Diable Rouge, de Joe R. Lansdale

Par Clarabel

Rarement il m'a été permis de lire un thriller où le fun et l'action se taillent tous deux une part de lion ! Et pour cause. Hap Collins et Leonard Pine sont copains comme cochons et bossent ensemble comme "agents opérationnels" pour un détective privé (ils jouent en fait les gros bras pour Marvin Hanson et castagnent les voleurs de petite retraite en leur faisant regretter amèrement d'avoir vu le jour). Nos deux compères ont déjà pas mal roulé leur bosse et accusent de gros coups durs, qu'ils surmontent en se serrant les coudes et au gré du vent qui souffle. Leur duo détonant n'est ainsi jamais avare de répliques franchouillardes, qui claquent et qui pètent. De quoi séduire illico presto. Du moins, j'ai accroché à leur humour, complètement loufoque, et à leurs pérégrinations tout aussi azimutées.

Dans cette nouvelle affaire, ils reçoivent la visite d'une vieille dame désireuse de connaître les causes de la mort de son fils, désormais une affaire classée par la police. Nos loustics remarquent en indice sur les photos une tête de diable rouge peinte sur un arbre. Alors qu'ils commencent à fouiller le passé des victimes, de nouvelles pistes apparaissent, mêlant culte satanique, vampire, vengeance et meurtres en série. Cela chauffe de nouveau pour nos amis texans, qui vont se mouiller jusqu'au cou, sombrer dans une dépression nerveuse, se coltiner des retrouvailles mouvementées avec un saligaud de seconde zone et renouer avec une autre connaissance, du genre sexy et déjantée. Pour moi qui ne connaissais pas encore cette série, cette première rencontre aura été une franche réussite ! L'enquête criminelle ne relève pas de la torture des méninges, mais l'ambiance dur à cuire et la gouaille des deux zouaves font de cette lecture une bousculade extra et décoiffante.

Folio policier / Thriller ♦ Août 2015

" Avant de partir, Leonard récupéra quelque chose dans sa voiture, puis il se glissa à la place du mort à côté de moi. Il posa son truc sur le siège entre nous, ôta son imperméable et le jeta sur la banquette arrière avec le mien. Puis il posa son machin sur sa tête.
- Bon sang, c'est quoi, ça ? demandai-je.
- C'est un tapabord.
- Un tapabord ?
- Tu sais bien, la casquette de chasse de Sherlock Holmes, dans les films.
- Oui, je sais, mais qu'est-ce que tu fous avec ça ?
- Je le porte.
- Et moi, je dois me coiffer d'un chapeau melon, me balader avec un parapluie et me faire appeler Watson ?
- Tu ferais ça ? "