L’histoire en elle-même permet en réalité de dépeindre la société viennoise du début du XXe siècle, la décadence de certaines catégories de la société, le fossé trop large entre pauvres et riches. Un monde au bord du gouffre sur le point d’exploser. Au final, je n’ai ressenti que peu d’empathie pour le héros ou les autres personnages. La véritable héroïne de cette bande dessinée est la ville elle-même, à cette époque précise avec tous ceux qui la peuplent. Intéressant en soi, mais pas particulièrement et le manque d’intérêt pour les personnages en est pour beaucoup. Peut-être aussi est-ce le thème, mais je n’ai pas vraiment apprécié ma lecture. Le deuxième volume est un peu mieux, il y a plus d’action, peut-être est-ce pour cela.
Quant au graphisme, et bien, les représentations du Vienne de 1900 sont très belles, mais les physionomies des personnages, leurs expressions et leurs mouvements amples et vifs m’ont beaucoup fait penser à Loisel. Le trait est fort semblable, même si moins marqué dans le deuxième volume. J’aime bien Loisel, donc ça ne me pose pas de problème. Même si, je me demande si Corboz a voulu rendre un hommage ou, si élève de l'auteur français, il a capturé son style.
Note : les couvertures sont superbes. Ce sont d’ailleurs elles qui m’ont attirée et donnée envie de lire les bandes dessinées. Un tome 3 est sorti. Mais je ne sais pas trop si j'ai envie de le lire.
LUPANO & CORBOZ, L’assassin qu’elle mérite, vol. 1 et 2, Vents d’Ouest, 2010