En 1996 l'univers des mutants (mais aussi de nombreux autres héros comme les Avengers) est secoué par un seïsme d'ampleur phénoménale. il s'agit là de l'arrivée d'Onslaught, un nouvele ennemi surpuissant, capable de faire mordre la poussière à tous nos héros, et de bouleverser l'ordre établi de l'ensemble du monde Marvel. Vous le savez tous, après presque vingt ans et le récent crossover Axis, Onslaught est en fait un être qui organise la fusion entre les esprits de Charles Xavier (qui a accumulé bien des frustrations au fil des ans) et de Magneto (qui a un certain goût en matière de terrorisme et actions violentes). A l'époque l'arrivée d'Onslaught est préparée dans presque tous les titres mutants, avec des confrontations ou des rencontres qui font froid dans le dos. A chaque fois, que ce soit Jean Grey ou Le Fléau, par exemple, la conclusion est la même : c'est un ennemi invincible et inconnu qui avance inexorablement, qui plus est capable de dissimuler sa véritable identité à ceux qu'il menace. Cain Marko a beau être un gros bras qui se vante d'être intouchable, il n'empêche que sa première réaction est d'aller demander de l'aide aux X-Men, pour contrer celui qui l'effraie autant. Chez les mutants, un mystère est sur le point d'être révélé : dès son arrivée à notre ère temporel, Bishop, soldat appartenant à une milice pro-active venue du futur, avait évoqué un traître au sein du groupe, qui devait normalement provoquer la fin de ses congénères. Après bien des épisodes durant lesquels les lecteurs avaient tenté de comprendre de qui il s'agissait (le pauvre Gambit étant le premier a attirer les soupçons de Bishop), Onslaught est aussi l'occasion de faire tomber les masques. On ne rigole pas beaucoup chez les mutants en 1996. Wolverine a été privé de son adamantium et il a regressé à l'état sauvage, l'Opération Tolérance Zéro de Bastion et Graydon Creed trame contre les porteurs du gène X, le Fauve a été kidnappé et remplacé par son double maléfique venu de l'ère d'Apocalypse... Dans un tel contexte, et face à une telle opposition, les X-Men ont peu de chance de faire face, à moins de s'allier avec d'autres héros prêts à entrer dans la bataille, et d'accepter l'idée que la survie passe par de lourds sacrifices... Onslaught a beau sembler invincible, il aimerait bien mettre la main sur les personnes pouvant servir sa cause, ou la contrecarrer. C'est le cas par exemple du petit Franklin Richards, le fils de Reed et Susan des Fantastiques, qui va jouer un rôle prépondérant dans la survie de nombre de héros après le combat final. Ou encore de X-Man, à savoir Nathan Grey, version alternative de Cable, venu d'un futur aléatoire (Age of Apocalypse), jeune et impétueux, et consumé par son propre pouvoir. C'est que cette fois la communauté en collants de chez Marvel n'a pas d'autre alternative, si elle veut sauver les meubles et la planète, que de se sacrifier, et lourdement. Onslaught a crée un nouveau soleil et menace d'éteindre toute vie sur Terre, et pour le contrer, il va d'abord falloir porter atteinte à son intégrité physique (et donc recourir aux gros calibres comme Hulk) puis porter le coup fatal à son essence psychique, en la canalisant dans les corps bien matériels de certains des plus nobles justiciers, qui acceptent de disparaître pour que vivent tous les autres. Les mutants ne peuvent participer à ce coup d'éclat tragique, car leurs pouvoirs ne feraient que rendre Onslaught invincible. Du coup, voici le monde changé à jamais : la plupart des grands héros (Iron Man, les Fantastiques, Hulk, Captain America...) sont pleurés par l'humanité, et les X-Men pointés du doigt, comme co-responsables des événements terrifiants qui viennent d'avoir lieu. Certes, les "morts" ne le sont pas (merci Franklin Richards) et nous verrons par la grâce de quel subterfuge dans un prochain article. En Vf Onslaught bénéficie d'une version librairie notable, avec un gros Omnibus chez Panini. Qui possède deux gros défauts toutefois. Le premier, c'est l'ordre aléatoire de certains épisodes (c'est une vaste fresque qui englobe nombre de séries mensuelles) que les lecteurs ont vite déploré. Le second, c'est le tirage assez faible qui explique que l'album est épuisé, et se négocie sur les sites aux enchères de deux à trois fois son prix d'achat. Panini va bientôt offrir aux lecteurs (offir, façon de parler) un autre Omnibus contenant les épisodes précédents à Onslaught, ce qui est une excellente nouvelle pour les amateurs de comics des années 90, mais il aurait été avisé de donner aussi à ces lecteurs la possibilité de se procurer à nouveau le premier Omnibus si cher et introuvable. Les artistes, pour conclure. Évidement, un florilège de grand noms, et une multitude de styles et d'ambitions. Les plus convaincants sont Andy Kubert, Joe Madureira, Adam Kubert, Mike Deodato, Carlos Pacheco, ou Mike Wieringo. Quel tableau de chasse! Les textes sont des spécialistes du genre dans les nineties, à savoir Scott Lobdell (nostalgie...), Mark Waid, Tom De Falco, Jeph Loeb, ou encore Peter David. On aime (ou pas) ce genre de comics ultra bourrin et explosif, mais une chose est certaine, ça a marqué son époque, et ça reste gravé dans l'esprit de ceux qui ont connu ces aventures dans leurs belles années! A lire aussi : Onslaught Reborn : Du très mauvais comics ...