La saison II démarre sur les chapeaux de roue. Peu de temps morts, et pas trop de place aux atermoiements. Le titre prévient : Rise of the villains. ils arrivent, c'est leur ascension qui va être au centre du débat, et plus seulement les jeux de pouvoir. le Pingouin a coté, c'est presque un enfant de choeur. Les premiers cinglés qui vont nous être proposés sont des évadés de l'asile d'Arkham, contrôlé et manipulé par Theo Galavan. Ils se regroupent sous la bannière des Maniacs, et décident de mettre Gotham à feu et à sang, avec des actions aussi spectaculaires que dérangeante. Barbara, l'ancienne petite amie de Jim Gordon, est dans le lot de ces criminels déments (elle n'est pas un modèle de stabilité non plus...) mais surtout, on trouve... Jerome. Un personnage intrigant, allumé, inspirant, certains diront ... évident. Car oui, tout dans les poses, les sourires, le rire démentiel, ramènent le spectateur à la gestualité et aux manies du Joker. Les puristes du comic-books vont faire des bonds, car jamais le Joker n'est censé dévoiler ainsi ses premières années, et une véritable généalogie est utopique à formuler. Sauf que ... qui vous dit que c'est bien le Joker? Pour ne pas vous spoiler ce qui se produit au cours du troisième épisode, je m'arrêterai là, mais il est clair que la série a décidé de passer aux choses sérieuses, sans pour autant abattre toutes ses cartes en une seule manche. Et n'allez pas non plus croire que nous sommes face à un prequel des films de Nolan : l'univers de Batman est ici formellement et structurellement différent. Il reste en gestation, et s'autorise tous les chemins de traverse possibles, toutes les pistes explorables à l'avenir. Le but est de construire, de raconter, pas de copier ou d'anticiper. A coté de tout cela, il reste encore pas mal de défauts à gommer, comme par exemple l'humour qui tombe régulièrement à plat, des acteurs inégaux qui ne sont pas tous à la fête (et je le répète, Jim Gordon est loin d'être le meilleur dans cette série) ou bien des personnages abordés sans conviction, écrits trop sommairement, comme la jeune Selina Kyle qui est présente sans l'être, sans but et rôle défini. En fait Gotham souffre d'une absence de détermination. Elle oscille toujours entre grand guignol à prendre terriblement au premier degré (mais c'est presque impossible tant parfois les traits et les situations sont forcés) ou série plaisante et sans grandes prétentions, divertissement au second degré (oui, mais il faudrait de vraie touches humoristiques qui jusque là sont faiblardes). Mi-figue mi-raisin, ce Gotham là se laisse regarder mais n'a pas encore donné sa pleine mesure.