Les Maudits, d'Édith Kabuya

Les maudits

Annoncée comme étant le grand retour de Black Moon (qui fête glorieusement les 10 ans de Twilight) à la romance paranormale, cette série canadienne avait de quoi s'enorgueillir ! Elle nous invite ainsi à faire connaissance avec Robin, une adolescente de seize ans, qui fait des pieds et des mains pour se rendre à la fiesta du beau gosse du lycée mais se heurte à un refus catégorique de son frère aîné. Thierry est, à juste titre, inquiet depuis qu'une série de meurtres barbares s'abat en ville, visant plus particulièrement des jeunes filles. Robin, futile et insouciante, passe outre l'interdiction avec la complicité de ses amies. Elle ne pense qu'à s'amuser, boire et danser de façon langoureuse avec le garçon de ses rêves. La soirée tourne hélas en eau de boudin et voit notre héroïne pliée en deux dans les buissons en train de vomir tripes et boyaux. La seconde d'après, une créature jaillit de nulle part, lui saucissonne l'abdomen avant de se repaître de la plaie béante et sanguinolente. ** Vision d'horreur. **

Je vous laisse imaginer la suite des réjouissances et accorde à l'auteur une mise en condition redoutable et efficace. Certes, elle ne nous propose pas un univers follement original, dans le sens où l'intrigue se focalise sur une héroïne tombée des nues et qui s'entête à se comporter comme une idiote, mais elle a le bon goût de distiller un folklore autour des Maudits qui met en appétit. L'histoire est sombre, glauque et énigmatique. Elle fourmille de rebondissements et de révélations assez spectaculaires (pas vu venir la fin !). Bref, c'est presque tout bon si l'on parvient à oublier les excès et autres réactions puériles de Robin. Un vrai festival de l'âge bête et pas tendre... 

Hachette, coll. Black Moon / Avril 2015