What’s My Age Again : en duo

Par Lucie & Marion

Time’s up! Nous sommes le 2 octobre et il est l’heure de rendre les copies!

Rappellez-vous, il y a près d’un mois nous nous sommes inscrites au challenge What’s my age again ? proposé par Focus Littérature!

La chronique de Marion :

Challenge réussi en ce qui me concerne et voici, comme promis, ma chronique sur un livre paru en 1988:

de Roald Dahl

Illustré par Quentin Blake

Matilda est une merveilleuse petite fille de cinq ans. Malgré son très jeune âge elle sait déjà lire parfaitement, compter, calculer et peut comprendre d’innombrables choses qui ne sont généralement pas à la portée des enfants. Malheureusement, Matilda est née de parents négligents qui ne considèrent pas les grandes habilités de leur fille comme quelque chose de remarquable ou ne serait-ce que d’intéressant. La petite se rassure en se disant qu’en entrant à l’école cette année, les choses changeront. Mais c’était sans compter sur le fait que la directrice de l’établissement est un véritable monstre.

Il fallait choisir un livre paru l’année de notre naissance et j’ai été toute contente de voir que le livre de Roald Dahl et moi avions cette date en commun ! Non, je ne suis pas vieille!! >,<

Je connaissais déjà la trame de l’histoire grâce au film réalisé par Danny de Vito en 1996 et j’avais déjà rencontré le style bien particulier de Roald Dahl après avoir lu Sacrées Sorcières et Charlie et la chocolaterie. J’étais donc en terrain connu lorsque j’ai ouvert Matilda mais ça ne m’a pas empêché de savourer chaque instant de cette lecture.

Matilda est un personnage très attachant car elle ne se rend pas compte que ses aptitudes sont extraordinaires et la rendent spéciale. Elle reste humble, simple et chou même lorsqu’elle prend conscience d’être en avance par rapport à ses camarades de classe. Elle est adorable aussi parce qu’elle ne se laisse pas faire par les adultes qui la martyrisent ou la regardent de haut et ses petites vengeances sont assez jubilatoires pour le lecteur !

Si les autres personnages sont un peu caricaturaux ils n’en sont pas moins détestables, inquiétants ou sympathiques et portent l’histoire de Matilda comme il se doit. Car c’est le récit et les idées qui s’en dégagent qui sont subtiles et apportent de la profondeur à ce roman. Les thèmes qui y sont évoqués, comme la persécution, la maltraitance, la négligence, sont très forts et sombres mais ce sont des réalités dans la vie des enfants et ils sont abordés avec beaucoup de psychologie et d’humour. Ici, ils perdent un peu leur côté effrayant et on y trouve l’espoir de les combattre.

Matilda est une de ses lectures qui forgent les êtres. De celles qui, si elles sont lues au bon moment, s’imprègnent en nous et contribuent à la construction de nos esprits. Ce petit livre pour enfant, mine de rien, véhicule une morale, des avertissements, une certaine façon de regarder la vie sans être sermonneur ou niais (ce que certains auteurs pour le jeunesse ne peuvent s’empêcher d’être parfois). Je n’ai certes pas lu Matilda dans ma prime jeunesse mais j’ai tout de même rencontré Matilda assez tôt dans ma vie, grâce au film, et je l’ai retrouvé aujourd’hui en me rendant compte qu’en fait, elle ne m’avais jamais quitté.

Avant de lire ce petit livre, je n’aimais pas particulièrement les illustration de Quentin Blake. Même lorsque j’ai lu Sacrées Sorcières ou Charlie…, je trouvais ses dessins trop gribouillés, pas très agréables à déchiffrer. Je dois dire qu’aujourd’hui, peut-être parce que je suis plus vielle aussi, j’apprécie ces coups de crayon tordus mais justes. Ils accompagnent bien l’univers de Matilda, cet entre-deux d’enfance et d’âge adulte, et ils sont, je dois le reconnaître, indissociables du texte.

Marion


La chronique de Lucie

Le livre de Dina – Tome 1 – Les limons vides

Quand Marion m’a annoncé notre participation à ce challenge, j’étais toute excitée !

J’ai eu du mal à faire mon choix mais c’est finalement le premier tome d’une saga qui a retenu mon attention.

J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un seul roman avant de me rendre compte que c’était en fait une trilogie !

J’ai donc lu pour ce challenge le premier tome : Les limons vides, paru en 1989 (mon année de naissance). (Les autres tomes ont été publiés après).

J’ai attaqué ce roman avec beaucoup d’enthousiasme car la quatrième de couverture m’avait vendu du rêve.

Dina, femme-enfant, enfant sauvage, mi-femme, mi-démon, créature imprévisible et insatiable qui aura fait de sa vie un conte cruel. La mort accidentelle de sa mère, en livrant l’enfant à elle-même et aux plus noirs versants de sa personnalité, va précipiter Dina et avec elle tout son entourage dans un tourbillon de désolation. Ce premier épisode qui retrace l’enfance de Dina, dépeint la lente transformation de cette Ève maudite en un être diabolique qui ne refrène aucun désir, aucune impulsion aussi violente soit-elle.

Plutôt tentant non ?

Mais je dois bien avouer que la lecture, sans me décevoir complètement, m’a quand même laissé une impression en demi-teinte.

J’avais hâte de rencontrer Dina, qui semblait si sombre et si mystérieuse et de découvrir son histoire…

J’ai finalement découvert un personnage certes mystérieux, mais finalement assez peu attirant. En effet, le côté enfant sauvage de la jeune fille ne m’a pas du tout envie d’apprendre à la connaître et m’a même un peu agacé !

J’ai l’impression que l’auteur, soit ne nous en dévoile pas assez, soit au contraire n’a pas assez creusé le personnage, et du coup l’aura mystérieuse autour de la jeune femme ne prend pas (enfin pas pour moi en tout cas).

Loin de l’être diabolique décrit dans le résumé, Dina m’est juste apparue comme une jeune fille un peu brut de décoffrage, à qui personne n’ose jamais rien dire et qu’on a juste envie de remettre à sa place !

Les personnages secondaires sont assez travaillés mais ils ne sont pas assez attachants pour se démarquer et ils restent tous dans l’ombre de la jeune fille à se soumettre à son bon vouloir sans jamais oser lui tenir tête.

Le récit est par ailleurs construit à l’envers (on connait la fin dès le premier chapitre) ce qui peut-être très intéressant dans certains cas mais qui ici « tue » un peu l’intrigue et ne motive pas le lecteur à aller jusqu’au bout du roman.

Mais malgré ces points assez négatifs, j’ai quand même été séduite par le style très poétique du récit.

Je me suis laissée transporter dans ces pays nordiques et j’ai admiré les paysages enneigés, les villes et les traversées en mer. Il y a également tout un jeu autour des couleurs (le blanc de la neige, le rouge du sang, le noir du cheval) qui m’a vraiment touché.

Même si ce roman ne m’a donc pas entièrement convaincue, il a malgré tout éveillé suffisamment ma curiosité pour me donner envie de découvrir la suite !

J’ai donc mis les deux autres tomes dans ma PAL, ils y resteront peut-être un petit moment mais je n’ai pas dit mon dernier mot à cette Dina ! ;)

Lucie