Les Convalescentes de Michèle Grazier

Par Team Littéraire @teamlitteraire

Points - Contemporain - 220 pages

6€90 (Poche) | 6€99 (Kindle)


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Je remercie grandement les éditions Points pour l'envoi de ce livre.


Résumé

Leur vie est en pause. Lise a délibérément foncé dans la grille du lycée où elle enseigne. Oriane refuse de se nourrir. Daisy, accidentée, suit une cure dans l'espoir de remarcher. Elles sont convalescentes dans un village du Sud de la France, emprisonnées dans un temps suspendu. 

Ce que j'en pense...

Tantôt séduisant, tantôt inquiétant, Maxime, le mari de Daisy, va troubler leur quotidien sans relief. Un livre humain, basé sur les liens sociaux, avec des personnages sensibles. Divisé en deux parties, il utilise une progression sur l'importance des humains, vis à vis d'eux-même.
La première moité du livre, rencontre les personnages. C'est dans cette partie qu'on découvre leurs vies, et où ils en sont, psychologiquement. L'auteur nous les décris comme les médecins de l'établissement le font. Ce ne sont que des patients, avec des failles psychologiques qui nous sont expliqués. A la fois un moyen de nous préparer à la suite, l'auteur se sert aussi de cette position comme ancrage dans le contexte. C'est la rencontre des deux duos; Lise, Oriane et Daisy, Maxime, qui va déclencher la seconde partie du roman.
"Les sentiments, ces choses collantes qui vous font plus de mal que de bien."
Bien au contraire, la seconde moitié voit ses personnages prendre vie. Leur rapport au monde et au présent, vont être utilisés. Il s'agit aussi du moment où les personnages ne vont plus être que des patients, mais vont reprendre vie, ils vont retrouver leur identité et commencer à comprendre leur situation. Étant plus ouverts au monde extérieur, c'est dans cette partie que des liens vont se former entre les quatre protagonistes. Ces liens vont apporter une atmosphère secrète et mystérieuse, au livre. L'auteur joue de son écriture, en valsant avec les points de vues des différents personnages, au sein d'un même chapitre. Il nous délivre des informations, de sorte à ne rien dévoiler d'important, pour laisser au lecteur le plaisir d'imaginer la suite.
Les personnages de Lise et de Daisy m'ont énormément touchés. Admirables, et perdues, ces deux femmes ont trouvés en l'autre un égal qu'elles cherchaient. Elles ont tout les deux une vie à laquelle elles n'avaient pas pensée, une vie à laquelle elles n'avaient pas pu prendre le temps de réfléchir avant. Leurs questions sur elles-mêmes les rapprochent. Oriane m'a beaucoup dérangée. Sûrement trop personnelle et exigeante envers les autres, elle donne vite l'impression de la fille gâtée qu'elle est. Malgré son histoire horrifiante, je n'ai pas supporté ses humeurs contradictoires.Quant à Maxime, il s'agit du personnage le plus énigmatique de l'histoire. Celui sur lequel on aimerait en savoir beaucoup plus que ce qui nous est donné. 
"Le désir se nourrit de distance."
Même si la première partie du livre m'a beaucoup moins plu que la seconde, je l'ai trouvé assez intéressante par son aspect psychologique. En revanche, par rapport au récit, la seconde partie est plus prenante et plus rythmé. Le changement entre les deux parties se fait progressivement, avec un réel intérêt dans la construction de l'histoire.