La guerre des conventions est déclarée !

Par Noisybear @TheMightyBlogFR

Si vous nous suivez sur Facebook, vous avez certainement vu que nous avons publié les annonces de la prochaine Paris Comics Expo qui se déroulera en avril prochain, de grosses annonces qui ravissent n'importe lequel d'entre nous, fans de comics. Mais, les plus vigilants d'entre vous avez certainement constaté qu'elles ont été faites un mois avant le début de la Comic Con Paris. Simple hasard ou vengeance ?

Il est important de revenir sur les faits. Le 23 octobre 2014, un an avant son lancement, la Comic Con Paris (CCP) annonce sa première édition émancipée de la Japan Expo. La date et le lieu sont donnés, du 23 au 25 octobre 2015. Et, là, les fans de comics réagissent de suite : il s'agit d'un mois avant les dates habituelles de la Paris Comics Expo (PCE), une convention qui allait fêter ses 3 ans au mois de novembre 2014. Après l'édition 2014 - de très bonne facture, la PCE annonce finalement ce qu'on attendait ; il n'y aura pas d'édition 2015.

Cette semaine, la CCP annonce fièrement qu'il ne reste plus que 30 jours avant le début de la première édition. Et, là, la PCE annonce un premier invité, le dessinateur Mark Brooks. Puis, quelques heures après, la convention annonce la venue de Art Adams. Ainsi, les annonces tombent au fur et à mesure : Joyce Chin, Paul Renaud, Humberto Ramos et leur invité d'honneur, Bruce Timm. L'idole de Toine, , a été annoncé également, je reviens sur cette annonce un peu plus bas.

Vous l'avez compris, la PCE se venge de la CCP. On peut parler d'enfantillage mais ce qui importe pour nous c'est que la concurrence pousse les conventions à se surpasser pour attirer les visiteurs. Cela ne veut pas dire que la PCE a gagné quoique ce soit (à part l'honneur de me voir déambuler dans leur convention). En effet, on ne joue pas vraiment dans la même cours. Mais ce marché concurrentiel risque de faire des dommages collatéraux. Faisons le bilan de la situation des conventions à l'heure actuelle.

Paris Comics Expo, retour en grandes pompes

Si vous me demandez quel artiste j'aimerais voir dans une convention, il est certain que Art Adams, Bruce Timm et Paul Renaud seraient des noms que je balancerais sans trop réfléchir. Il est clair que la convention veut rassembler les fans de comics, surtout ceux qui boudent la CCP pour la manque d'annonce liée aux comics.

Toujours dans le même ordre d'idée, la convention trouve des partenaires qui parlent aux fans de comics. Ainsi, on trouve le site Comics Place qui va faire une émission YouTube spéciale lors de la convention et Comicsblog aura le droit à un stand avec cette année des invités. Seul Rudy a été annoncé sur les trois présents. Sachez tout de même que nous serons présents lors de l'événement avec Marvel Planet et The Lesbian Geek's Blog à boire des bières à la buvette de la convention.

Bref, la PCE axe sa communication autour des comics. Certainement, elle s'ouvrira sur le reste de la pop-culture mais ces annonces viendront plus tard. Petit bémol tout de même, la convention annonce certains de ses invités sept mois à l'avance, il y a toujours un risque de changement de calendrier et d'annulation.

Pour le moment, nous ne connaissons pas le prix de la place qui était à hauteur de 14€ pour un jour lors des éditions précédentes.

La Comic Con Paris, un nom et puis c'est tout

Finalement, la grosse erreur de la Comic Con Paris est de s'appeler Comic Con. Pourtant, elle a invité de grands noms du Comic-Dom comme Frank Miller et Brian Azzarello qui parleront de Dark Knight III: The Master Race, Brian Michael Bendis ( Daredevil, Powers...) qui devrait signer des comics et faire parti d'un panel (le vendredi après-midi... *ahem*), deux couples emblématiques Amanda Conner et Jimmy Palmiotti ( Harley Quinn...) ainsi que Kelly Sue DeConnick ( Pretty Deadly, Captain Marvel...) et Matt Fraction ( Sex Criminals, Hawkeye...), les auteurs de The Infinite Loop Elsa Charretier et Pierrick Collinet, Matteo Lolli (Deadpool's Secret Secret Wars...), Billy Tucci ( Shi...) et, enfin, le génial Niko Henrichon ( Noé, Pride of Baghdad...).

Le problème, c'est que la première communication autour de la convention était ratée pour les fans de comics. Mais, vu les partenaires et comment la convention axe sa communication, elle n'essaie pas d'attirer les fans des BD américaines mais le plus grand nombre en surfant sur la tendance super-héros au cinéma. C'est un peu dommage que les deux seuls invités du genre sont Shawn Ashemore des (anciens) films X-Men et Louis Leterrier, réalisateur du seul film Marvel Studios qu'ils essaient de faire oublier. Ensuite, il y a d'autres invités comme une actrice de Game of Thrones, Maisie Williams. Le reste des invités sont des YouTubeurs (ils sont nombreux et aucun ne sont axés comics), le chanteur Renan Luce (j'espère ne pas être là lorsqu'il chantera), l'acteur James Marsters qui a joué Spike dans Buffy et Angel, Joan Sfarr qui est certes dessinateur de BD mais dont le style n'a absolument rien à voir avec ce que l'on voit dans les BD américaines.

Comme je l'écrivais plus haut, rien ne semble vouloir axé l'événement autour des comics : on retrouve des partenaires comme le magasin en ligne Halkor, Melty (qui traite de l'actu geeks au sens très large du terme), Télé 7 Jours, Wat, le groupe Boloré avec Canalsat et 20 Minutes, Allociné, etc. Alors jouer sur une appellation "Comic Con" et proposer quelque chose de plus vaste ne me gène pas personnellement, mais ne serait-ce pas une erreur de leur part dans le sens où pour leur public visé, le nom Comic Con ne veut absolument rien dire.

Le prix de l'entrée est quant à lui élevé : 16€ pour le vendredi, 19€ pour le samedi ou le dimanche. Il n'y a plus de pass' pour les 3 jours qui était à 49€ mais il y a toujours des pass' VIP à 199€ avec la possibilité de rentrer 30 minutes avant l'ouverture de la convention, la possibilité de rencontrer l'invité de son choix et le vestiaire gratuit (entre autres).

La force tranquille

Mais dans la bataille des conventions, il serait idiot d'oublier Paris Manga & Sci-Fi Show, un salon dédié aux Otakus et aux geeks qui a une programmation pointue. Et, sérieusement, côté comics, le festival nous propose des invités de marque comme Nick Bradshaw, Yanick Paquette, Rafa Sandoval, Roland Boschi, Julien Hugonnard-Bert, Tina Valentino et j'en passe. Et c'est sans oublier les autres artistes du manga, et les acteurs de séries et de films de science-fiction : Christopher Judge (Tilk dans Stargate SG-1), Corin Nemec (Stargate SG-1, Parker Lewis ne perd jamais...), Dan Starkley l'interprète de Strax dans Doctor Who, Garrick Hagon, qui interprète Biggs Darklighter dans Star Wars et Jason Momoa futur Aquaman dans les films Justice League. La place pour un jour est de 11€50 mais sachez que le festival est propice à vous faire dépenser beaucoup d'argent tellement il y a d'activités.

Autre festival qui ne craint rien de la bagarre entre CCP et PCE, c'est le Toulouse Game Show. Le festival geek/otaku/gamer qui se déroule à... Toulouse a le soutien de Paul Renaud qui invite ses amis (et d'autres artistes). Chaque édition a une affiche alléchante. L'édition de novembre propose Alan Davis (un amour hyper talentueux), Pepe Larraz (ma nouvelle idole), Laura Braga, Guile Sharp, R.M. Guera ( Scalped...) et j'en passe. Autres invités qui vont vous motiver à y aller : Alexandre Astier le créateur de Kaamelott et Gillian Anderson qui va émoustiller filles comme garçons avec son ex-appeal naturel. Il devrait y avoir également Nicholas Brendon, Xander dans Buffy (et co-scénariste de nombreux épisodes de la saison 10 de la série) et Jamie Bamber qui jouait Apollo dans Battlestar Galactica.

Les dommages collatéraux

Malheureusement, qui dit concurrence dit flambement des prix. En effet, les conventions installées vont certainement finir par se battre pour avoir des exclusivités. Ainsi le prix des artistes et des scénaristes risquent de monter. Le hic, c'est que les petites conventions - je pense notamment à la Comic'Gone et le pôle comics de Le Festival Des Calanques et des Bulles organisé par nos amis de l'association À l'ombres des Bulles. Il s'agit de petits événements qui n'ont pas les moyens de leurs concurrents. Ils arrivent à avoir de grands noms comme Mahmud Asrar, Jordie Bellaire ou Yıldıray Çınar mais avec le duel parisien est-ce que ces grands artistes leur seront encore accessibles ? Parce qu'il ne faut pas se leurrer même si, sur place, on passe du bon temps avec les artistes moins connus, nous nous déplaçons plus facilement pour les grands noms.

Pour conclure

Le mois prochain, on pourra rencontrer Brian Michael Bendis. En avril, nous rencontrerons Art Adams. Perso, je suis heureux. Même si la PCE a prouvé à trois reprises de sa volonté d'offrir une bonne convention, j'ai envie de laisser le bénéfice du doute à la Comic Con. Cette première édition risque de souffrir de leur erreur de communication à l'annonce de l'événement mais aussi de jeunisme mais cela ne fera peut-être pas d'elle une déception. En tout cas, le paysage des conventions en France est en train de muter et il pourrait sortir de tout ça de très bonnes choses.