Le grand dieu Pan, d'Arthur Machen

Par Murphypoppy

Résumé : Belle mais démoniaque ! Entourée d'un halo d'étrangeté et de mystère... Telle est la femme qui hante les rues de Londres, mais aussi l'esprit dérangé de ceux qui l'ont rencontrée, des hommes en général fortunés. Tous ont finit leurs jours dans des circonstances ténébreuses, le visage déformé par l'épouvante et l'effroi. Par quelle fatalité cette créature superbe sème-t-elle la mort autour d'elle ? Serait-elle maudite ? Aurait-elle pactisé avec une puissance maléfique ? Il semble bien qu'elle ou sa mère, victime d'une expérience diabolique menée par un savant fou, ait aperçu ce qu'aucun œil humain ne peut contempler... Le dieu de l'abîme, le grand Pan, dont la vue cause une peur " panique " !

  • Broché : 93 pages
  • Editeur : Librio  
  • Collection : Librio fantastique

Mon avis : Fascinant de noirceur, on se laisse bercer par l’ambiance et on suit avec intérêt l’avancée de l’histoire. Bien sûr, on se doute d’avance de plusieurs retournements, mais ça n’en gâche en rien le plaisir et l’effroi de voir le destin des personnages en marche.

Une des forces de ce texte est l’ambiance glauque et minimaliste qu’on retrouve trop peu de nos jours. Pas de grands effets fracassants, d’entrée hurlante de méchants démons. Ici, tout se fait en subtilité. On sait que la menace est là, qu’elle rôde. Mais impossible de poser un « visage » dessus, ce qui renforce d’autant plus l’effroi qu’on ressent quand on pense à elle.

Le livre est, de plus, très court. Moins de 100 pages, il se dévore donc en une heure. D’autant plus qu’on n’a pas envie de le lâcher avant d’avoir le fin mot.

Il reste tout de même quelques imperfections à mes yeux. Avant tout, il y a bien trop de personnages. On s’y perd, d’autant plus qu’on passe de l’un à l’autre sans forcément comprendre le lien logique tout de suite. A ce titre, Le grand dieu Pan fait penser à un puzzle que le lecteur doit reconstituer à chaque nouveau chapitre. On arrive tout de même à s’y retrouver, au final, mais au prix de quelques efforts.

Il faut aussi dire qu’on reste un peu sur sa faim à la fin. D’un côté, c’est peut-être mieux ainsi : en savoir, ou en voir, plus aurait brisé l’ambiance mystérieuse et subtile si bien installée en cours de route. De l’autre, on ne peut s’empêcher de se dire malgré tout « tout ça pour ça ? ». Une fin plutôt mitigée donc, pour moi, mais qui n’enlève en rien le plaisir qu’aura été cette lecture.

Murphy