Les éditions Biotope font de l’ombre à Delachaux et Niestlé !
Voici un bel ouvrage consacré à un animal fort mal connu en France, le lézard ocellé. Le texte est signé Florian Doré, Marc Cheylan et Pierre Grillet, naturalistes qui se sont consacrés à ce magnifique lézard géant. Je situais cet animal dans la partie sud de notre pays, j’ai été étonnée d’apprendre l’existence d’une population sur l’île d’Oléron. Malgré sa taille imposante et ses couleurs pour le moins voyantes, le lézard ocellé est un hôte très discret de nos garrigues, maquis et autres calanques. A tel point que les naturalistes constatent sa raréfaction en maints lieux.
Pour ma part, je ne vois autour de la maison, que des lézards des murailles, de petits hôtes que j’affectionne particulièrement. Et quand j’ai la chance de voir un lézard vert, c’est l’exploit de la journée, le genre d’événement dont je vais parler durant plusieurs jours, en m’extasiant sans fin sur cette rencontre fortuite. Je n’ai donc jamais vu de lézard ocellé et je le regrette bien, maintenant que j’ai lu ce livre.
Le lézard ocellé a besoin de milieux dits « ouverts » mais aussi de calme et de paix, s’adaptant fort mal au voisinage d’une activité humaine accrue. Par ailleurs, bien que certaines populations de lézards vivent dans des zones protégées (Natura 2000, ZNIEFF, réserves naturelles…) elles sont malmenées par des prédateurs inhabituels, chiens divagants et chats, et par l’aménagement de de la nature (sur les côtes notamment), mais aussi la fréquentation humaine (une espèce a disparu d’une île portugaise, trop de monde !!) et l’usage excessif de produits médicamenteux pour les troupeaux de moutons. Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire sur les zones Natura 2000 qui, concrètement, ne protègent pas grand-chose sur le terrain !
A ce propos, j’ai bien aimé les réflexions des auteurs en fin d’ouvrage. Doit-on, pour maintenir les populations de lézards, créer des abris artificiels et comment ? La fermeture des milieux est-elle si dramatique, doit-on influer sur le milieu naturel pour sauver une espèce animale, et au détriment de quelle autre ? Epineuses questions qui méritent que l’on s’y attarde.
Autre information de taille, le destin du lézard ocellé est lié à celui du lapin de garenne. A vous d’en découvrir les raisons en lisant cet ouvrage de qualité, qui fourmille de photos et d’informations sur la biologie et l’écologie de cet animal fascinant.
Une très belle référence et un sujet passionnant.
source : http://www.europeenaqutiaine.eu.