Oui je boude la rentrée littéraire.
Voilà, c'est dit. Il n'y a pas de bonnes ou de mauvaises situations raisons, juste les miennes.
1) Ça m'ANGOISSE. Tout simplement. On en est à combien cette année ? 589. C'est moins que les années précédentes, d'accord. Mais c'est comme si on me mettait dans la plus grande et appétissante pâtisserie du monde et qu'on me demandait de choisir seulement quelques gâteaux. Crise d'apoplexie. Mort instantanée. Charmant-petit-monstre kaputt.
2) Soyons pragmatique, je n'ai clairement pas le budget. Vu que je ne me suis pas encore mise aux partenariats avec les maisons d'édition et que je n'ai pas encore trouvé le charmant milliardaire (on ne va pas loin avec un millionnaire) qui voudra bien m'épouser, inutile de vous dire que les caisses sont vides.
3) Niveau troisième oeil, je suis Sybille Trelawney dans ses plus mauvais jours avec une bonne rasade de Xérès dans le sang. Non, je dois me rendre à l'évidence, je suis nulle question pronostic. Celui que je vais trouver pas bon va se voir décerner le Prix Goncourt. Je préfère rester hiberner dans ma grotte et éviter une humiliation internationale.
4) Mes chatons, restons lucide. La rentrée littéraire, c'est juste un complot de la matrice pour nous faire avaler la pilule que les vacances sont terminées, qu'il va falloir rentrer chez soi, retrouver ces collègues/camarades de classe et le morne quotidien, en rêvant des vacances de l'été prochain. Sans compter, qu'on voit jour après jours sa peau si joliment bronzée (on en était tellement fier) redevenir blanche comme une merde de laitier. Et ça c'est moche.
5) Pourquoi lire des romans (broché = coûte une blind, je vous le rappelle) que je n'aurais pas bien choisis, si je n'ai qu'à attendre les avis de mes blogs et critiques littéraires favoris, pénarde dans mon lit, sans avoir bouger un orteil ? Hein je vous le demande !
6) Je n'aime pas la contrainte. J'aime bien l'idée qu'un livre me tombe dans les mains par hasard au détour d'une librairie ou d'un blog, pas parce que c'était la rentrée littéraire, pas parce que c'est la période " faut faire lire/acheter à tout prix ". J'ai le même comportement avec les soldes. Non mais ne vous inquiétez pas, je vois déjà un psy.
7) Soyons honnête, PERSONNE, à part Superman, ne peut lire 589 bouquins en quelques semaines. Que je m'y mette ou pas, il y aura toujours des petites perles oubliées des médias et de la blogosphère que nous n'arriverons pas à lire. Je me suis fait une raison.
8) On me dit dans l'oreillette que ça permettrait de connaître l'actualité littéraire, d'être un peu à jour sur ce qui va se dire dans les médias. C'est vrai que j'ai tendance à être au courant après tout le monde et à avoir l'impression de faire des découvertes livresques tous les quatre matins, alors que ça faisait déjà un siècle qu'on l'avait lu. Y'a encore quelques années, je ne savais pas qui était Fidel Castro, alors vous voyez, je ne suis plus à ça près.
9) Non je ne culpabilise pas en boudant la rentrée littéraire. Je me considère déjà comme une mécène du monde du livre très généreuse. Oui monsieur le juge, ma PAL en est témoin.
10) Vous connaissez à me connaître mes petits chats. J'aime bien parfois ne pas faire comme tout le monde.