Éditions Actes Sud (2010) – 153 pages
Mot de l’éditeur :
En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu’il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l’édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l’invitation du sultan Bajazet qui lui propose – après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci – de concevoir un pont sur la Corne d’Or ?
Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s’empare d’un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage.
Troublant comme la rencontre de l’homme de la Renaissance avec les beautés du monde ottoman, précis et ciselé comme une pièce d’orfèvrerie, ce portrait de l’artiste au travail est aussi une fascinante réflexion sur l’acte de créer et sur le symbole d’un geste inachevé vers l’autre rive de la civilisation.
Car à travers la chronique de ces quelques semaines oubliées de l’Histoire, Mathias Énard esquisse une géographie politique dont les hésitations sont toujours aussi sensibles cinq siècles plus tard.
Mon avis :
Ce roman aborde un passage peu connu de la vie de Michel-Ange, celui où il séjourne à Constantinople, suite à l’invitation faite par le sultan Bajazet afin qu’il conçoive les plans d’un pont sur la Corne d’Or. Ainsi, Michel-Ange se retrouve envoûté dans cette ville parfumée, bouleversant ainsi tous ses sens car il n’est pas dans son monde. Il nous paraît parfois irrité et hésitant, ne se sentant lui-même que lorsqu’il dessine.
En plus de découvrir ce passage historique de Michel-Ange, on apprend également ce qui l’a inspiré lors de son travail sur la chapelle Sixtine.
C’est avec des faits réels que Mathias Énard a écrit cet ouvrage très passionnant et, nous donne justement à la fin les clés sur la construction de son roman.
En conclusion, ce récit écrit d’une plume très poétique est fort passionnant. Et malgré qu’il soit court, il est très instructif et dépaysant. Bref, je ne peux que vous le conseiller…il est vraiment très agréable à lire !
Le talent n’est rien sans travail.