Antigone

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« Antigone »

BRECHT Bertolt

(L’Arche)

C’est dans le fouillis de ses archives que le Lecteur a retrouvé une brève note sur « Antigone », spectacle mis en scène en 1969 ou en 1970 au Théâtre Daniel Sorano à Toulouse. Il en fut un spectateur à la fois passionné et émerveillé. Mais il ne sut peut-être pas trouver les mots justes pour convaincre ceux qui l’employaient alors en région parisienne d’accueillir chez eux ce qu’il qualifia dans sa note de « formidable mise en scène ». D’où cependant l’urgence qui le poussa à relire Brecht.

Cette « Antigone » continue à le fasciner. Bien plus que celle de Ionesco. Car si Brecht n’évoque jamais directement le nazisme, celui-ci est bel et bien omniprésent tout au long de la pièce. En particulier par l’intermédiaire du personnage de Créon. Créon qui pourrait être aujourd’hui interprétée par Angela Merkel (remarque incidente du Lecteur !). Puisque ce que Brecht dénonce par la voix d’Antigone, ce sont bel et bien tous les totalitarismes. Et qu’il faut être doté d’œillères pour ne pas voir que l’époque actuelle, sous couvert d’une démocratie d’apparence, devient celle des néo-totalitarismes « librement » consentis par les peuples concernés.

ANTIGONE

 

Quitte l’obscur et viens

Devant nous un moment

En amie, avec le pas léger

De la résolue, effrayante

Aux effrayants.

 

Détournée, je sais

Comment tu redoutais la mort, mais

Tu redoutais plus encore

Une vie indigne.

 

Et tu n’as rien épargné

Aux puissants, ni transigé

Avec ceux qui sèment le trouble, ni jamais

Oublié une honte et sur leurs crimes aucune herbe

N’a poussé.

Je te salue !