Middlesex fait partie de la pile de livres que j’ai récupérée chez mon amie journaliste qui, déménageant à l’autre bout de la Terre, a dû faire du tri dans son imposante bibliothèque. Je me souviens d’ailleurs que ce titre se trouvait en plusieurs exemplaires, ça avait donc dû lui plaire (et je lui fais confiance à 100% en ce qui concerne la littérature).
Le nom de l’auteur, Jeffrey Eugenides, m’était vaguement familier… Ah oui, c’est lui qui a écrit Virgin Suicides, un best seller de mon adolescence mis en images par Sofia Coppola, avec entre autres Kristen Dunst et A.J. Cook. Encore un gage de qualité.
Je me suis donc aventurée dans ce pavé sans trop savoir à quoi m’attendre, mais en étant sûre que ce serait intéressant. J’ai lu Middlesex d’une traite, en une semaine, entre un mariage en Italie, les prémices de ma grossesse et la chaleur de l’été.
L’histoire: Middlesex est une fresque historique et (un peu) scientifique. On suit une famille grecque de Turquie qui va fuir à détroit, aux Etats-Unis, sur trois générations. L’histoire se déroule en deux parties: celle des grands parents et des parents de Callie/Cal, et celle de Callie/Cal à proprement parler.
En 1922, Desdemona et Eleutherios « Lefty » Stephanides sont frère et soeur. Ils font partie de la communauté grecque qui vit en Asie mineure, soit la Turquie, dans le petit village de Bythinios sur l’Olympe de Bythinie (le Mont Ulu Dag).
Les parents des enfants Stephanides étaient cousins, une pratique courante dans ce village à l’époque. Ces derniers meurent, victimes de la guerre gréco-turque, laissant les enfants orphelins. Ils vivent de la culture des vers à soie. Desdemona les récolte, et Lefty les vend au marché de la grande ville la plus proche, Bursa (ou Brousse).
Les adolescents sont attirés l’un par l’autre, mais, de peur d’être jugés, ils s’efforcent de renier leurs sentiments. La guerre faisant rage, ils doivent quitter leur village et décident de fuir aux Etats-unis, où leur cousine pourra les accueillir. Pour cela ils doivent embarquer à Smyrne (aujourd’hui Izmir). Ils y font la connaissance d’un docteur qui soigne Lefty gracieusement.
La famille du docteur est massacrée par les turcs, et ce dernier ne veut plus vivre. Il est pourtant embarqué de force par Lefty et Desdemona, qui arrivent tant bien que mal à prendre place sur un bateau en prétendant être de nationalité française (tous les bateaux grecs ayant déjà quitté le port, les bateaux restants sont tous étrangers et réservent leurs places à leurs ressortissants). Le bateau de Lefty et Desdemona lève l’ancre alors que la ville est incendiée par les troupes d‘Atatürk et que sa population grèque est massacrée.
Sur le bateau, personne ne les connait. Lefty et Desdemona s’abandonnent donc à leurs sentiments et se marient (souvenez vous que leurs parents étaient déjà cousins germains, ça ne fait donc pas beaucoup de brassage génétique, tout ça). Ils arrivent à New York, où les attend leur cousine Sourmelina, dite Lina, qui les emmène chez elle à Détroit.
Lefty y trouve un emploi à l’usine Ford, mais cela ne dure pas. Il s’associe donc à Jimmy, le mari de Lina, pour faire de la contrebande d’alcool (on est en pleine prohibition – Gatsby le magnifique, ça vous dit quelque chose?) en traversant en voiture la rivière du Détroit (qui donne son nom à la ville) en hiver, alors qu’elle est gelée.
Lefty et Desdeomna ont deux enfant, Milton et Zoe. Quant à Lina, lesbienne mariée avec Jimmy pour sauver les apparences, elle se laisse aller un soir d’ivresse et donne naissance à Théodora, dite Tessie. Lefty ouvre un bar clandestin aux tabourets garnis de fausse fourrure zébrée, qu’il appelle le « Zebra Bar », au sous-sol de sa maison.
Les cousins grandissent ensemble. Milton est un ado boutonneux et Tessie est la sensation du quartier. Quand à Zoe, elle est la petite dernière chouchoutée. Tessie est brièvement fiancée au pasteur Mike, un gars très gentil et très bon, mais trop lisse. Elle le quitte pour Milton, son cousin, avec qui elle se marie en 1946. Zoe « récupère » Mike et se marie avec lui, lui donnant quatre enfants et une famille bruyante.
Milton et Tessie ont deux enfants: « Chapitre 11 », un garçon, et Calliopé, dite Callie, une fille. Lors de la seconde grossesse de Tessie, Desdemona prédit que le bébé sera un garçon, mais à la naissance, le vieux médecin que Lefty avait sauvé des flammes à Smyrne effectue les contrôles du bébé et conclue que c’est une fille au vu de son appareil génital. C’est maintenant que commence l’histoire de Calliopé, et par la même occasion, les choses sérieuses.
Le magnifique schéma ci-dessous illustre très bien les relations familiales complexes de cette famille où l’inceste est chose courante:
Callie grandit dans une famille aimante, entourée d’un père, Milton, dévoré par l’ambition. Milton commence par un fast food de rue, pour ensuite développer une chaîne de restaurant qui lui apportera le confort matériel. Lors des émeutes de 1967, qui voient la population noire de Détroit affronter la police puis l’armée américaine, la maison des Stephanides est pillée. La famille déménage donc à Grosse Pointe, la banlieue huppée de Détroit, dans une maison moderne sur le boulevard Middlesex.
Callie a une très bonne copine d’école, l’Obscur Objet, avec qui elle va connaître ses premiers émois. Elle va aussi fricoter avec le frère de cette dernière. Callie sait tout au fond d’elle qu’elle n’est pas comme ses copines d’école. Elle se cache dans les vestiaires, et fait semblant d’avoir ses règles (qui ne viendront jamais). Un jour, Callie a un accident, et doit être emmenée à l’hôpital. C’est à ce moment là qu’on découvre sa différence: son clitoris est bien trop gros pour n’être qu’un clitoris. C’est en fait un tout petit pénis.
S’en suivent des jours et des jours d’examens physiques et mentaux, éprouvants pour Callie et sa famille. Callie est « intersex », entre le mâle et la femelle. Génétiquement, elle est XY, donc mâle. Mais physiquement, elle est entre les deux. Cette anomalie génétique était fréquente dans le village de ses grands-parents, et grâce au non-brassage génétique de sa famille, ses deux parents, tous les deux porteurs récessifs, ont fait un enfant porteur dominant. La prédiction de Desdemona se vérifie: l’enfant de Tessa est bien un garçon.
Callie fugue, embrassant son statut masculin, et se fait appeler Cal. Il fait toutes sortes de rencontres qui l’aideront à appréhender sa sexualité. Il est pris en stop par un homosexuel qui préfère les jeunes garçons, mais avec qui il ne se passera rien. Cal finit par trouver un emploi dans un freak peep-show (un genre de club de strip tease spécialisé dans les numéros mettant en scène des gens atteints de déformation). Il y rencontre d’autres intersex, avec qui il échange.
Pendant ce temps, à la maison, ses parents sont morts d’inquiétude. Son père reçoit des coups de fil anonymes lui disant qu’il tient Callie, lui donnant pour preuve des informations qu’elle seule peut détenir. Milton accepte de payer une rançon contre sa fille, et convient d’un rendez-vous pour échanger une valise de dollars contre Callie. Il se rend compte que c’est le Père Michaël, son beau frère, qui est derrière tout ça, et le prend en chasse en voiture. Malheureusement, Milton et Michaël dérapent sur le pont qui traverse la rivière Détroit, et plongent tous les deux vers la mort.
Lorsque Cal rentre enfin chez lui, après que son lieu de travail ait subit une descente de police et que son grand-frère soit venu le chercher au poste, il trouve sa famille en deuil. Cal embrasse sa nouvelle identité en accomplissant un rituel grec exclusivement masculin: il reste à la maison pendant les funérailles de son père, et barre l’entrée au fantôme du défunt.
Mon avis: à lire absolument! Cependant, vu les thèmes abordés, je ne pense pas que ce livre soit à mettre en toutes mains. Commençons par le commencement pour cette revue.
Jeffrey Eugenides est un virtuose des mots. Ils les enroule autour de sa plume en longues phrases au rythme chaloupé. Rien que pour ça, le bouquin vaut le détour.
Le style de narration est aussi très intéressant. C’est Cal, adulte et âgé d’une quarantaine d’années, qui a manifestement réussi dans la vie puisqu’il est diplomate, qui nous raconte son histoire, et celle de sa famille. Tous les passages où il n’est pas présent (soit parce qu’il n’est pas encore né-e, soit parce qu’il est en fugue), il imagine ce qui s’est passé dans la tête des protagonistes et le rend d’une manière très poétique.
La manière dont il raconte l’histoire de sa conception de l’intérieur, la manière dont le spermatozoïde a rencontré l’ovule, comment il se sentait dans le ventre de sa mère, et sa sortie vers le monde extérieur, est emprunt de magie. Je pense qu’on aimerait tous se rappeler de comment c’était, dans cette vie antérieure.
L’atout majeur de ce livre, outre la magnifique narration, est bien sur tout ce que l’on y apprend. Middlesex est à la fois une fresque historique, un roman et un traité de science. Je développerai plus loin les grands thèmes abordés. On s’attache aussi aux personnages très vite.
17 Dec 1970, England, UK — Actor Jack Good as Othello, strangling his wife Desdemona, played by actress, Sharon Gurney, 1970. — Image by © Hulton-Deutsch Collection/CORBIS
J’ai flashé sur le prénom de la grand-mère, Desdemona. Desdémone est la femme d’Othello, un drame shakespearien dont un opéra a été tiré, et que j’avais étudié en CM2 – super prof de musique! Othello est très jaloux, et le méchant Iago (référence pour la gamine que j’étais, Iago est aussi le perroquet du méchant vizir dans Alladin (oui, le dessin animé de Disney!)) le manipule en lui faisant croire que sa femme le trompe. Bien sur, elle est innocente, mais le doute est là, et Othello finit par étrangler sa douce. Tragique. Bref, tout ça pour dire que ce prénom à réveillé tout plein de choses, et que d’une manière ou d’une autre, il a joué le rôle de madeleine de Proust.
Desdemona est donc destinée à être un personnage de tragédie. Tragédie de la mort de ses parents, tragédie de son attirance pour son frère, tragédie de sa fuite, tragédie, tragédie… et puis elle est grecque, la tragédie, ça lui coule dans les veines. « Desdemona » veut d’ailleurs dire « celle qui n’a pas de chance ». Tout un programme!
Plusieurs thèmes sont abordés au travers de personnages aux parcours différents, et tout s’enchaîne de manière fluide. Les thèmes sont développés de manière assez poussée, mais sans tourner au cours magistral. C’est un roman, pas un essai. Il y a vraiment plusieurs grilles de lecture possible pour ce roman, chose que j’ai beaucoup aimé. Je tenterai de les aborder un peu plus loin.
Middlesex porte vraiment bien son nom: c’est à la foi le nom d’une rue de Detroit qui existe véritablement, et bien sur une référence au fait que Cal-lie soit du « sexe du milieu ». J’adore! Trop bien trouvé.
Pour résumer, un roman fleuve/pavé, instructif, avec beaucoup de rebondissements, et par lequel on apprend vraiment, mais VRAIMENT beaucoup de choses.
L’intersexualité aurait pu être suffisant, mais non, Eugenides a aussi voulu y mettre de l’histoire (pas seulement américaine, mais aussi gréco-turque, excusez-moi du peu!), et une critique de la société américaine à travers l’histoire d’une ville emblématique de l’American Dream. Bref, un chef d’oeuvre.
Les thèmes abordés: Les évènements historiques sont rendus de manière à être intrinsèquement liés à l’intrigue – ça ne fait donc pas du tout cours d’histoire – mais on apprend qui était Kemal Atatürk (étant donné l’actualité de la Turquie, c’est intéressant d’assister « de l’intérieur » à sa création) et dans quelles conditions il a imposé la suprématie turque sur le territoire.
Aux Etats-Unis, suivre l’évolution de la ville de Detroit a tout simplement été passionnant: de la prohibition en passant par les heures de gloire du fordisme, pour ensuite commencer à doucement décliner, jusqu’à ne devenir que cette coquille vide d’une ville en faillite (le roman ne va pas jusque là, mais presque).
L’immigration est aussi un thème qui est largement traité, et ce qui va de pair avec, c’est bien sur la question de l’intégration. Lefty, le mari de Desdemona, veut absolument être américain, et fait tout pour se fondre dans la masse, tandis que cette dernière s’accroche désespérément à ses racines.
Il est aussi intéressant de suivre l’évolution de la situation financière de la famille Stephanides. Lefty et Desdemona arrivent sans rien en poche, et bénéficient de l’aide de leur cousine Lina. Ils vivent donc à ses crochets les premiers temps. Puis Lefty a assez d’argent de côté pour avoir sa propre maison. Enfin, son fils Milton va faire fortune avec sa chaîne de restaurants, et va déménager avec toute la famille dans une grande maison du quartier huppé de Detroit. L’accueil que la famille reçoit, en tant que nouveaux riches, est assez froid, mais fuck that shit! D’ailleurs, pour se faire plaisir, Milton s’achète une nouvelle voiture de luxe régulièrement. Because he can!
Le frère de Callie, le curieusement nommé Chapitre 11 (il doit y avoir une raison, mais je ne m’en souviens pas), nous emmène dans le courant hippie. Il fume des trucs pas nets, arrête ses études, et balance à son père qu’il n’en n’a que pour le pognon. Son papa lui fait remarquer, à juste titre, que sans tout cet argent, qu’il a gagné à la sueur de son front, Chapitre 11 ne pourrait se permettre sa petite rébellion.
L’American Dream est aussi mis à mal par la dépression de Tessa, la mère de Cal. Elle a « tout pour être heureuse », mais elle sombre lentement. Une belle maison et mari riche, ça ne suffit pas, d’où la rébellion de Chapitre 11. On effleure aussi Alzeimer, lorsque Lefty, le grand-père de Callie, perd doucement la mémoire, jusqu’à ne se souvenir que de ses jeux d’enfant avec Desdemona.
L’intersexualité comme thème principal: C’est une condition très peu connue, que j’avais découverte il y a des années en lisant un manga (IS, de Chiyo Rokuhana) qui traitait du sujet. Le diagramme ci-contre explique très bien ce qu’est un être intersexué: il n’est ni mâle, ni femelle, mais les deux en même temps.
On les a longtemps appelés « hermaphrodites », en référence à la légende grecque – mais bon, ça sonnait un peu péjoratif, vu qu’on utilise ce terme aussi pour les escargots, donc « intersex » est le mot correct à utiliser (je m’excuse d’avance si j’ai écrit quelque chose incorrect ou si j’ai mis les pieds dans le plat, si vous vous y connaissez sur le sujet, n’hésitez pas à venir apporter des compléments d’information à cet article ou à rectifier).
Pour rappel, Hermaphroditus était le fils d’Hermès et d’Aphrodite (dieu messager (celui avec des petites ailes aux talons) et déesse de l’amour (celle qui sort des eaux sur un grand coquillage)). Une nymphe s’éprit de lui, mais elle le saoulait un peu (mon interprétation; hihihi!), donc il s’enfuit. La nymphe jura de ne jamais être séparée de lui. Son voeux fut exaucé, et bam! Voila Hermaphroditus et la nymphe fusionnés, donnant naissance à un être à la fois mâle et femelle.
On suit donc Callie, chez qui l’inceste répété a fait que le gène dormant de l’intersexualité s’est réveillé (arrières grands-parents cousins, grands-parents frère et soeur, parents cousins… Oups!). Callie grandit comme une petite fille normale, même si elle est un peu amoureuse de sa copine d’école.
A l’adolescence, elle sent que quelque chose cloche. Pas de règles, pas de poitrine, et c’est quoi ce très gros clitoris? Elle se cache dans les vestiaires, teinte des serviettes hygiéniques avec de l’encre rouge, et rembourre son sous-tif. Premiers émois sexuels avec une copine, et puis « défloraison » avec le frère de celle-ci (presque un viol, en fait). Cela ne plaît pas du tout à Callie d’ailleurs.
Callie va vivre des moments humiliants lors de la découverte de son intersexualité. Traitée en bête de foire par les médecins, soumise à une batterie de tests, elle me rappelle tou à fait les femmes victimes de violences obstétriques. En gros, tout le monde passe son temps à regarder entre ses jambes. Ouais, trop glamour.
Lors de sa fugue, Cal va rencontrer d’autres intersex, tous avec des caractéristiques physiques différentes. Il rencontre notamment cette magnifique jeune femme, bombe sexuelle, qui est en fait aussi XYY (donc à dominante masculine). Elle a décidé de vivre en tant que femme, alors que Cal veut être un homme. Elle travaille aussi dans le Freak Peep Show, mais en dehors de ça, elle fait des recherches intensives sur l’intersexualité et écrit. C’est elle qui fait l’éducation de Cal.
En paix avec lui-même, Cal peut rentrer au bercail après sa fugue initiatique. Son père décédé, il embrasse totalement sa nouvelle identité en décidant de suivre une tradition de deuil grecque que seuls les fils de la famille peuvent accomplir. La boucle est bouclée, Cal est un homme.
J’ai le souvenir d’une petite phrase que Cal dit à son frère, lorsqu’il vient le chercher au poste de police, pour le ramener à la maison. Il lui explique qu’il bénéficie des avantages des deux sexes. Ca veut dire que Cal ne perdra jamais ses cheveux, comme c’est le cas de son frère. J’ai trouvé cette anecdote super :)
Les différentes jaquettes: elles reprennent chacune l’un de nombreux thèmes abordés par l’oeuvre, que ce soit l’intersexualité, l’immigration, le filage de la soie (les paillons bombyx) ou encore le trafic d’alcool. Je les trouve toutes très réussies.
L’édition que j’ai lue représente une plante à bulbe surmontée de plusieurs fleurs. J’avoue ne pas trop voir le rapport – peuit-être sur le fait qu’un seul être est multiple?
Cliquer pour visualiser le diaporama.L’auteur: Jeffrey Eugenides est un écrivain américain d’origine grecque, né en 1960. Il a grandit à Detroit. Eugenides a très vite su qu’il voulait être écrivain, et a donc étudié la littérature avant de se lancer.
Il est l’auteur de Virgin Suicides, qui a été adapté au cinéma par Sofia Coppola, de Middlesex, qui reçu plusieurs prix, dont le Pulitzer et le Prix Medicis, et enfin de The Marriage Plot, en cours d’adaptation pour la télévision.
Eugenides s’est largement inspiré de sa propre vie pour le personnage de Cal-lie: ses grands-parents ont fuit l’Asie mineure, et il adore sa ville natale, Detroit. Il est marié avec une japonaise, et Cal adulte rencontre aussi une japonaise. La similitude s’arrête là, pour ceux qui se poseraient la question!
J’avais lu Virgin Suicides au lycée, lors de la sortie du film, et avais été très marquée par les descriptions de la dégradation de la maison des cinq soeurs. Eugenides a incontestablement un grand talent pour nous amener au coeur de l’action et nous faire vivre les situations qu’il dépeint.
Un auteur très minutieux, qui aime le travail bien fait, et qui prend son temps.
Un auteur à suivre, donc.
http://www.editorialdesignserved.co/gallery/Princeton-Magazine/621504
Pour aller plus loin:
En français:
Un portrait de Jeffrey Eugenides par Le Monde
Une critique de Middlesex par Les Libraires
Le dossier France Culture consacré aux intersex, avec une lecture de Middlesex et des reportages
En anglais:
Une explication du processus d’écriture de Middlesex par Wikipedia (anglais)
Une critique de Middlesex par le New York Times
Une autre critique du livre par The New York Review Of Books
Le manga IS de Chiyo Rokuhana