Diable rouge, roman datant de 2011, vient d'être réédité en poche. Il s'agit du neuvième bouquin sur onze à ce jour, du cycle Hap Collins et Leonard Pine, deux héros de l'univers de Joe R. Lonsdale. Hap Collins est blanc et hétéro, Leonard Pine est Black et homo, les deux formant une paire de détectives atypiques œuvrant au Texas, vers Houston.
" Lorsque leur ami Marvin demande à Hap et Leonard d'enquêter sur une affaire classée de double homicide, ils sont ravis de jouer à nouveau aux détectives privés : certes, ils aiment le danger et la baston, mais plus encore être payés pour s'y frotter. Les compères ne tardent pas à découvrir que les deux jeunes victimes, qui fricotaient avec une bande de pseudo-vampires gothiques, étaient sur le point d'hériter d'un gros pactole. Plus Hap et Leonard examinent la scène de crime, plus ils y voient clair - en particulier une tête de diable rouge graffitée sur un arbre. Cette signature bizarre, qui se révèle liée à d'autres meurtres, serait-elle celle d'un serial killer sataniste ? "
Encore un écrivain que je découvre et pour être franc, j'attendais plus et mieux de ce roman qui s'avère un polar très sympathique mais sans plus. Le compagnon idéal pour un voyage en transport en commun. Les deux gars, Hap et Leonard sont attachants, mais une fois que l'on a dit cela on a tout dit. Rien ne distingue ce polar de tant d'autres identiques : un tandem atypique et sympa certes, une intrigue pas vraiment folichonne qui ne prend son envol (Hum ! Hum !) que dans le dernier tiers du livre, de l'humour mais assez convenu. Seule originalité ( ?), des propos graveleux, vulgaires ou scatologiques viennent parfois ponctuer incongrument le récit.
Un gentil polar donc, pas très stimulant intellectuellement parlant, ni angoisse, ni suspense. Un polar pour les âmes sensibles et les cœurs fragiles. Après tout, il en faut pour tout le monde...
" - Les gars, vous m'avez l'air un peu mal en point, remarqua-t-elle. On dirait que vous avez déjà pas mal de kilomètres au compteur. - Peut-être même plus que ça, fis-je. - Oh, pardon, je ne voulais pas vous offenser. J'aime bien votre look. La plupart des hommes que je connais se tartinent de lotion pour la peau et ont un nez bien droit. La seule violence dont ils sont capables, c'est de grogner quand ils jouent au tennis de table. Et parfois, dans leur sommeil, ils lâchent des pets spectaculaires. Oh, désolée, je suis un peu vulgaire, là, non ? Elle tourna lentement la tête pour qu'on ait le temps d'apprécier son profil, puis elle reprit sa position initiale et se remit à siroter. "
Traduit de l'américain par Bernard Blanc