The Land of Stories // Le pays des contes, de Chris Colfer.
Il était une fois un livre bienheureux où toutes les histoires se finissaient sur un « et ils furent heureux » et où tous les rêves prenaient vie. Lorsque les jumeaux Bailey, Alex et Conner, le reçoivent en cadeau d’anniversaire de la part de leur grand-mère, ils sont aux anges. Mais la joie est de courte durée, car depuis des choses bizarres se produisent. Alex entend des voix qui proviennet du livre, quant à Conner, ce sont des objets qu’il voit en sortir ! Poussés par une trop grande curiosité envers leur mystérieux cadeau, les deux enfants se font « avaler » par ce dernier. Projetés dans un monde inconnu, ils se lancent alors dans une aventure hors norme pour rentrer chez eux. Encore faut-il qu’on leur en laisse les moyens !
Une fois n’est vraiment pas coutume, c’est d’un livre VO dont je vais vous parler aujourd’hui ! Car, oui, votre chère Coco a pris son courage à deux mains et s’est lancée dans la lecture de ces 438 pages d’aventures fantastiques en anglais. Cela a été plus long que prévu puisque lire dans une langue étrangère requiert de la concentration et du temps (chose que je n’ai pas forcément en ce moment). Mais peu importe, je trouve que je m’en suis bien sortie et je suis fière d’avoir compris au moins 90% des mots !
Oui, c’est Brad Pitt.
L’histoire commence doucement. L’auteur (qui n’est pas un illustre inconnu, vous le verrez plus bas) prend le temps de planter le décor dans notre réalité et de présenter les deux héros dans leur vie de tous les jours. La mort de leur père et la façon dont ils gèrent cela malgré leur douze ans les rendent attachants. D’autant plus que chacun des jumeaux a un caractère bien propre, quoiqu’un peu stéréotypé, qui permet une identification facile par le lecteur. Alex est la jeune fille intelligente, la tête pensante de la famille. Elle est avide de lecture et d’apprentissage, mais n’arrive pas à se faire des amis. Conner, lui, préfère dormir en cours plutôt que d’écouter les leçons. Il n’a pas non plus beaucoup d’amis, mais cela ne l’empêche pas d’avoir un humour plutôt mature. Ce dernier point fait d’ailleurs de lui mon personnage préféré.
Une fois le décor posé, les jumeaux entrent très vite dans le monde magique de Land of Stories (le pays des contes). Pour leur âge, je trouve qu’ils retombent assez vite sur leurs pattes et ne s’étonnent guère plus de deux secondes de la découverte que leur livre est magique. Soit. Les enfants croient bien au Père Noël :p Ils cherchent donc très vite à rentrer chez eux et découvrent l’existence d’un sort : le « Wishing spell » (le sortilège oublié) qui permet de réaliser un seul vœu quel qu’il soit. Pour cela, il leur faut rassembler huit objets bien emblématiques des contes que nous connaissons tous. Parmi eux : la chaussure de verre de Cendrillon, une mèche de cheveux de Raiponce ou encore un couteau ayant appartenu à La Petite sirène. Bref, la fan de contes et de Disney que je suis avait tout pour être comblée.
Oui, mais quelque chose m’a gênée. Je trouve que le schéma du livre se fait trop répétitif : chaque chapitre depuis que les jumeaux sont arrivés dans le monde des contes est dédié à la chasse d’un des objets. Et chaque chapitre va nous présenter un royaume différent (celui de Blanche Neige, puis de Cendrillon, puis de Raiponce etc.). Au final, j’ai eu plus l’impression que la chasse aux objets n’était qu’un prétexte pour nous présenter les différents royaumes et les personnages célèbres qui y vivent.
Ceci dit, on voit bien le potentiel de ce monde et la fin du livre nous offre de belles révélations. Mais là encore, je dois être trop rodée aux séries policières et aux livres à énigmes parce que j’avais deviné ces révélations avant la fin. Ce ne sera pas forcément le cas des enfants qui liront ce livre.
Je pense lire le reste de la série (toujours en anglais), ne serait-ce que pour voir comment ce monde enchanté va/peut évoluer. Et à en croire le résumé du 4ème tome, tout ceci est prometteur, très prometteur même (il y a la reine de cœur d’Alice au pays des merveilles qui fait son apparition, et ça, ça n’a pas de prix pour moi).
« Si je perds mon sang froid, tu perds la tête ! »
Ce premier tome se lit donc facilement, grâce au style fluide et sans frou-frou de Chris Colfer, le jeune auteur. Si son nom ne vous dit rien, sa tête, elle, devrait vous rappeler quelque chose.
25 ans et toutes ses dents !
Et oui, ce jeune homme autodidacte est en effet, le très célèbre Kurt de la série Glee, mais pas que. Il est l’auteur de déjà plusieurs livres et a été nommé dans la liste des 100 personnes les plus influentes au monde par le très sérieux Times. D’ailleurs si l’on en croit son Wikipédia, il est acteur, chanteur, écrivain, scénariste et producteur. Tout ça à 25 ans. Voilà, voilà.
Et maintenant, laissez-moi vous expliquer pourquoi j’ai lu ce livre en VO. Ce n’était absolument pas parce que je voulais faire évoluer mon anglais (quoique c’est une très bonne solution) ou parce que les livres sont parfois moins chers chez nos voisins anglais. Non, cette envie, si on peut dire, a été motivée par les choix éditoriaux de l’éditeur français. Prenons la couverture anglaise :
Et maintenant la française.
On aurait pu jouer au jeu des 7 différences, si seulement les différences étaient de ce nombre là. Or, ici, non seulement Michel Lafon remanie toute la jaquette du livre, mais en plus, il change la taille du livre. Alors qu’en anglais, on a dans les mains un beau livre cartonné aux écritures d’or en relief qui tient parfaitement dans nos mains, en français, on doit se contenter d’un livre quasi rectangulaire, hors format pour rentrer convenablement dans une bibliothèque !
Mais le pire reste que la couverture française donne une mauvaise image du contenu. Ce livre a été écrit pour plaire à la fois aux filles et aux garçons, l’action est très bien balancée entre Alex et Conner, et aucun des deux ne prend plus d’importance que l’autre. Alors comment se fait-il que l’éditeur français ait cru bon de féminiser la couverture ? Dans la version francophone, seuls 2 personnages sur 8 sont des hommes (enfin je suppose, parce que pour le loup je n’ai pas été vérifier sous ses poils ^^) contre 3 personnages sur 6 dans la version anglaise. La couleur elle-même et les « paillettes », sorte de poussière de fées je suppose, sont plus typées fille (même si en soit, une couleur n’a pas de sexe). Le plus exaspérant vient de la représentation de Boucle d’Or, tout sourire et bellâtre, soit le plus strict opposé du personnage du livre.
De plus, le public cible se situe autour de 8 -12 ans. Alex et Conner sont d’ailleurs restés assez enfantins dans leur manière d’être. Alors pourquoi ai-je l’impression que les deux héros qui tombent sur la couverture française sont des ados un peu plus âgés ?
Et ça ne s’arrange pas avec le temps. Voici le tome 2.
Tome 2, version anglaise : on n’est pas là pour rigoler
Tome 2 version française : Ah bah si, on est là pour rigoler. Y a même Lady Gaga qui se tape l’incruste. Et un loup. Parce que c’est mignon un bébé loup.
Je me demande parfois si les éditeurs lisent les livres dont ils achètent les droits à l’étranger.
En résumé donc, la version anglaise est très sympathique à lire, très simple dans son vocabulaire et peut être un bon moyen de se lancer dans la lecture en VO. Concernant l’histoire donc, j’ai bien aimé le monde des contes, même si les rebondissements étaient assez convenus. Pour moi ce premier tome, sans être extraordinaire, laisse entrevoir une suite des plus prometteuses. Je suis certaine que les jeunes dès 9 ans sauront apprécier ce livre qui leur rappellera sans nul doute les contes qui ont bercé leur enfance.
« Un conte est vieux dès la première fois qu’il est raconté » (proverbe oriental)
Bonne lecture les cocos !
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