Mon avis :
La Lionne est un voyage au bout du monde. De l'autre côté de nos frontières occidentales aseptisées. Le livre nous embarque au cœur de la Tanzanie, au milieu de la brousse, du désert et de la culture africaine. Quand je dis qu'il nous embarque, c'est qu'on est obligé de se sentir happé par les paysages tant les descriptions sont sublimes, les couleurs magnifiquement décrites et la faune locale mise en avant. On s'en prend plein les mirettes et les neurones, et ça fait du bien.Cela dit, je ne m'attendais pas du tout à ça au niveau de l'histoire. J'étais partie dans l'optique de découvrir une enfant élevée par des lions. Autant vous dire que je me suis fourré le doigt dans l'œil jusqu'à la rate. J'étais presque sûre d'être déçue et, finalement, à ma plus grande surprise, j'ai adoré.Adoré parce que les lions prennent quand même toute la place, ou presque. Les animaux, comme les chameaux Mama Kitsu et Mototo, sont de vrais personnages dans ce bouquin. Katherine Scholes a réussi l'exploit de donner une voix aux animaux, de les rendre accessibles, vrais. Quand je dis voix, ne vous attendez pas à un remix de Disney non plus. Autant j'adore Timon et Pumba, autant cela n'aurait pas été crédible. Alors non, les animaux ne parlent pas dans ce bouquin, mais la place qu'on leur réserve se suffit à elle-même. La lionne et ses trois petits m'ont collé des frissons. Qu'on se le dise. Leurs instincts, émotions et réactions sont tellement bien décrits qu'on se surprend à ressentir la même chose. Quand la lionne découvre les carcasses de ses congénères, et qu'elle hurle à la mort pour exprimer sa douleur, je vous avoue que les larmichettes étaient pas loin. Et c'est ça toute la magie de ce bouquin.Au cœur de cette Tanzanie sauvage et indomptée, on oubli notre éducation occidentale. Tous nos sentiments ne passent plus par le filtre de la décence et du "qu'en dira-t-on". Adieu la civilité surfaite et bonjour les instincts primaires. Dans La Lionne, on a l'impression d'être des gamins qui réapprennent le plus basique des concepts : il ne suffit pas de savoir parler pour exprimer réellement les choses.Et Angel est d'ailleurs le parfait exemple de cette collision culturelle. La gamine, anglaise d'origine, a toujours vécu en Tanzanie. Elle est née là-bas, a grandi là-bas et ne connaît que ça. C'est pour cela qu'elle fuit les Hommes. Parce qu'elle a peur qu'on l'envoi au milieu d'une grande ville bétonnée, au milieu des Blancs, de la pollution et de la superficialité. Angel qui est un personnage magnifique (et Dieu seul sait que je déteste les enfants en temps normal). Du haut de son jeune âge, elle nous en fout plein la tête. Parce que, nous, petit lecteur au chaud sous notre couette, n'aurions pas le quart de son courage et de sa détermination. En plus de tout cela, il y a l'histoire d'amour pleine de poésie et de beauté. Un chouillat stéréotypée à la bonne sauce conte de fée, mais tout de même géniale. C'est téléphoné d'avance, on sait dès le début comment ça va finir, mais ça n'enlève rien au charme de cette relation. Qui, encore une fois, montre les écarts entre Afrique et Occident. Bref. Je suis tombée amoureuse de ce livre, pour la simple et bonne raison qu'il n'a aucune prétention. A part celui de nous faire passer un bon moment, de nous réapprendre quelques leçons de vie les plus élémentaires et de nous rappeler que les animaux ne sont pas des objets, des jouets ou à notre service. Non. Parce que les animaux sont exemptés d'une chose bien trop familière à l'Homme : l'égoïsme.Je pourrais encore parler des heures des relations qui unissent les personnages aux animaux tant cela m'a parlé. M'a touché. Je pourrais vous dire que quand j'ai refermé ce livre, j'avais envie de prendre le prochain avion pour la Tanzanie et partir m'occuper d'une réserve naturelle. Je pourrais vous dire également que ce livre est un bel hommage aux Hommes de ce monde qui pensent avec leurs propres cœurs et non avec celui de la société. Je pourrais aussi vous dire, que malgré la fiction derrière les mots, malgré le fait que ce n'est pas une histoire vraie, je me suis surprise à rêver que tout cela était possible. Au moins à l'échelle d'une poignée de personnes.
Mais de toute façon, c'est ce qu'on dit chez nous, en Occident : La voix d'un seul homme honnête fait plus de bruit que toute une foule.
Je finirais donc par ces paroles empreintes de sagesse qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui :
<< Hakuna Matata ! >>Ma note :
18/20