Chronique « 7 nains »
Scénario de Wilfrid Lupano, dessin de Roberto Ali, couleurs de Lou,
Public conseillé : Adultes / adolescents
Style : Comédie
Paru chez Delcourt, le 16 septembre 2015, 64 pages, 15,50 euros
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L’histoire
Dans le château, c’est jour de fête ! Une troupe de 7 nains (pardons, de personnes de petite taille) vient se produire pour égayer le banquet organisé pour le roi. Pour fêter les onze printemps de sa chère (bien qu’illégitime) fille, Blanche, la bande déboule dans la salle.
Danses, jongleries et calembours fusent… Une boutade (de trop) sur la beauté “fanée” de la reine et la fête s’arrête.
Se sentant ridiculisée, la méchante reine exige leurs têtes, rien de moins ! Mais le roi ne sait comment réagir. Doit-il désavouer sa femme ou avoir un peu de pitié pour les joyeux drilles ? A défaut, le souverain décide de les bannir… en leur faisant savoir qu’il ne les abandonnera pas.
Six ans plus tard, reconvertis en mineurs, la bande de nains creuse des tunnels…
Ce que j’en pense
La série concept “7” redémarre une nouvelle saison et des duos d’auteurs inédits. Pour ouvrir le bal, David Chauvel, le directeur de collection, a confié les clefs du premier one-shot à Willfrid Lupano (“Les vieux fourneaux”, “Un Océan d’amour”, ou encore “L’assassin qu’elle mérite”) et à Roberto Ali (Tome 2 des “7 merveilles”).
Excellent idée ! Le scénariste qui explosé tous les compteurs l’année dernière, s’en donne à coeur joie pour “salir” ce conte centenaire de Grimm avec un plaisir jouissif et partageur !
Il mange quoi, sérieux, des blattes en salade ?Dans un registre qu’il maîtrise tellement bien (la comédie cinglante, tendance “dialogues au vitriol”), le sieur Lupano nous offre SA VERSION de “Blanche neige et les sept nains”. Sobrement intitulé “7 nains”, ben oui, parce qu’il se concentre sur cette bande de pas-si-joyeux- drilles, le voila prêt à tout les délires pour nous faire une re-lecture très très “boueuse” de ce conte connu de tous.
Pourtant, à y bien regarder, quasiment tout y est : la méchante reine, la pauvrette fille du roi bannie dans la forêt, Le chasseur, la compagnie de 7 “hommes de petites tailles”… Mais voilà, c’est sans compter l’humour corrosif et décapant de Lupano.
Tu le vois assez bien le sceau royal, comme ça, ou tu le veux dans la tronche ?S’appuyant sur des dialogues très décalés et vraiment drôles, il nous montre les personnages sur un jour nouveau. Simplet n’est-il pas un trisomique baveux ? Prof’, un pédant libidineux ? Blanche, une mégère aux manières de poissonière ? C’est simple, tout le monde y passe, façon “boue” et “raclure de bidet”…
Le conte prend cher, et nous, on aime ça !!
Coté” dessin, c’est Roberto Ali, le dessinateur de “7 merveilles, T2, Les Jardins de Babylone” qui s’y colle. Beaucoup plus à l’aise dans cet exercice, il travaille son trait de façon plus caricaturale et nerveuse que dans “7 Merveilles”.
L’encrage fort, presque “sale”, accentue l’expressivité des personnages. Gueules étonnés ou en colère, j’adore ce que Roberto nous fait ressentir. Il se met au diapason du scénario de Willfrid, pour nous offrir une proposition visuelle aussi iconoclaste que les dialogues.
Bravo messieurs ! Dommage que ce n’est qu’un one-Shot, on en redemanderait bien !
Je ferais le ménage, la cuisine ! La lessive ? Tout , je vous dis ! Câliiinn ? Euhhh… Ne brûlons pas les étapes