Éditions Delcourt, 2012 (201 pages)
Paris. La nuit tombe. Une jeune femme est seule, assise sur un banc. Le hic : notre héroïne ne se rappelle rien. Ni son nom, ni son adresse, ni ce pourquoi elle se retrouve station Montgallet. Que s’est-il réellement passé… ? Un accident ? Un choc émotionnel ? Aurait-elle été droguée ? Des réponses commencent à se dessiner grâce à un sac, posé juste à ses côtés. Elle s’appellerait Eloïse Pinson. Sur le moment, ce nom ne fait pas écho en elle. Eloïse finit par trouver un bout de papier sur lequel est noté une adresse. Serait-ce son adresse personnelle ? Au fil de son enquête, la jeune femme découvre un appartement, un petit chat, un boulot de libraire, et même… une aventure amoureuse avec l’un de ses collègues de travail. Seulement comment expliquer cette soudaine amnésie ? Toutes les hypothèses restent envisageables.
Quel bonheur de retrouver les dessins de Pénélope Bagieu ! J’avais beaucoup aimé Ma vie est tout à fait fascinante, ainsi que le premier tome de la trilogie Joséphine. Une nouvelle fois, j’ai été conquise. Les dessins sont frais, colorés, girly. Et ce roman graphique nous offre enfin une « vraie » intrigue. Celle-ci n’est d’ailleurs pas inintéressante puisqu’elle interroge la quête d’identité, la manière dont nous nous construisons par rapport aux êtres, aux choses. J’ai aimé cette intrigue aux allures d’enquête. D’autant plus qu’Éloïse se montre terriblement attachante. On a envie d’avancer avec elle, d’en savoir plus sur la cause de son amnésie. Je ne connaissais pas du tout l’univers de Boulet, scénariste de ce roman graphique. Je n’ai pas non plus été déçue sur ce point. Autant vous le dire, je suis donc passée in extremis à côté du coup de cœur. Alors, pourquoi celui-ci n’est finalement pas au rendez-vous ? Tout simplement à cause du final on ne peut plus décevant…
Je n’ai en effet pas été convaincue pour un sou par les dernières planches de « La page blanche ». J’ai trouvé la fin plutôt facile, les ficelles un peu grosses. Pour moi, le final n’est tout simplement pas crédible du tout. Et c’est dommage. Le thème abordé, qui est bien plus profond qu’il n’y paraît, n’est franchement pas suffisamment creusé à mon goût. J’ai eu le ressenti que tout partait extrêmement bien (j’avais même une hypothèse personnelle concernant la perte de mémoire de l’héroïne), pour qu’à la fin le lecteur se retrouve sans LA réponse tant attendue. Plutôt rageant.
Ce roman graphique n’en garde pas moins certaines qualités : un graphisme très chouette, des personnages avec « de bonnes bouilles », une intrigue prenante, quelques petites touches d’humour (j’ai beaucoup aimé les planches avec les extraterrestres ou les questionnements incongrus des clients à la librairie). Dommage que le final fasse tout retomber comme un soufflé… sans quoi ça aurait été le coup de foudre assuré !