Malika Ferdjoukh – Quatre sœurs, Tomes 3 & 4 ****

Par Laure F. @LFolavril

Éditeur : L'Ecole des Loisirs, collection Médium - Date de parution : 2003 - 201 pages

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Avec la lecture de ces deux tomes, je viens de terminer la série des Quatre soeurs.

Tome 3, Bettina. Nous sommes au printemps. Bettina est toujours amoureuse de Merlin le magicien de Nanouk Surgelés. Charlie demande à tout le monde comment sont ses genoux. Le manque d'argent se faisant cruellement sentir, les filles décident d'accueillir un locataire pour arrondir les fins de mois difficiles. Elles ne s'attendaient pas à tomber sur ce mystérieux jeune homme dont chaque fois que la porte s'ouvre, des odeurs singulières s'échappent... Une langue toujours aussi inventive et que je trouve encore plus poétique...
Ce tome contient une note un peu plus tragique que dans les deux premiers : chagrin amoureux et deuil s'invitent dans la danse... Et les fantômes maternel et paternel apparaissent et disparaissent au gré des jours et des humeurs. Le personnage de Bettina gagne en épaisseur et devient plus attachant. La famille évolue mais ne perd en rien son charme indéniable.

Tome 4, Geneviève. L'été s'installe. Geneviève vend des glaces et des chichis au bord de la plage. Bettina et ses copines partent en vacances à la ferme, et feront la connaissance d'Augustin, toujours un poussin dans la poche et un chat dans les pattes... Hortense et Enid sont à Paris, dans le minuscule deux pièces de la tante Jupitère, la mère de Désirée et Harry. Les péripéties se succèdent, nous retrouvons un florilège de personnages tous plus réjouissants et attachants les uns que les autres. La toute fin est belle, elle prend une tournure espiègle et poétique.

J'ai quitté ce dernier tome avec un irrésistible sourire sur les lèvres. Cette série est décidément un joli coup de cœur et une très belle découverte. L'écriture est tout simplement magique, inventive et d'une richesse imaginative incroyable. C'est tout un univers auquel on s'attache réellement avec ces personnages qui nous deviennent bien vite familiers.

J'ai presque du mal à parler de cette lecture, tellement je l'ai aimée...

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" Ce que je préférais quand j'étais encore de ce monde, c'était marcher sur la plage ces jours-là. J'avais la sensation que personne, sauf moi, ne pouvait comprendre avec une telle perfection les vagues et leur mouvement. J'étais une vague moi-même. "" C'était une drôle d'image qu'elle voyait de là, ce garçon qui cheminait en dansant sous un ciel mi-pomme mi-bonbon, un poussin à l'épaule, un oiseau dans la poche, un chat et un canard autour, une pie sur la tête... "" Elle se sentait presque voler, presque E.T. pédalant vers sa lune. Sauf que ce n'était pas la lune qu'on voyait descendre là-bas, mais le soleil, gonflé comme une pastèque à l'horizon des vagues. "" L'être humain a une foutue imagination pour mettre des vies en l'air. "" Son regard glissait de la page de lecture vers la réalité du salon. Le bord supérieur du livre étant son horizon-frontière entre fictif et réel. Un peu comme entre l'écran de cinéma et la salle. "