Vanessa Barbara – Les nuits de laitue **

Par Laure F. @LFolavril

Éditeur : Zulma – Date de parution : août 2015 – 222 pages

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C’est un monde bien curieux qui se dessine sous nos yeux. Ada et Otto étaient inséparables dans leur routine quotidienne. Le jour où elle meurt, Otto se retrouver complètement démuni, ne sachant rien faire. Au fil des chapitres, nous découvrons le voisinage, toute une clique d’hurluberlus. L’apprenti pharmacien, Nico, qui se passionne pour les effets secondaires des médicaments et passe son temps à tester la réalité. Le facteur Anibal, qui chante sur son vélo pour oublier la pluie et qui confond les destinataires afin de favoriser le lien social. Monsieur Taniguchi, centenaire japonais persuadé que la Seconde Guerre mondiale n’a jamais pris fin… Quant à Otto, c’est un petit vieillard taciturne mais finalement touchant, qui ne peut s’empêcher de proférer des mensonges sans le vouloir.

L‘étrangeté s’invite doucement dans ce petit monde bien farfelu. Peu à peu se dessinent les contours d’un incident qui serait survenu quelques mois plus tôt. Otto commence à remarquer des bizarreries chez ses voisins : un rouquin à capuche qui traîne de façon fantomatique dans les ruelles, une jeune femme qui a des piles de linge à repasser, une agrafeuse qui n’est pas à sa place… Deviendrait-il gâteux ou ses voisins lui cachent-ils vraiment des choses ?

On se retrouve dans un univers absurde, décalé où l’auteur se met à jouer avec les codes du roman policier. C’est une lecture bien déroutante, qui ne manque pas de charme mais je ne pense pas qu’elle me marquera longtemps.

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« Il y avait eu les noces de gâteau à la carotte et aussi une année où ils avaient décidé de fêter leurs noces d’os, juste pour le plaisir de l’assonance, tout en reconnaissant volontiers que l’os n’était en rien supérieur à la turquoise, à l’argent ou au corail. L’année de la disparition d’Ada, ils auraient célébré leurs noces de couverture à carreaux. »

« Même si tu tuais un innocent avec des ciseaux à bout rond, le genre de truc vraiment sanglant, et psychologiquement épuisant, même si tu devais passer ta vie à jouer au chat et à la souris avec la police et à fuir un fantôme enragé, tu ne mettrais pas plus de vingt minutes à t’endormir. Grand maximum. »

Livre lu dans le cadre du Challenge 1% Rentrée Littéraire!

2/6