La Mort à nu, de Simon Beckett

Par Clarabel

David Hunter, ancien anthropologue médico-légal, venu se ressourcer dans le charmant petit village de Manham, dans la campagne du Norfolk, voit son passé le rattraper lorsqu'une série de crimes barbares s'abat en ville. Notre docteur est alors tiré de sa quiétude pour aider les forces de l'ordre, mais refuse d'ébruiter son rôle dans l'enquête ou d'évoquer son drame personnelSally Palmer, écrivain londonien, a été retrouvée morte près d'un marécage, le corps dévoré par les vers. Peu après, une autre jeune femme disparaît au cours de son jogging matinal. 

Très vite, la psychose s'installe chez les habitants. Les rumeurs enflent et les suspicions se mettent en branle. Même David Hunter, notre homme réputé secret et solitaire, est soudain pointé du doigt. À côté de ça, la police est à cran et n'a pas l'ombre d'une piste. La teneur de l'intrigue s'avère donc assez basique, dans le genre thriller, incluant des scènes glauques et répugnantes, planté dans le cadre banal du petit village sans histoire, mais dans un climat tendu et délétère, du fait des secrets enfouis sous des façades trop polies. 

Les personnages aussi remplissent leurs rôles à double tranchant (le vieux médecin cloué dans son fauteuil, le garde-chasse trop bon pour être honnête, la nouvelle institutrice discrète et adorable, les jeunes braconniers menteurs et hargneux...). L'ensemble est cohérent et tient en haleine. J'aurais probablement souhaité une fin différente (en mode sadique), mais aucun doute possible quant au potentiel addictif de ce livre prenant et redoutable, qui mixe les codes du genre avec classicisme et efficacité.

Points, coll. Thriller / Mai 2008 ♦ Traduit par Isabelle Maillet (The Chemistry of Death)