Fantômes - Joe Hill

Fantômes - Joe Hill


Quatrième de couverture :

Finney sait qu'il n'en a plus pour longtemps. Le taré qui l'a kidnappé et jeté dans cette cave n'en est pas à son coup d'essai : plusieurs adolescents ont disparu ces derniers mois. Le voilà enfermé dans un sous-sol obscur, avec pour seule compagnie un vieux matelas crasseux, une cuvette de toilettes et... un téléphone. Un antique téléphone mural à cadran, dont les fils, sectionnés, ne vont nulle part.
Un téléphone qui se met à sonner. Glaçantes, effrayantes ou simplement d'un noir d'encre, les quinze nouvelles de ce recueil ne se contentent pas de renouveler la grande tradition du fantastique, elles confirment la naissance d'un écrivain dont on entendra parler, à coup sûr, dans les années à venir...

Mon avis :
Une très belle découverte pour ce recueil de nouvelles by Joe Hill. Je m'attendais pourtant à de vraies histoires de paranormal/surnaturel/poltergeist etc. mais ce livre n'est pas du tout construit de cette façon et autant vous le dire, ce n'est pas plus mal. On a donc le droit à 15 nouvelles qui valent toutes le coup même si certaines m'ont plus touché que d'autres.
Je pense notamment à Pop Artqui est triste et belle à la fois et pleine de subtilité dans l'absurde. Fils d'Abraham, elle, est stupéfiante de par sa relation père/fils. Elle nous montre les déboires de certaines croyances et nous pousse à nous poser des questions telles que Abraham Van Helsing est-il un fou psychotique ou les vampires existent vraiment ? J'ai aussi adoré Le Téléphone Noir qui est glauque mais prenante. C'est une vraie histoire de fantômes comme je les aime entre réalité et fiction. Bien entendu, Joe Hill étant doué dans son domaine de prédilection, l'horreur, il nous offre la nouvelle de La Cape qui est une exploration du côté sombre de l'être humain et qui utilise le paradoxe du héros qui a un comportement de antihéros. Dans le même registre, on a aussi le droit à Dernier Souffle qui est sacrément morbide. C'est une nouvelle bizarre, dérangeante et, quoi que courte, vraiment marquante. Cela dit m'a préférée de toutes, je pense que c'est Bois Mort qui est d'une beauté indescriptible. Elle parle de la mémoire du temps et des éléments, la mémoire de la nature. C'était une bouffée d'air frais de lire une nouvelle pleine de poésie dans un tel recueil. Et enfin, peut-être l'histoire qui est la plus représentative du style de Joe Hill : Le Masque de Papa. Celle-là m'a mise clairement mal à l'aise. Elle parle du jeu des apparences et de la facilité avec laquelle on peut manipuler la psyché.
Bref, vous l'aurez compris, ce bouquin m'a plut. Beaucoup. L'introduction écrite par Christopher Golden est un merveilleux hommage à Joe Hill et elle nous donne réellement envie de découvrir Fantômes. Pourtant il est vrai que ce livre n'a pas été un coup de cœur. Le style de l'auteur est toujours aussi appréciable, fluide et acide à la fois. La plume de Joe Hill m'a touché tout autant que dans Cornes. Les histoires se suivent et s'enchaînent à merveille et sans accroc. Mais j'ai toujours eu beaucoup de mal avec les recueils de nouvelles.  Ca n'a jamais été mon genre de prédilection et ça ne le sera pas maintenant non plus.  Cela dit, pour les amoureux de l'horreur et du bizarre, Fantômes est un régal. J'ai rarement lu des nouvelles aussi bien construites, aussi finement menées et d'une telle crédibilité. La force de Joe Hill (tout comme son père avant lui) est de parvenir à immerger son lecteur dans des fables qui mêlent fantastique et monstrueux, beauté et effroi, réalité et imaginaire. On tourne les pages, pendu aux mots de l'auteur, prêts à découvrir ce qu'il nous a réservé pour la suite. Les personnages ont beau vivre des situations irréelles, on s'identifie à eux, on s'attache à eux et on finit par se laisser avoir comme des bleus au moindre rebondissement de l'intrigue.
Fantômes m'a prouvé que je pouvais me fier à mon instinct encore une fois. Joe Hill est devenu un des auteurs fétiches de mon harem imaginaire et j'attend avec impatience de pouvoir dévorer ses autres bouquins. Ma note :
18/20