Au mois d'août quelques livres sont venu grossir ma PAL
En 1980, à quatre mois d’intervalle, Mark David Chapman assassine John Lennon et John Hinckley tire à bout portant sur Ronald Reagan.
Chapman et Hinckley, rien à voir en apparence, si ce n’est leur âge (25 ans) et leurs origines middle-class. Rien, sauf leur passion dévorante pour L’Attrape-cœurs et son héros, Holden Caufield. Sauf qu’ils aiment tous les deux les mômes, rien que les mômes. Qu’ils se méfient des pères qui picolent. Et des mères, hystériques. À moins que Chapman et Hinckley soient seulement les rejetons paumés d’une Amérique affamée de chair fraîche, de fric et de célébrité. Avec leurs airs d’enfant de chœur, ces deux-là racontent leur jeunesse. Chapman, le petit gros qui s’inventait des amis imaginaires. Hinckley, l’étudiant solitaire, fou amoureux de Jodie Foster, la gamine de Taxi Driver, qui le sauverait de son existence médiocre.
De son côté, Caufield en a marre d’être bloqué dans la tête de ces tarés qui se sont emparés de sa vie en lisant L’Attrape- cœurs ; il en a marre que Salinger, ce génie mutique et égoïste, le maintienne dans son éternelle jeunesse et dans sa rage. Il voudrait que Salinger écrive la suite. Il voudrait grandir. Pas Hinckley, ni Chapman.
Ces deux-là prétendront avoir dégainé leur arme par amour. Trop d’amour c’est sûr, un amour maladif pour eux-mêmes.
«Julio Popper, s'il avait été espagnol et était né quelques siècles plus tôt, aurait fait un formidable conquistador. Il ne fait aucun doute qu'il était de la trempe de ceux qui font la conquête de pays entiers, qui âtissent des empires. Il pensait vite et juste, il mettait en pratique. Il voyait grand, il fourmillait d'idées, rien ne l'arrêtait. Il se plaisait à ridiculiser ses ennemis. Il n'avait peur de rien ni personne, il aimait en découdre.» Né en 1857 en Roumanie, Julio Popper a parcouru la Terre. Son histoire nous emmène en Argentine, où il fait fortune avec l'or de Patagonie, fonde un état dans l'état et une monnaie. Il mourra dans des circonstances encore inexpliquées à Buenos Aires. Un destin hors norme et flamboyant
"S'il t'est véritablement impossible de prendre soin de toi, veux-tu au moins me faire le plaisir de t'occuper de ton roman ?"
Un beau matin, Eyja se réveille dans un petit village de pêcheurs islandais, mariée à un ivrogne de vingt ans son aîné. Si ce dernier empoisonne son quotidien, elle ne parvient pourtant pas à s'en détacher. Mais sa grand-mère, déterminée à la bousculer, lui offre un nouveau départ et l'envoie rejoindre sa cousine, l'audacieuse Runa, en Suède. Il est temps que la jeune femme tourne la page. Là-bas, parviendra-t-elle à écrire le roman auquel elle pense depuis des années ?
Servi par un style fluide et sans fioritures, ce texte moderne et intelligent, en grande partie autobiographique, pose la question de la création littéraire. Qu'est-ce qu'un bon auteur ? Qu'est-ce qu'une bonne histoire ? Peut-on échapper au point final ?
Du haut de ses onze ans, Esmeralda a des rêves de voyages plein la tête. Cependant, elle ne se doute pas que l’Arbre vieux de deux cents ans trônant dans son parc favori de Buenos Aires a le pouvoir de lui faire vivre des aventures extraordinaires. Le temps et l’espace ne connaissent pas de limites dans ce récit plongeant le lecteur au cœur de l’Histoire, guidé par l’intrépide Esmeralda.
L'existence mouvementée et dramatique de l'actrice américaine Frances Farmer (1913-1970) a largement excédé son emploi cinématographique de jolie blonde à la raisonnable impertinence. Ce roman découpé en sept tableaux, de la lumière à l'ombre, de Hollywood à la claustration, soutient une réflexion politique sur le corps jeté en pâture à la gloire.
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