Darcy, what else ? de Teri Wilson

Darcy, what else

« C’est une vérité universellement reconnue qu’une célibataire à l’aube de la trentaine doit avoir envie de se marier. » La bonne blague. C’était peut-être vrai au XVIIIe siècle, mais, aujourd’hui, Jane Austen a tout faux. Elizabeth Scott, américaine de 30 ans, a tiré un trait sur les hommes. Tous des goujats ! Surtout les plus fortunés, comme ce Grant Markham, qui fait pression sur le conseil d'administration de son école privée pour la renvoyer.
De dépit, Elizabeth décide de consacrer toute sa passion à son chien - un adorable Cavalier King Charles - qu'elle présente pour la première fois à un concours. Mais le nouveau membre du jury, venu tout exprès d'Angleterre, un certain Donovan Darcy, la traite avec dédain et snobisme. Trop, c'est trop. La jeune femme bout littéralement et lui rend son mépris avec superbe.
Après quoi, Elizabeth s'envole pour l'Angleterre où elle vient de décrocher un poste de nounou pour chiens chez ses amis, Alan et Sue Barrow. Son installation dans South Kensington est un rêve éveillé. Exit ses discours acrimonieux sur les gens pleins aux as, elle plane sur un petit nuage et oublie sa rencontre houleuse avec Donovan, dont elle a surpris la discussion au cours de laquelle il la jugeait « quelconque ».
Et pourtant, qu'elle n'est pas sa surprise quand elle découvre que son voisin d'en face n'est autre que ce gentleman bouffi de préjugés ! Elizabeth devrait alors se conformer à l'attitude glaciale et distante de son modèle - miss Bennet, ne l'oublions pas. Au lieu de quoi, elle tombe en pâmoison devant le regard ténébreux, le torse musclé et la stature impressionnante de Darcy.
Cette réécriture trop romancée d'Orgueil et préjugés a été pour moi un échec. Il manque à l'histoire de la subtilité, de la finesse, du charme et une certaine forme de crédibilité. Car il y a d'emblée un couac entre l'attitude guindée des personnages (et le prétendu rôle qu'on cherche à leur donner) et leur penchant sexuel qui submerge leurs émotions. Oui, on en est là ! L'adaptation est alors bancale et passablement risible. 

De plus, toutes les scènes se passant autour du concours canin sont à côté de la plaque. Le trait est forcé et la sexytude du héros chute en flèche. Même Elizabeth est décevante - soupe au lait et envieuse. On a connu mieux ! Cette lecture a manqué de saveur, les personnages de charisme et d'humour, bref rien pour sauver cette intrigue qui s'accroche désespérément aux grandes lignes du classique de Jane Austen sans en saisir l'essence même ! 

Harlequin ♦ Coll. &H ♦ Février 2015 ♦ Traduit par Emmanuelle Debon (Unleashing Mr. Darcy)