Résumé :
« Jake Epping est un enseignant d’anglais à Lisbon Falls, dans le Maine, qui se fait un revenu complémentaire en enseignant aux adultes dans le programme GED. Il reçoit un essai de l’un des étudiants : une histoire macabre, déchirante, au sujet d’une nuit il y a 50 ans quand le père d’Harry Dunning est arrivé à la maison, a tué sa mère, sa soeur et son frère avec un marteau. Harry s’en est sortit avec une jambe mal en point, comme le prouve sa démarche actuelle.
Un peu plus tard, Al, l’ami de Jake, lui raconte un secret : sa boutique est un portail vers 1958. Il enrole Jake dans une folle mission afin d’empêcher le meurtre de John Kennedy. Ainsi sa nouvelle vie en tant que Jakes George Amberson, son nouveau monde d’Elvis et JFK, un monde de grosses voitures américaines, d’un solitaire en difficulté nommé Lee Harvey Oswald et d’une bibliothécaire prénommée Sadie Dunhill, qui devient l’amour de Jake et qui transgresse les règles normales du temps. »
Mon avis :
Ce livre est mon premier de Stephen King. J’ai choisi de le lire car je suis une grande admiratrice de la famille Kennedy, et je dois bien vous avouer que je n’ai pas été déçue une seule seconde! Pourtant, dans ce roman, on se concentre plus sur Oswald, et sur la vie dans les années 60 en général, que sur JFK. Mais j’ai été littéralement absorbée par ma lecture, je suis restée passionnée du début à la fin.
Elle a reniflé avec mépris. « Vous avez plus de respect que moi pour cet Irlandais grimaçant. Dites-moi un peu, personne ne lui dit jamais d’aller se faire couper les cheveux ? »
Nous suivons donc les aventures de Jake Epping, un enseignant qui « n’a pas la larme facile ». On en apprend un peu plus sur son entourage : Al Templeton, gérant du fast-food dans lequel Jake va fréquemment, Christy, son ex-femme ou encore Harry Dunning, concierge du lycée.
Un soir, juste avant les vacances, il reçoit un coup de fil qui, il ne le sait pas encore, va changer sa vie. Al Templeton est souffrant et ne peut donc pas accomplir la mission qu’il s’était fixée : sauver John Fitzgerald Kennedy. Bien sûr, Jake le prend tout bonnement pour un fou quand celui-ci lui déclare avoir voyagé dans le passé. Mais peu à peu, il commence à y croire et finit par plonger lui-aussi dans le grand bain. Jake arrive le 9 septembre 1958 à 11h58. Il y rencontre Carton Jaune, figure très importante tout au long du livre. Après quelques minutes passée en 1958, il retourne en 2011 et y retrouve Al. Celui-ci lui demande d’accomplir sa propre mission. Sauver le président. Mais Jake hésite. Quels retentissement pourraient avoir ce sauvetage sur le monde futur ? Il accepte enfin, à une condition, celle de faire un genre de test : celui de sauver la famille d’Harry Dunning, massacrée en 1958 par son père. Le voilà donc parti dans une aventure au cœur d’une autre époque, celle de la guerre froide, de la peur nucléaire, d’Eisenhower puis Kennedy, de la mafia, de Frank Sinatra et de J. Edgar Hoover.
Tu peux changer le cours de l’Histoire, Jake. Comprends-tu ? John Kennedy peut vivre.
Ce livre se décompose en 6 parties : Ligne de partage entre deux eaux, Le père du concierge, Vivre dans le passé, Sadie et le général, 22/11/63, Carton Vert.
Je me suis beaucoup attachée au personnage de Jake Epping/George Amberson ! Le fait que le récit soit à la première personne rend le tout beaucoup plus réel, plus captivant. Lorsque je lisais, j’avais l’impression d’être à la place de Jake, je voyais le film se dérouler dans ma tête. Je crois bien que c’est la première fois qu’un livre me fait cet effet là! J’avais clairement l’impression d’être plongée au cœur des événements.
Je me sentais comme un extraterrestre dans un film de science-fiction, tentant de se faire passer pour un Terrien. C’était idiot – je voulais seulement me déplacer dans la ville, pas désintégrer la Maison Blanche avec un rayon mortel – mais ça ne changeait rien à ma sensation d’étrangeté.
J’ai également beaucoup aimé le personnage de Sadie qui, malgré les épreuves qu’elle a subie, est toujours restée au côté de Jake. Elle est très attachante.
J’ai aussi aimé les personnages de Deke, Mike et Bobbi Jill, Ellie … Plus étonnant, je me suis attachée à Marina Oswald, cette pauvre jeune femme arrachée à sa terre natale pour s’installer dans un pays inconnu avec son bourreau de mari. Je trouve que ce livre reflète bien la vie qu’elle a réellement vécue. Et même si, en tant qu’admiratrice de JFK, j’ai beaucoup de mal à apprécier quelqu’un du nom d’Oswald, on ne peut pas reprocher à cette femme d’avoir été complice de son mari, et c’est un message qui passe très bien dans ce livre.
En ce qui concerne Lee Harvey Oswald, je n’avais aucuns bons sentiments à son égard avant d’ouvrir ce roman et je n’en n’ai pas plus maintenant. L’auteur a très bien su manier les mots quand il le décrivait et j’imagine sans peine « le sourire démoniaque se dessiner sur son visage ».
En ce qui concerne les villes que Jake visite, j’avoue que Derry m’a fait froid dans le dos! L’auteur arrive vraiment bien à décrire les ambiances, l’environnement où se tient l’intrigue!
Être chez soi, c’est regarder la lune se lever sur la vaste terre endormie et pouvoir appeler quelqu’un à la fenêtre pour la contempler ensemble.
On est chez soi quand on danse avec les autres. Et quand la vie est une danse.
J’ai adoré le fait que ce livre nous plonge complètement dans l’univers des sixties. Je n’ai pas trouvé d’anachronisme pour ma part. Et je pense que ce roman est d’autant plus appréciable quand on en sait un peu plus sur cette période. Par exemple, les nombreuses références à J. Edgar Hoover (qui étaient bien souvent humoristique) m’ont bien fait rire et je ne pouvais pas m’empêcher de dire « C’est tellement vrai! ». Tout comme les allusions à Sinatra, à Jack Ruby ou au mafieux Marcello m’ont bien plus.
Il dit que la seule personne que J. Edgar Hoover déteste plus que JFK, c’est son frère Bobby.
Autre point qui m’a particulièrement plu, c’est que cette oeuvre regroupe plusieurs genres. On y trouve de la science-fiction, des points historiques, une romance … C’est un livre vraiment très éclectique et l’auteur s’en sort magistralement. Son écriture est tellement fluide qu’on ne voit pas les 1000 pages passer. On tourne les pages mécaniquement, tout comme on regarderait des images défiler sur un écran.
Sincèrement j’ai eu un énormissime coup de cœur et je peux dire sans peine que c’est maintenant mon livre préféré! Je suis même un peu triste de l’avoir fini!
Comme je l’ai dit au début de ma chronique, c’était mon premier Stephen King. Ce ne sera pas mon dernier, ça c’est une certitude! J’aime beaucoup le style de l’auteur et le genre de vocabulaire qu’il emploie!
Ce que je voyais sur le visage de Kennedy était un mélange à parts égales de détermination et d’effroi. Ce que j’y voyais aussi, c’était la vie : un engagement total dans la tâche qu’il avait à accomplir.
Bref, vous l’aurez compris : carton plein pour ce livre, sans aucunes fausses notes. Je vous le conseille vivement!
Note : 20/20
Dans le mouvement, mes yeux sont tombés sur le Time que j’avais acheté au kiosque à journaux. Il y avait Jacqueline Kennedy en couverture. Elle souriait, radieuse, vêtue d’une robe sans manches au col V. La première dame en tenue d’été, disait la légende. Comme je regardais la photo, les couleurs se sont fanées jusqu’au noir et blanc et l’expression de la Première Dame est passée du sourire heureux à un regard vide. Je la voyais maintenant debout aux côtés de Lyndon Johnson à bord d’Air Force 1. Elle ne portait plus sa si jolie (et discrètement sexy) robe d’été, mais un tailleur en lainage éclaboussée de sang. Je me souvenais avoir lu (ailleurs que dans les notes d’Al) que, peu de temps après qu’eut été prononcé le décès de l’époux de Mrs. Kennedy, lady Bird Johnson s’était avancée dans le couloir de l’hôpital pour la serrer dans ses bras et avait aperçu, posé sur ce tailleur, un fragment du cerveau du président défunt.