Horacio Castelanos Moya m’avais mis k-o avec son précédent roman, plongée ultra violente au cœur de la guerre civile salvadorienne. Je le retrouve ici dans un registre plus intimiste mais aussi plus proche de la farce à travers le portrait d’un loser pathétique, égoïste, paranoïaque et alcoolique. Un personnage que je ne pouvais qu’adorer, vous pensez bien ! Un bonheur de suivre Erasmo dans ses plans de vengeance foireux envers l’amant de sa femme, dans ses beuveries mémorables, ses interrogations existentielles et ses gueules de bois monumentales qui m’ont rappelé bien des souvenirs.
Parce que je n’aime pas les héros et que les lâches, les pleutres, les couards (rayez la mention inutile) trouveront toujours grâce à mes yeux, je me suis attaché à ce journaliste peureux, mari et père lamentable incapable d’assumer ses responsabilités. La narration à la première personne nous plonge dans le flot ininterrompu de phrases lâchées au bord de la crise de nerfs. Un tourbillon revigorant dont je suis ressorti le sourire aux lèvres, incapable de bouder mon plaisir face un tableau aussi humain qu'affligeant.
Le rêve du retour d’Horacio Castellanos Moya. Métailié, 2015. 156 pages. 17,00 euros.