Quatrième de couverture :
Au volant de sa Rolls-Royce Wraith immatriculée Nosfera2, Charles Manx enlève régulièrement des enfants pour les conduire à Christmasland où Noël est éternel. Mais à quel prix... Sur sa bicyclette, Vic McQueen retrouve tout ce qui est perdu, personnes disparues ou objets égarés. Quand le face à face entre Manx et McQueen devient inévitable, deux mondes vont s'affronter, peuplés d'images sorties de nos cauchemars les plus obsédants.
Après Le Costume du mort, Fantômes et Cornes, best-sellers internationaux, Joe Hill nous offre un roman haletant et vertigineux qui explore la part obscure de l'imagination. De livre en livre, ses oeuvres le placent au rang des grands maîtres de l'angoisse et du fantastique.
Mon avis :
J'ai une imagination passablement glauque. Du style qui met en relief les trucs les plus gores et les plus dégueulasses. Mais Joe Hill me bat à plate couture tout comme son père. Nosfera2 est un roman qui embarque le lecteur dans les recoins les plus sombres de l'imagination collective. D'autant plus que l'histoire tourne autour de Noël. CONSTAMMENT. Entre les chansons, les décorations, les pseudo Pères Noël pédophiles et ce Christmasland écœurant. Bref. Un roman à vous dégoûter du barbu obèse en costume rouge. Nosfera2 envoie du lourd. De par son intrigue, son suspens mais aussi ses personnages. Joe Hill a le don de créer des personnages terriblement humain. Je dis terriblement parce que chaque personnage est détestable. Pourquoi ? Parce qu'ils sont humains pardi. Et je hais les humains. Leurs défauts. Leurs qualités qui cachent leurs défauts. Et cette saloperie de manie qu'ils ont de se dédouaner de toute responsabilité quand il s'agit du malheur des autres.Bref. Je m'égare.En gros, j'avais l'impression de lire un bon Stephen King. Un de ceux qui m'ont marqué. Un des classiques de ce grand monsieur. Parce que Nosfera2 nous tient en haleine du début à la fin. Chaque page est une surprise. Chaque rebondissement est une claque dans la gueule. Et chaque révélation fait tanguer le lecteur. Parce qu'on a beau tenter de deviner la fin. On a beau tenter d'échafauder des hypothèses, la vérité c'est que, pour le coup, Joe Hill est aussi bon que son père.Vous l'aurez compris, ce livre a été un méga coup de cœur. J'aime les vrais méchants. Charles Manx, lui, fait passer Hannibal Lecter et BTK pour des fillettes pré-pubères. Le mec est juste horriblement dégueulasse et, concrètement, il fait peur parce que c'est un salaud complètement chtarbé. Ne parlons pas de son cher ami/esclave/attardé/sociopathe Bing. Lui c'est le pompon sur la Garonne. Lui, c'est le vice humain dans toute sa splendeur avec un QI d'enfant de 3 ans. Mais passons. Je vous enlèverais tout le plaisir de son sadisme en continuant.J'ai adoré le rapport à Noël. Noël, fête intouchable, LA fête de l'année qui colle encore des étoiles dans les yeux aux adultes. Noël ou l'éternelle fête dédiée aux enfants et à leur plaisir. Dans Nosfera2, Noël devient l'exact opposé de tout cela. C'est synonyme de terreur, d'angoisse et de cauchemar devenu réalité. Manx débarque avec, en fond sonore Papa Noël, et on a qu'une envie, c'est de se barrer de l'autre côté de la planète.
Dans Nosfera2 tout marche à merveille. Notre personnage principal, Vic McQueen, est terriblement attachante. Son imperfection la rend accessible au lecteur, la rend crédible, réelle. On a envie que ça se passe bien pour elle. Qu'elle réussisse. Et tout cela rend la lecture haletante. Perturbante à certains moments parce que Nosfera2 est avant tout un roman d'horreur. Et Vic s'en prend plein la gueule. Du début à la fin. Elle et nous par la même occasion. Le découpage des "chapitres" joue un rôle essentiel puisque ce ne sont pas vraiment des chapitres mais plutôt des décors. Ce qui immerge encore plus profondément le lecteur dans l'intrigue. On passe d'une scène à l'autre avec une conscience accrue, ce qui permet d'apprécier infiniment plus la variété des paysages et des situations, ainsi que la relation entre les personnages. Relations qui sont très bien décrites, très bien menées, et qui permettent d'amener le bouquin jusqu'à cette fin émouvante et très subtile. Fin qui m'a laissé un arrière-goût de larmes et de joies combinées.
En fin de compte, Nosfera2 c'est un peu le genre de livre qui m'a marquée, duquel je me souviendrais pendant de longues années et dont je parlerais avec une affection particulière. Rare sont les romans qui nous font ressentir autant d'émotions, autant d'émerveillement, de bonheur, mais aussi de dégoût, de peur et d'indignation. Nosfera2 est de ce type là.
Bref, thanks to Joe Hill pour ce petit bijou de littérature fantastique. Ma note :
20/20