La mort est un nouveau soleil - Elisabeth Kübler-Ross

La mort est un nouveau soleil - Elisabeth Kübler-Ross
La mort est un nouveau soleil
Elisabeth Kübler-Ross

Édition Pocket, 1990
Traduit par Renate Prym-Khoshkish 
156 pages

Genre(s) : Essai, Témoignage
 

Résumé : Un voyage fabuleux au-delà du monde sensible. Les expériences scientifiques du docteur Kübler-Ross, reconnues dans le monde entier, permettent de confirmer l'existence d'une vie après la mort. Il s'agit bien du passage à un autre état de conscience dans lequel on continue à sentir, à voir et entendre, à s'épanouir. Les témoignages saisissants livrés ici en sont la preuve. La mort est renaissance et vie. La mort est un nouveau soleil.
Mon avis :
Le sujet de la vie après la mort a toujours été un sujet qui m'intéresse, récemment sur un forum j'ai vu que ce titre était conseillé du coup je l'ai commandé en étant plutôt confiante. Première surprise : le livre est très court (et écrit très gros) et j'ai eu peur que le thème ne soit que survolé, ce qui est le cas ! Mais ce que je n'avais pas prévu c'est que le bouquin est un foutage de gueule absolu qui nous prend pour des harengs et qu'il contient quelques idées bien puantes.
Si vous voulez un livre qui apporte des hypothèses sur ce qui pourrait se passer au moment de notre mort et après, et bien il faudra chercher ailleurs car Elisabeth Kübler-Ross ne s'y attarde que très peu, elle nous rapporte quelques témoignages vécus par elle ou par d'autres de phénomènes non-expliqués tels des apparitions fantomatiques, des sorties de corps, des expériences de morts imminentes, des sortes de connexions cérébrales entre plusieurs personnes... Dit de cette façon cela peut paraître intriguant mais c'est tellement mal raconté, cela parait tellement peu crédible et les témoignages ont l'air d'avoir été réunis avec si peu de sérieux que je n'ai cru à pratiquement aucun de ces événements, si moi qui suis ouverte d'esprit, branchée paranormal et croyant en une vie après la mort n'a pas cru à ce que l'auteure me racontait je vois mal qui pourrait y croire je dois dire !
Finalement ce qui est le plus intéressant est son expérience en hôpital, elle a été souvent auprès de malades en fin de vie et nous parle de ce qu'ils voient, de ce qu'ils ressentent, de ce qu'ils pensent dans leurs derniers moments, c'est ce qui sonne le plus juste même si j'ai déjà lu ailleurs des histoires de ce genre, cela n'a rien d’inédit mais c'est encore ce qui m'a le plus parlé et m'a le plus touchée dans ce livre.
Voila à peu près le seul commentaire positif que je peux faire sur cette lecture parce que j'ai tout simplement détesté le reste, je n'ai pas aimé la manie de l'auteure de s'éloigner de son thème (pour en plus dire des stupidités sans nom), je n'ai pas aimé son approche très niaise des choses, je n'ai pas aimé sa façon d'affirmer que ses croyances étaient les bonnes, bref si vous ne l'avez pas déjà compris je vais être assassine dans ce qui suit !
Tout d'abord, en préambule je parlais de certaines "idées puantes" qu'on peut trouver dans ce livre, je vous laisse juger par vous-mêmes avec une petite citation :
"Je voudrais également souligner que souvent le fait d'avoir un cancer est une bénédiction. Je ne veux pas diminuer tous les maux liés au cancer. Mais je voudrais signaler qu'il a des choses mille fois pire que le cancer" (p. 43)
Si vous trouvez cette phrase gerbante c'est normal c'est parce qu'elle l'est ! On ne peut pas hiérarchiser la souffrance, on ne peut pas décemment dire "oh ça va un cancer c'est pas si grave, avoir le Sida c'est pire par exemple !", trouver ce genre de propos immondes dans une lecture est à peu près aussi agréable pour moi que de me prendre un coup de poing dans le pif ou un coup de genou mal placé, si je n'étais pas directement concernée cette phrase m'aurait déjà fait sauter au plafond mais là, étant concernée par le sujet, cela m'a donné envie de hurler, de pleurer et de m'arracher les cheveux. Je n'aime pas raconter ma vie mais mes grands-parents sont morts à cause du cancer quand j'avais 6 ans, mon père a sacrifié ses cordes vocales et ses cervicales pour pouvoir soigner le sien et moi-même j'ai peur de développer une saloperie du genre à cause des gênes pourris que je me trimballe, alors non le cancer n'est pas une bénédiction, non on ne peut pas dire à un cancéreux qu'il devrait arrêter de se plaindre parce qu'il y a soit-disant pire que sa maladie et oui il faut être véritablement demeuré pour penser cela et manquer cruellement de tact pour oser le dire et si, dire qu'il y a pire que le cancer c'est déjà diminuer les douleurs qui y sont liées, bref pour la cohérence on repassera, par contre pour la débilité on est en plein dedans !
Et ce n'est pas tout, non seulement Elisabeth Kübler-Ross ose comparer une pourriture comme le cancer à une bénédiction mais je la trouve aussi parfois bien malsaine et culpabilisante dans ses propos, comme lorsqu'elle affirme que la mort est plus belle que la vie (heureusement qu'on ne m'a pas dit ça quand j'étais suicidaire hein !), que la mort n'est pas une souffrance si on montre à la personne qui va partir qu'on l'aime, que si tu es malade et que tu veux en finir alors que tes proches t'aiment tu n'es vraiment qu'un égoïste... Je n'ai pas de mots pour dire à quel point lire toutes ces conneries a mis mes nerfs à rude épreuve, je comprends qu'on veuille imaginer que la mort n'est peut-être pas si horrible, et qu'un décès est plus """"facile"""" à vivre si le mourant est entouré d'êtres aimés, mais les choses ne sont pas aussi simples, on ne peut pas dire que ceux qui veulent mettre fin à leur vie parce qu'ils en ont assez de lutter qu'ils sont faibles et égoïstes, on ne peut pas dire qu'un décès ne fait souffrir personne (que ce soit la personne qui le subit ou ses proches), c'est non seulement niais et simpliste mais c'est en plus un déni de toutes les peurs et les douleurs qui peuvent se rapporter à cette étape de l'existence, je veux bien que l'auteure ait ses propres opinions mais dans ce cas qu'elle apprenne à les dire sans les prendre pour paroles d'évangile et qu'elle s'achète un sens de la délicatesse surtout, à moins qu'elle ne sache pas ce que c'est de perdre quelqu'un, de voir souffrir quelqu'un ou d'être tellement à bout qu'abandonner parait la seule solution là je pourrais à la limite tolérer la naïveté de ce passage !
Bref je comprend la volonté de l'auteur de parler du moment de la mort et pas seulement de ce qui pourrait se passer ensuite mais là c'est beaucoup trop présent, cela n'apporte rien à par une bonne dose de colère pour ma part comme vous l'avez vu et même si cette partie n'avait pas été remplie de propos honteux je ne suis pas sure qu'elle aurait été plus intéressante.
Je ne compte pas écrire un pavé en citant tous les passages problématiques (et puis j'ai refourgué le bouquin à la première occasion pour être honnête) mais un autre passage mérite que je m'attarde un peu dessus :
"Beaucoup de mes malades ne sont pas croyants et je ne pourrais pas parler avec eux d'une vie après la mort. Il va de soi que je n'impose à personne mes convictions" (p.72)
Bon premièrement je ne comprends pas cette manie qu'on certains de dire que les croyants en Dieu croient forcément en la vie après la mort et les athées non... Personnellement je n'ai jamais cru en un quelconque Dieu et à moins d'une grosse surprise je n'y croirai probablement jamais mais au contraire je crois en une vie après la mort, sous quelle forme je ne suis pas encore fixée (la réincarnation, un paradis où on courra cul nu dans les nuages, un enfer où on pique-niquerai avec Satan, je ne sais pas, même si la dernière option pourrait être fun !)
Mais surtout ce qui m'a fait tiquer c'est la seconde phrase où l'auteure prétend ne vouloir imposer ses croyances à personne... Dieu vient d'être évoqué à plusieurs reprises comme si son existence était avérée, qu'il est prouvé (par qui ? bonne question) que nous avons des anges gardiens à nos côtés, que rien n'arrive au hasard dans la vie parce que c'est le destin, qu'à notre mort on est accueilli par Jésus ou par un autre personnage religieux (on est accueilli par qui au paradis quand on est athée ? Par le pochton du coin ?) et l'auteur prétend ne pas vouloir imposer ses convictions ? C'est encore de l'incohérence ou juste de la mauvaise foi ? Honnêtement en lisant tout cela je me suis sentie piégée, autant que le jour où une vieille m'a coincée dans la rue en me parlant pendant 10 minutes du futur retour de Jésus sur Terre ! Que quelqu'un ait des croyances différentes des miennes je m'en moque (du moment qu'il ou elle ne passe pas son temps à me les rabâcher ou essaie de me convertir), que quelqu'un ne croit en absolument rien je m'en fiche, que quelqu'un trouve son bonheur en priant le grand schtroumpf et qu'il pense que son cochon dinde décédé veille sur lui, grand bien lui fasse, chacun son truc, mais de là à lire une auteure qui a tellement l'air de croire qu'elle est dans le vrai, que tout ce qu'elle croit a été formellement prouvé, qu'on est limite des quiches de penser autre chose et qu'en plus elle n'assume pas le fait qu'elle essaie d'imposer ses idées cela me fait un peu grincer des dents.
"Dieu est l'amour inconditionnel", "Nous avons tous une partie de divin en nous", "Nous sommes immortels", "Dieu est le créateur de tout", toutes ces phrases sont distillés au fur et à mesure du livre, si on m'avait caché le titre du bouquin j'aurais pu croire que je lisais un extrait de la Bible, qu'un auteur fasse passer certaines de ses idées (que j'y adhère ou pas) dans son livre ne me dérange pas, mais là cela manque énormément de recul, c'est extrêmement lourd pour la non-croyante que je suis et vu le sujet c'est en plus inutile, cela aurait sa place dans les témoignages à la rigueur, qu'une personne ait une crise de foi au moment de sa mort je le comprendrai et là cela ne serait pas malvenu, que l'auteure nous fasse un plaidoyer en faveur de la religion c'est déplacé !
J'ai rarement vu un auteur être autant à côté de ses baskets et je n'en reviens pas d'être en train de râler parce que le livre nous bassine avec Dieu alors que je voulais juste lire sur la vie après la mort, ou alors j'ai fumé les rideaux et je suis passée complètement à côté parce que je ne comprend pas tous les avis positifs que j'ai pu lire sur ce titre, j'ai l'impression d'être une des rares à avoir souligné toutes les énormités présentes et a avoir remarqué qu'aucun semblant de réponse n'est apporté à la question de ce qu'il se passe une fois que la faucheuse nous rend visite !
Évidemment je ne m'attend pas à ce qu'on me fournisse la clé de l'énigme, je le saurais le moment venu comme tout le monde (moment qui viendra peut-être plus tôt que prévu si je continue de descendre des livres qui ont beaucoup de fans :D) mais je suis aussi avancée que si je n'avais tout simplement pas lu le livre, je sais qu'il date de 1988 pour sa première édition alors peut-être que les connaissances sur le sujet, les témoignages et les expérimentations étaient bien moins nombreux que maintenant mais je pense que les gens font des expériences inexpliquées depuis toujours et qu'il y avait tout de même assez de matière pour que les 150 pages se concentrent vraiment sur le sujet sans devoir parler d'autre chose.
Si je pouvais vous conseiller un bon livre sur le thème ce serait "Les 7 bonnes raisons de croire à l'au-delà" de Jean-Jacques Charbonier, bien qu'il soit persuadé par son sujet (ce qui est un peu normal) il cherche vraiment à argumenter, à creuser son propos, à convaincre le lecteur sans donner l'impression de le tenir par le menton pour le forcer à bouffer ses théories (et sans faire de propagande judéo-chrétienne au passage), il ne se contente pas de dire "La vie après la mort existe parce que... ben parce que c'est comme ça, pis c'est tout" mais part du principe que le lecteur est sceptique et qu'il va devoir gagner son attention.
"La mort est un nouveau soleil" est complètement bancal, à par quelques observations et quelques témoignages on ne trouve rien d'autre, le reste est hors sujet et pénible et réussi même l'exploit d'être redondant en seulement 150 pages. L'auteure passe complètement à côté de son sujet, s'éparpille et fait preuve de pas mal de prétention, bref c'est insupportable et c'est à oublier.
Et comme vous vous en doutez sûrement je ne retenterai jamais un titre de cette auteure, quitte à passer du temps avec une illuminée je préfère encore rejoindre les témoins de Jéhovah de mon quartier, au moins je suis sure qu'ils ont des trucs sympas à grignoter et de la picole ! .
Ma note :
La mort est un nouveau soleil - Elisabeth Kübler-Ross