Captain America: White #1

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Il aura fallu 7 ans d'attente entre le numéro 0 et ce premier épisode de Captain America: White. L'attente fut longue, à tel point qu'on ne croyait plus voir un jour le nouveau projet "couleur" de Jeph Loeb et Tim Sale pour Marvel Comics. Maintenant, nous avons l'épisode en mains et l'attente en valait la peine.

Il s'agit du quatrième projet "couleur" dans lequel Loeb et Sale reviennent dans le passé de personnages emblématiques et nous donnent une perspective plus personnelle d'une situation vue dans les épisodes des séries régulières dédiées aux héros. Celui consacré à Captain America se différencie tout de même de ceux sur Daredevil, Spider-Man et Hulk. En effet, Loeb ne veut pas s'intéresser à la vie amoureuse de Captain America mais plutôt ce lien très fort qui unit le héros à son sidekick, Bucky. Il n'y a pas de sous-entendu sur une éventuelle relation amoureuse entre les deux - même s'il y a une allusion sur la remise en question de la sexualité de Rogers. Il s'agit de ce que l'on appelle maintenant une bromance. Enfin, c'est ce qu'aimerait faire croire Cap mais il s'agit plutôt d'une relation père/fils. La voix interne du héros ne trompe pas. Il y a un paternalisme omniprésent d'un homme qui regrette de ne pas avoir pu aider son fils.

Je ne peux m'empêcher de penser que cela a dû être dur d'écrire ses textes, Loeb ayant perdu son fils. C'est un peu comme s'il étalait ses tripes sur le papier. Mais quelque part, c'est cette douleur qui transparaît et qui rend le tout magnifique.

Quoiqu'il en soit, nous retrouvons le duo de Spider-Man : Blue et Batman: The Long Halloween. Encore une fois, il fait des merveilles. Les auteurs rendent hommage à Joe Simon et Jack Kirby, les créateurs de Captain America, d'une bien belle manière. Ils n'hésitent pas à mettre en avant Nick Fury et son Howling Commando - parfait pour fêter les 50 ans du S.H.I.E.L.D.. De ce fait, l'épisode a un charme rétro avec le jeu sur la double identité et des petits sketchs par-ci par-là qui ne gâchent en rien la lecture.

Ce qui m'a le plus étonné finalement c'est la colorisation de Dave Stewart qui ose des choses plus modernes. Il marque les "époques" par les couleurs et les textures utilisées mais cela change beaucoup de ce qu'il nous avait habitué. Ce n'est pas bien grave parce qu'il y a un certain charme dans ses choix.

Captain America: White #1

Marvel Comics * Par Jeph Loeb & Tim Sale * $3.99
Ce premier épisode de Captain America : White tient toutes ses promesses. On ressent la nostalgie dans la "voix" de Captain America. De plus, ce charme rétro n'est pas sans me déplaire. Je pense que cette relecture du passé de Captain America va être passionnante à lire.