Un joyeux Non-Anniversaire !!
Cette année Alice au Pays des Merveilles fête ses 150 ans ! Et hier c’était The Mad Hatter Day!! C’est l’occasion rêvée pour vous révéler l’amour immense que je voue à cette œuvre !
Cela fait un certain temps que je souhaite faire un article sur Alice, peut-être même depuis la création du blog (OMG!) mais je procrastinais sans vraiment savoir pourquoi ; était-ce parce que cet article promettait d’être long et que je ne prenais pas le temps de m’y mettre ? Était-ce parce que je voulais faire un article à la hauteur de mon amour pour cette histoire et que je me mettais la pression ? Non ! Inconsciemment, j’attendais juste l’alignement des planètes !
Ce fol amour a commencé très tôt, je devais avoir 5 ans, et grâce à Disney. Je sais qu’en France, ce n’est pas un Disney très populaire. Beaucoup de personnes l’ayant vu étant enfant en ont de mauvais souvenirs parce qu’il est un peu effrayant, un peu creepy. C’est justement ce qui m’a fasciné dans ce film ! Je le regardais en boucle tant le Pays des Merveilles était à la fois charmant, plein de couleurs et d’aventures mais aussi complètement fou. C’était un endroit où rien n’avait de sens et ça me parlait parce que moi aussi je vivais dans un monde qui n’avait aucun sens: celui des adultes!
Malheureusement personne n’a eu la bonne idée, à l’époque, de m’offrir le livre original (encore aujourd’hui, personne à part Lucie , n’a l’idée de m’offrir des livres… cela reste un mystère), il a fallu que j’attende d’être au lycée pour me procurer moi-même ma première copie d’Alice. En le lisant j’ai non seulement retrouvé le Pays des Merveilles mais j’ai aussi compris qu’il y avait bien plus dans cette histoire qu’une petite fille un peu bétouille qui veut rentrer chez elle. Pour un enfant, le Pays des Merveilles n’est pas plus difficile à comprendre que le monde des adultes où même lorsqu’on suit les règles on n’obtient pas toujours ce qu’on veut. Lors de ma lecture j’ai reconnu la définition même du mot « grandir » lorsque Carroll allonge et rapetisse Alice à tout va. Il file la métaphore du corps qui change mais aussi de l’état d’esprit d’un enfant en pleine croissance: trop grand pour ci, pas assez grand pour ça. J’y ai vu une quête d’identité quand Alice ne se reconnait ni dans son corps ni dans ses paroles:
Vous, qui êtes-vous?
-Je… Je n’en sais trop rien pour le moment, monsieur… du moins je sais qui j’étais quand je me suis levée ce matin, mais j’ai dû, je crois, me transformer plusieurs fois depuis lors.
Alice a peur face aux changements, à l’inconnu mais elle finit par se débrouiller, se rebeller, prendre le contrôle. Elle gagne en maturité, en confiance, elle grandit.
Dans ce livre j’ai aussi rencontré une beauté stylistique: le non-sens qui fait sens, la richesse des mots-valise, les idées dans les idées! Et ce jour-là, une machine que je ne peux plus arrêter s’est lancée à toute vitesse: je me suis mise à collectionner les livres (d’Alice ou qui parlent d’Alice) mais aussi toute sorte d’objets ayant attrait à l’univers de Carroll.
J’ai souvent lu que même si le film Disney n’avait pas complètement éteint l’envie de connaître la plume de Carroll chez tout le monde, certains lecteurs ont été déçus par le livre: « manque d’originalité », « texte compliqué »,… Tout d’abord, il faut bien choisir la traduction française sinon certains passages difficilement traduisibles peuvent devenir complètement indéchiffrables, c’est vrai. Et puis, en remettant les choses dans leur contexte, on n’est pas si surpris. Carroll est un pionnier du genre Fantastique et du nonsens, ce qui peut nous paraître un peu fade lorsqu’on lit Alice pour la première fois était une révolution lors de sa parution. Le style de Carroll mêle la poésie et la tradition à des concepts imaginaires nouveaux et avec une grande logique, n’oublions pas qu’il est Professeur de Mathématiques à Oxford. Il en résulte, effectivement, des textes denses, plein de verbes mais aussi pleins d’idées, d’images et cela pousse notre cerveau a créer des visions au lieu de se satisfaire d’une simple description. Demandez à dix personnes de vous dessiner l’épée Vorpaline ou le Bandersnatch (sans avoir vu l’adaptation de Tim Burton bien sûr) et vous aurez dix représentations complètement différentes !
Mais ce qui est génial dans la création de Carroll, c’est qu’elle fait parti de ces univers qui, une fois lancé, se suffisent à eux-même et s’auto-alimentent. Carroll est mort il y a près de 120 ans mais son œuvre vit toujours, et il est possible à nos esprits d’imaginer des créatures et des phénomènes qui seraient propres à Wonderland sans que Carroll ait besoin de nous dire si oui ou non ça colle à son idée. Il n’y a qu’à voir les tonnes d’adaptations cinématographiques, les mangas, les romans, les jeux vidéos déclinés sur ce thème : tous sont à la fois carrolliens et à la fois uniques. On retrouve ce phénomène chez Tolkien et dans l’univers de Star Wars, peut-être le retrouverons nous aussi chez J.K Rowling, mais ça, seul l’avenir nous le dira car il faut quand même du temps pour qu’un univers fasse sa place dans l’imaginaire de l’humanité.
Et maintenant place à ma collection!
Bien évidemment je possède les livres Alice au Pays des Merveilles et De l’autre côté du miroir… en plusieurs exemplaires:
♠Le Majestueux, relié, en anglais
♣Les éditions simples en français, anglais… et japonais
et celui-ci est une des meilleures versions annotées:
♥Un magnifique pop-up book
♦Un pop-up book en japonais ET sonore
♠Des mangas
♣Un livre de recettes
♥La plus moche des éditions d’Alice jamais parue au monde (je ne veux vexer personne mais là c’est la pure vérité)
Oui, la seconde image est très vulgaire, je viens juste de le remarquer!
♦Mais j’ai aussi des carnets et de jolis post-it
Celui qui est tout à droite, je l’ai fait moi-même étant plus jeune U,U
♠Des tasses dont une magique!
♥Des thés et des cookies
♣Des vêtements
♦Des bijoux
♠Des sacs
♥Et plein de petit bidule sympas tels que cette jolie carte, mais je vous ferais grâce du reste
♦Des chansons inspirées d’Alice que j’aime bien (tirée de l’album Almost Alice pour les trois premières)
Painting Flowers – All Time Low
Always Running Out of Time – Motion City Soundtrack
The Poison – The All American Rejects
Alice Alice – Victim Effect
♣Des films: Celui de Burton de 2010, la version Disney de 1951 remastérisé en 2005, celle avec Cary Grant et Garry Cooper de 1933, la version avec Carole Marsh de 1949 et Tideland de Terry Gilliam qui est un des films les plus glauques inspirés par Alice!
Il m’en manque encore plein, notamment celui de Jan Svankmajer qui est complètement fou et que j’adore. Et sinon, rien que pour vous, voici la toute première adaptation d’Alice de 1903:
♥Les livres du film de Burton
Question à 1000 points: Ai-je aimé l’adaptation d’Alice par Burton?
Voyez-vous, d’un côté j’adore Alice et de l’autre je suis fan du génie de Burton donc en théorie l’association des deux aurait du être une sorte d’apothéose intergalactique dans ma vie. Mais en fait, même si j’ai bien aimé le film, je n’ai pas trouvé que c’était du grand Burton. Je n’ai pas retrouvé sa signature, son ambiance particulière, ses bizarreries et ce côté un peu sinistre que j’aime tant chez lui. J’ai eu l’impression qu’il ne s’était pas vraiment investi dans ce film. MAIS lorsque j’ai lu le gros livre bleu écrit par Mark Salisbury que vous voyez sur la photo, j’ai compris que SI, il s’était investi dans ce film, beaucoup même! L’ambiance, les placement de caméra, les personnages, les couleurs, tout a été minutieusement détaillé lors de la préparation du film. Dans ce livre ont voit beaucoup de planches de travail, d’esquisses, d’études de costumes, de décors! En fait, on en voit plus que dans le film! Je ne sais pas ce qu’il s’est passé pour que la profondeur du projet initial ne se ressente pas à l’écran, c’est très dommage. Mais ce livre me rassure sur l’idée qu’associer Burton et Alice aurait pu être grandiose!
La rumeur dit que la suite du film est en projet. Depp et Wasikowska auraient accepté de reprendre leur rôle mais ce ne serait pas Tim Burton qui reprendrait la réalisation. A surveiller!
Voilà, je crois qu’on a fait à peu près le tour de ma folie en ce qui concerne Alice! Et vous? qu’est-ce que vous collectionnez?
Marion