre autrement. N'étant pas issu d'un milieu aisé, pour moi, cela a commencé avec une longue période au sein de l'armée. Quand on veut se donner les moyens de ses ambitions, on n'hésite pas, quitte à payer cher, y compris de sa personne. Après l'armée, j'ai poursuivi sur le même cap, avec des intentions différentes et d'autres moyens, d'autres idées. Le plus important était de vivre à fond pour ne jamais devoir végéter en devenant un spectateur passif de la vie. Et l'écriture ne m'a plus quitté depuis ces temps préhistoriques ! (rires)
Aïe ! Si je te demandais lequel de tes enfants tu préfères, pourrais-tu choisir ? Lorsque tu demandes à un auteur de désigner un livre parmi ceux qu'il a écrits, c'est exactement la même difficulté !
Si je devais trancher, pour l'aspect personnel, je dirais , car c'est un passage vécu de mon passé. Pour les recherches historiques, je mettrais . Pour l'intrigue policière très fouillée, je proposerais les trois volumes des enquêtes de Gabriel Gerfaut, . Enfin, pour le coup de cœur personnel et l'un des plus aboutis, j'avancerais . Je suis incapable de me décider, désolé ! et il y en a beaucoup d'autres qui mériteraient d'être cités... Donc, je ne réponds pas à ta question ! (rires) Meurtres à Château-Arnoux
- Es-tu plutôt écriture sur papier, ou plutôt sur ordi ?
Aïe ! Encore une question bien difficile...Je dirais la patience. Sur ce sujet, j'ai pensé aux jeunes auteurs afin de les aider et ils pourront trouver une rubrique qui leur est entièrement consacrée sur mon blog officiel. Là, je leur explique quelques pistes qu'ils seront libres de suivre... ou pas ! Je leur parle aussi bien de la typographie à respecter, des démarches vers le monde de l'édition, de l'écriture ou encore de bonnes astuces.
Hélas ! Tu ne verrais pas grand-chose pour la bonne et simple raison que je ne possède plus de livres. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais autrefois et dans une autre vie, tu aurais pu y voir des centaines d'ouvrages, dans des genres bien différents, de toutes origines, du roman à la biographie, de la poésie aux grands philosophes, sans oublier les bandes dessinées ni plusieurs atlas qui côtoyaient les dictionnaires de tout poil. Bref, cela reste une blessure ouverte sur laquelle je ne m'étendrai pas.
Je te renvoie à la question précédente. Cela dit, je t'aurais cité Le petit Prince, de Saint-Ex. sans aucune hésitation !
Parce que... Antoine de Saint-Exupéry, tout simplement. Très sincèrement, on devrait rendre obligatoire la lecture du petit Prince. Cela donnerait des leçons d'humanité et d'ouverture d'esprit à bien des mécréants...
Encore une fois, un seul genre serait réducteur et impossible à définir. J'ai plusieurs axes principaux que tu retrouveras d'ailleurs dans ma bibliographie, car on n'écrit jamais aussi bien que dans les thèmes que l'on connaît ! Je te citerai donc le policier, le thriller, l'aventure et l'histoire. C'est dans ce cadre assez vaste que je choisis généralement mes lectures.
Jack London, Maxime Chattam, Ernest Hemingway, Jules Verne, Saint-Exupéry, Rudyard Kipling, Harlan Coben, James Ellroy, Agatha Christie, Alexandre Dumas, Frédéric Dard, Fred Vargas, Franck Thilliez, James Hadley Chase, Arthur Conan Doyle, Roger Frison-Roche, John Falkner, Victor Hugo, Joseph Kessel, Umberto Eco et puis...
Comment ?! Un seul ?! Alors désolé, je ne peux pas répondre ! (rires)
Par exemple, le thème du thriller que je suis en train de corriger avant de l'adresser aux éditeurs ? Eh bien, c'est un huis clos contemporain qui se déroule sur une île écossaise perdue dans les Hébrides, avec... Hum ! Il est encore trop tôt pour en parler, car ce projet n'est pas signé. Sinon, je peux te dire que l'intrigue portera le lecteur jusqu'aux dernières pages, avec une fin fracassante et complètement inattendue. Bref, de quoi frissonner pendant un bon moment de lecture !
Un tableau de Dali, Cygnes se reflétant en éléphants (1937). Car les apparences sont toujours trompeuses...
- Si tu étais une des 7 merveilles du monde ?
Peut-être la pyramide de Kheops pour ses mystères et la richesse de la civilisation égyptienne ou encore le phare d'Alexandrie, pour l'apprentissage de l'humilité. Eh oui, on peut briller et prendre de la hauteur et... disparaître tout aussi vite que l'on est apparu ! (rires)
La roue, sans hésiter... Qui a vraiment réfléchi sur la puissance de cette invention et tout ce qu'elle a apporté au cours du temps et encore aujourd'hui. C'est le grand symbole du progrès et une forme géométrique parfaite.
Le loup, bien sûr ! Je suis fan de cet animal prodigieux, dont les us et coutumes devraient servir de modèle à pas mal de bipèdes décérébrés. Quant au débat médiatique actuel concernant cet animal, je préfère ne rien dire, car je deviendrais franchement désagréable.
Je dirais... Le Feu, car c'est un peu mon caractère... la Terre aussi, pour mon côté raisonnable et pragmatique... L'Air ou le Vent car j'aime rêver, voyager et m'évader... L'Eau, car c'est l'un de mes éléments préférés et la source de toute vie... Puis le Vide, car c'est un élément naturel aux arts martiaux. Donc, tu prends un petit peu de tout ça, tu mélanges bien et tu ne devrais pas être loin de mon choix.
Eh bien, encore une fois et sans hésiter, les légendes arthuriennes. Arthur, Guenièvre, Merlin... Les symboles sont si riches qu'il faudrait une vie entière pour étudier la nature profonde de ces textes et décrypter toutes les vérités cachées qui expliquent si bien le Graal et sa quête ! Bref, la symbolisation des buts élevés que chacun devrait poursuivre en ce bas monde.
Que voudrais-tu dire pour terminer cette interview ?
Je te remercie infiniment pour ce petit moment passé à te répondre, même si je n'ai pas traité toutes les questions ! (rires) C'était un plaisir et une quasi-nécessité car, comme tout auteur, j'ai un besoin certain de notoriété pour me faire connaître. Alors, une interview est l'un de ces rares moments privilégiés qui permettent de joindre l'utile à l'agréable.
N'hésitez pas à rejoindre Gilles sur les diverses plateformes suivantes :
À ce jour, ce ne sont pas moins de douze romans et près de quatre-vingts nouvelles qui sont publiés, tous à compte d'éditeur, depuis fin 2012 et hors concours littéraires.
Voici en image les ouvrages de Gilles dont il nous parle dans cet interview :
C'est ainsi que ce termine cet interview.
Je remercie Gilles d'avoir accepté de me répondre, et pour ma part eh bien j'attends sa prochaine sortie avec impatience.
Si vous ne connaissez pas ses oeuvres, n'hésitez pas à les découvrir, ce sont de vraies merveilles.