Émeline a eu le plaisir d'interview Frédéric Bezies l'auteur de "Arkaïa"
Questions générales :
Émeline : Pourrais-tu te présenter à nos lecteurs en quelques mots ?
Frédéric Bezies : Enfant des années 1970, passionné de musique, d'informatique, d'écriture. Accroc au chocolat, au thé et au café. Tout pour plaire donc :)
E : Comment t'est venu l'idée d'écrire de la Science Fiction ?
Frédéric Bezies : Un défi que je m'étais lancé. Écrire une histoire dans le monde de la SF. J'apprécie certains grands auteurs du domaine, comme Philip K. Dick, Robert Silverberg, Frank Herbert ou encore des précurseurs comme Aldous Huxley ou H.G. Wells.
Avoir lu "Dune" m'a donné envie de m'y atteler, même si j'ai mis un sacré bout de temps avant de pouvoir concrétiser mon projet d'écriture. Pour tout dire, j'ai mis 14 ans avant de m'attaquer pour de bon à ce projet.
E : Depuis combien de temps écris-tu?
Frédéric Bezies : En gros depuis que j'ai 16 ans. Même si j'ai mis énormément de temps à trouver et affiné mon style.
E : Que lisais-tu quand tu étais enfant et adolescent ? Y-a t'il des auteurs qui t'ont marqué / inspiré ?
Frédéric Bezies : Enfant ? Je n'ai pas de souvenirs. Adolescent ? Les classiques qu'on nous imposent quand on est au collège et au lycée : Balzac, Flaubert, Zola, Maupassant et Baudelaire qui est un de mes poètes préférés. Pour les auteurs qui m'ont marqués, en plus de ceux que j'ai cité plus haut, je dirais que ceux qui m'ont marqué au fil des années : Jane Austen (j'adore son style inimitable pour se moquer de la petite-bourgeoisie de son époque), George Orwell (pour 1984 et la "Ferme des Animaux"), Stieg Larssen (qui m'a réconcilié avec les polars).
E : Écrire de la science fiction est un challenge pas facile. Pourquoi ne pas avoir choisi la dystopie qui est proche du genre de ton roman?
Frédéric Bezies : Car j'aime les défis ? Et que les fondements de l'histoire que j'ai raconté au fil des 900 pages des trois tomes (qui m'ont demandé 18 mois de travail) se projetait mieux dans un cadre de SF.
Sur ton livre :
E : Dans Arkaïa, tu nous décris une vie presque parfaite. Est-ce pour toi une façon d'imaginer notre monde plus tard?
Frédéric Bezies : Presque parfaite ? On peut dire cela ainsi, mais c'est plus une société corsetée et un brin cauchemardesque. Il est évident que j'ai pensé au "Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley. Ma société n'est pas aussi cloisonnée que celle du chef d’œuvre de SF d'Huxley.
E : Comment t'est venue l'idée de cette façon de vivre qui est très peu banale?
Frédéric Bezies : Je me suis inspiré du film "Logan's Run" connu en France sous le nom de "L'âge de cristal". C'est pour cela que j'ai introduit la limite d'âge. Pour les spécificités, c'était logique de développer une société vivant en autarcie, où le gâchis est un crime. J'ai aussi repris certaines idées tirées du roman de Robert Silverberg "Les monades urbaines".
E : De quel personnage t'es-tu le plus attaché? Celui que tu apprécies le moins?
Frédéric Bezies : Laura-358 est ma chouchoute. Celui que j'ai le moins apprécié et que j'ai pris un plaisir monstrueux à torturer au fil des pages ? Son frère, Théodore-358 qui est un sacré petit... Bref, je n'ai pas envie d'être malpoli :)
E : J'ai lu Arkaïa et je me suis posée pleins de questions. Est-ce une manière de réveiller les consciences?
Frédéric Bezies : Je n'ai pas conçu l'histoire ainsi. J'ai simplement voulu raconter une histoire qui me tenait à cœur, même si dans mon premier projet la fin n'était pas franchement la même. On évolue au fil des années.
E : La terre me paraissait vraiment hostile, elle avait repris entièrement ses droits dans ton livre. Penses-tu que c'est quelque chose qui pourrait arriver?
Frédéric Bezies : C'est du moins l'hypothèse qui est apprise par les enfants d'Arkaïa tout au long de leur éducation. Quant à notre planète actuellement, je pense que l'homme ne fera que récolter ce qu'il sème. Autant que le retour du bâton sera des plus douloureux.
E : Pourquoi avoir choisi ce thème et pourquoi avoir mis les personnages en orbite?
Frédéric Bezies : Car j'avais envie de travailler sur une société en autarcie complète. Et l'orbite ? Pour compléter la sensation d'enfermement. Pour avoir l'unité de lieu, si chère aux tragédiens de l'époque de Louis XIV.
Sur la toile :
E : Est-ce que tu as déjà été surpris de voir ton livre sur un blog?
Frédéric Bezies : Agréablement surpris. En dehors de la "publicité" que j'ai pu faire sur mon blog, voir un autre blog en parler, c'est toujours des plus agréables.
E : As-tu des contacts réguliers avec des lecteurs ou des blogueurs?
Frédéric Bezies : Avec des blogueurs, oui. Mon blog n'étant pas centré sur un seul thème, ça me permet de tisser des liens. Quant aux lectrices et lecteurs, de temps à autre. C'est assez variables.
E : As- tu déjà eu des remarques marrantes ou insolites sur ton livre?
Frédéric Bezies : Non. Et c'est cela qui m'étonne !
E : Qu'aurais-tu envie de dire à nos lecteurs qui ne t'ont pas encore lu?
Frédéric Bezies : De commencer par farfouiller sur mon espace atramenta où se trouve plusieurs nouvelles plus ou moins longues, pour savoir si mon style leur parle ou pas.
Mon site : http://www.atramenta.net/authors/frederic-bezies/33793
Sinon, je peux toujours me déguiser en magicien, et hypnotiser les personnes en leur disant : "Achetez mon livre, je le veux !" :)
E : (petit rire) Merci d'avoir répondu à mes questions et à très bientôt!
Frédéric Bezies : Mais de rien, cela a été un plaisir de répondre à ces quelques questions.
Je voudrais en profiter pour saluer quelques collègues auteurs indépendants : Jérôme Dumont (policier), Isabelle Rozenn-Mari (romans fantastiques et de fantasy), sans oublier Wendall Utroi.