Retour à Brixton Beach - Roma Tearne

Par Sapotille
Retour à Brixton BeachRoma TearneLivre de poche621 pagesParution : 2013

Résumé :


Ceylan, 1973. Alice, 9 ans, aime par-dessus tout être à Sea House, la maison de ses grands-parents, au bord de l’Océan, et marcher sur le sable blanc de Brixton Beach avec Bee, son grand-père. Et puis la guerre civile a éclaté, opposant les Tamouls aux Cinghalais. Les parents d’Alice, Stanley, Tamoul, et Sita, Cinghalaise, ont décidé qu’il était temps pour eux de quitter le paradis marin de la fillette et de se réfugier en Grande-Bretagne, loin de Bee, loin de Sea House. Dans un paysage froid et hostile, Alice tente de se reconstruire et fait de l’art le support de ses passions et l'horizon de son bonheur. Jusqu'à ce matin de juillet 2005, où la violence croise à nouveau son chemin...Source : http://www.livredepoche.com 

Mon avis : 

J'ai acheté ce livre il y a fort longtemps. En Juillet 2013 pour être exacte. Donc il m'aura fallu deux ans et 2 mois pour le sortir de ma PAL. Hum, et si je creusais un petit trou pour me cacher ?
Non, en fait, ce n'est pas la peine. J'ai beau acheter beaucoup de livres et ne pas les lire de suite pour la plupart. Je pense que ce n'est pas sans raisons. En effet, chaque livre a son moment propice. Et si ça attend un an, deux ou cinq, c'est parce que j'en ai besoin. Je n'étais pas prête à me plonger dans un livre aussi réel. Et puis, j'ai grandi.
Et je ne regrette absolument pas ce long délai. Je pense que je suis plus à même d'apprécier ce genre de livre aujourd'hui que je ne l'étais il y deux ans.
En effet, ce livre parle de guerre, même si on est pas trop exposé au combat pendant cette lecture.
Nous rencontrons Alice Fonseka, presque 9 ans, qui est une petite fille pleine de vie. Puis, elle est forcée de grandir vite, trop vite. Stanley, son père est tamoul, sa mère Sita est Cinghalaise. Et ses deux communautés se haissent profondément. Les uns essaient de dominer les autres et cette enfant est confrontée à un horrible déracinement.
J'ai aimé cette histoire, reflet de la réalité. J'ai cependant préféré les passages à Ceylan, je préfère la Alice de 9 ans à celle de 40 ans. Mais pourtant, j'ai vraiment apprécié de la voir grandir, se forger une personnalité. J'ai aimé ressentir sa douleur et ses joies. J'ai aimé sa relation avec Bee, son grand -père. Je ne sais pas trop pourquoi, il m'a fait penser au mien et du coup, c'est le personnage dont je me suis sentie le plus proche. Je l'ai compris et aimé dès le début.
Je ne sais pas trop dans quel sens diriger ma chronique. Je peux vous dire que j'ai beaucoup aimé l'écriture de Roma Tearne à la fois simple et poignante. Il y a quand même quelques longueurs, je trouve, dans les passages à Londres quand Sita, Stanley et Alice sont tous ensemble. Je pense que ça ne fait que mieux nous souligner le climat lourd et pesant entre eux.
Du côté des personnages, il y en a tout un tas, mais pourtant ce n'est absolument pas difficile de s'y retrouver. Mes préférences vont à Bee, Alice et Janake, le voisin.
La famille Fonseka : Bee et sa femme Kamala, May et Sita les deux soeurs et Alice la fille de Sita ont tous souffert dans leurs vies. Je trouve leurs relations à la fois dures, réalistes, mais belles. On sent bien que ce livre est une histoire vraie. J'ai aimé que cette famille de Cinghalais ne haïssent pas les Tamouls, qu'ils les aident, cela montre bien que le monde entier n'est pas inhumain. Ce qui est arrivé à ses personnages m'a révolté, j'ai eu envie de pleurer, de hurler, de rire. Ils m'ont vraiment fait passée par toutes les émotions mais je ne veux pas en dire trop de peur de raconter trop du livre.
J'ai beaucoup aimé la différence d'ambiance que l'auteur a installée entre Mount Lavinia, chez Bee donc, et chez Alice, à Londres. Ce livre aide à comprendre une page de l'histoire de Ceylan qui est aujourd'hui le Sri Lanka.
J'ai vraiment apprécié ma lecture, même si la fin m'a beaucoup déçue. J'aurais voulu une fin moins dure mais bon, je suis consciente qu'on ne peut pas avoir des happy end dans chaque livre et je sais aussi que c'était une fin nécessaire pour nous marquer.
Je vous conseille vraiment ce livre, qui es beau, dur, triste, émouvant, mais presque parfait. Ce livre va me marquer pour un moment je pense. Il n'est pas de ceux qu'on oublie en deux minutes.
Il rentre dans le cadre de ma course à thèmes avec Avalon dans la catégorie "Paysage sur la couverture" bien qu'il puisse rentrer dans beaucoup d'autres.