La Briscola à cinq, de Marco Malvaldi

Par Clarabel

Le corps d'une jeune fille étranglée est retrouvée dans une benne à ordures et c'est le barman du coin qui vient en aide au témoin éméché pour appeler d'urgence la police. Sauf que le commissaire Fusco n'a pas la réputation d'émoustiller ses petites cellules grises... C'est donc pour éviter qu'un innocent soit inculpé à tort du meurtre d'Alina Costa que Massimo, notre éminent propriétaire du Bar Lune, décide d'épier et d'interroger les acteurs du drame. Jusque-là, rien de neuf sous le soleil d'Italie, pensez-vous...
Et effectivement l'intrigue criminelle sert juste de contrefort à la mise en scène qui est carrément fabuleuse ! Cocasse et chaleureuse, elle offre un spectacle désopilant grâce aux quatre papys bien guillerets, les habitués du bistro, qui jouent aux cartes et rechignent de ne pouvoir boire du café selon leurs convenances. “Pas de café. Il fait trop chaud.” bougonne Massimo. Lui aussi tient son rôle à la perfection, en tant que vigile grincheux et cynique, il fait tourner sa boutique entre dérision et tendresse.
Tous ensemble vont donc discutailler de l'enquête en cours, non pour alimenter les commérages, mais pour pimenter leur quotidien morne et ronronnant. Le résultat est frais, rigolo et désaltérant ! On rêverait de déguster ce petit bouquin comme on avalerait un Cappuccino bien crémeux, avant de se raviser pour ne pas voir Massimo sortir de ses gonds. Oups, il fait trop chaud... pas de café ! On glisse donc sa chaise près de la tablée de nos joyeux septuagénaires et on fond de bonheur à les écouter. Le ton est volubile et convivial, dans une éclatante ambiance italienne. J'ai adoré.

10-18 Grands Détectives / Christian Bourgois éditeur ♦ Juin 2014 ♦ Traduit de l'italien par Nathalie Bauer (La briscola in cinque)