Piège nuptial

Par Entre Les Pages @EntreLesPages

Parce qu’il est tombé amoureux d’une carte de l’Australie, Nick récupère tout ce qu’il a sur son comte en banque et quitte les États-Unis pour le pays des kangourous. Après en avoir percuté un avec sa voiture et alors qu’il traverse l’infernal bush que le pays offre, il fait la rencontre d’Angie qu’il trouve relativement à son goût pour partager l’excursion avec elle. Mais cette balade dans les grands espaces se termine par un dur réveil… en enfer. Enfin, à Wollanup, mais cela revient à peu près au même. Dans ce village officiellement rayé de la carte, une communauté survit avec non pas de l’argent mais de vieux tickets d’entrée de cirque ou de cinéma et en buvant de la bière tout au long de la journée. Angie a choisi Nick pour mari. Elle le ramène donc à Papou, son père violent, et aux deux autres dirigeants du groupe, pas forcément plus câlins. Dans ce système qui chasse, découpe, vide les kangourous de leurs entrailles et en laisse les têtes sur le bord de la route, l’américain connaît la menace, la peur et l’humiliation. Mais il est dorénavant prisonnier et n’a absolument aucune chance de s’échapper.

Piège nuptial est tout d’abord paru en France sous le titre de Cul-de-sac. Il s’agit du premier roman de Douglas Kennedy. (Son titre original The Dead Heart, est un jeu de mot avec red heart, terme souvent utilisé pour désigner la partie centrale désertique de l’Australie). Peut-être que la seule chose à dire sur ce livre est qu’il glace le sang. Il est court mais intense, violent mais incisivement drôle, funeste mais créateur d’espoir. Il génère autant de compassion que de dégoût. Autant d’espérance que de résolution. Le lecteur transpire lui aussi, sent les mauvaises odeurs de la montagne d’ordures de la « tribu », étouffe, se demande réellement comment il pourrait survivre à cette épreuve malsaine. Quel voyage initiatique ! La forme et le fond, en complices diaboliques, agissent comme une claque. Et dire que les frissons peuvent poursuivre leur course avec l’adaptation en bande dessinée de Christian De Metter… Si ce n’est pas une bonne nouvelle, ça !

Présentation de l’éditeur :
Quelques règles élémentaires de survie dans le bush australien : 1) Ne jamais conduire en pleine nuit sur une route déserte : un kangourou se ferait une joie de défoncer votre pare-chocs. 2) Ne jamais céder aux charmes d’une auto-stoppeuse du cru. 3) Et ne jamais se laisser droguer, enlever et épouser par ladite autochtone. Dans son village, en effet, le divorce n’est pas autorisé. Mais le nombre de veuves y est impressionnant…

La bande dessinée :