Je suis comme vous, je n'aime pas que les épisodes d'une même série soient trop espacés. Le dernier épisode de Secret Wars de Jonathan Hickman et Esad Ribic me semble avoir été publié il y a des mois. Bon, en même temps, l'attente en valait la peine.
Le petit monde parfait de Doom devenu Dieu d'un monde qu'il a monté de toutes pièces avec le pouvoir volé aux Beyonders est chamboulé par l'arrivée de la Cabale et le retour des héros qui ont survécu à la dernière incursion. Cela a conduit à la répartition de toutes ces "vermines" dans tout le Battleworld et à la mort du Shérif Strange. Doom charge alors sa fille, Valeria, d'enquêter afin de retrouver les réfugiés. Pendant ce temps-là, Reed s'associe à son alter-ego diabolique de la Terre-1610 pour trouver une solution afin de ramener le monde à la normale.
La force du récit de Hickman est clairement l'univers qu'il a mis en place. La moindre petite question trouve un réponse. Ainsi, nous apprenons ici l'histoire de la rencontre entre Doom et Sue telle que le Dieu l'a racontée à celle qu'il fait passer pour sa femme. Ainsi, même si on peut déplorer le rythme plutôt lent de la saga, le scénariste installe une sensation de crédibilité.
Si le rythme est lent c'est que le jeu de domino qu'a mis en place Hickman n'a pas fini son parcours. Si l'arrivée de la Cabale a forcé Strange à ouvrir la porte du Raft qu'il avait trouvé quelques années auparavant, cette action a mené à la perte du Shérif ce qui a conduit Valeria à se poser des questions sur l'histoire de son "père". Du coup, elle finit par aider les ennemis, les héros sortis du Raft. En plus, en fin d'épisode, nous découvrons qu'un autre proche de Doom se met à douter des véritables intentions de son "ami". Je pense qu'on peut dire que les choses commencer véritablement à bouger.
Mine de rien, le rythme de cet episode montre que Hickman commence à accélérer l'ensemble. Les scènes sont plus courtes et il abuse d'ellipses afin d'amener les personnages aux situations qu'il juge important. Dommage que le rythme ait été ralenti (pas par le dessinateur comme l'insinue certains), puisque certaines scènes dans certaines séries liées à la saga auraient eues plus de sens. Ainsi, l'apparition de Maestro dans cet épisode de Secret Wars semble hors-sujet.
La touche d'humour qu'arrive à injecter Hickman dans son histoire avec les deux Spider-Men discutant d'un hamburger étonnera certains. En plus d'être un dialogue complètement superflu vu le contexte, on peut voir ici une bonne dose d'autodérision absurde de la part de Hickman jouant avec le côté complexe de son histoire. En tout cas, je suis certain que cette scène vous fera bien marrer.
Avec tout le retard accumulé, Ribic est plus dans l'urgence. Certaines cases ne sont pas aussi splendides que celles livrées par le dessinateur jusque-là dans Secret Wars. Rassurez-vous, nous sommes loin de son travail de pompier de service de Battle of The Atom #2. Par contre, la grosse surprise de cet épisode est remarquablement mise en scène.
Secret Wars #6
Marvel Comics * Par Jonathan Hickman & Esad Ribic * $4.99
Certes, il reste plus que trois épisodes mais Hickman maintient un rythme assez posé. Tout s'accélère lentement mais qu'est-ce que c'est bien. On dépasse largement le niveau de nombreuses sagas lues dans les comics mainstream publié jusque-là. En espérant que la fin de Secret Wars tienne toutes ses promesses. Il serait dommage de se louper sur la dernière ligne droite.