Chronique « What a wonderful World » de Zep
Scénario, dessin et couleurs de Zep,
Public conseillé : Adultes / grands adolescents
Style : Humour,
Paru chez Delcourt, le 14 octobre 2015, 192 pages couleurs, 19.99 euros,
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Ce que j’en pense
Nouvelle actualité pour Zep. Après la sortie, tambour battant, du “Titeuf, tome 14 – Bienvenue en adolescence”, chez Glénat, le revoici avec l’album “What a wonderful World”, édité chez Delcourt.
Dans le même esprit que “Happy Parents”, “Happy Sex”, “Happy Rock”, et “Découpé en tranches” (chez Rue de Sèvres), il nous offre une compilation de petits gags concis (une à quatre pages maximum) et percutants, où il aborde à sa manière, des sujets légers ou plus sérieux sur notre vie quotidienne.
Le projet à l’origine était de s’offrir une “respiration quotidienne”. Ce format court de “strip” s’est imposé naturellement, avec une publication bi-hebdomadaire dans le blog du journal “Le Monde”.
Ce pavé de 175 pages reprend donc un grand nombre de ses interventions dessinées, re-paginées pour une lecture en format album.
Ces “petites bulles de liberté” lui permettent de s’exprimer sur tout ce qui lui passe par la tête. Quand je dis tout, c’est vraiment tout. L’actualité géopolitique, les derniers films, sa passion de la musique, ses contemporains, ses petits problèmes, avec son sens de l’observation et de la dérision, il fait feu de tout bois.
Tous les gags ne me font mourir de rire, mais tombent souvent juste. Ceux qui me rappellent des situations vécues ou observées sont les plus douloureux…. et les plus efficaces. La recherche désespérée du cadeau Star pour ses enfants à Noël (avec une chutte de gag vécue…), les bonnes résolutions de début d’année qui ne durent jamais ou les interruptions du smartphone dans sa vie intime, j’adore !
A coté de ces situations quotidiennes, Zep tente le “comique non sens” (et plutôt drôle), comme “La vie sexuelle des super-héros” ou “L’âge véritable des héros de BD”, le dessin engagé sur un fait de société (Les jeunes français et le Djihad), dessine beaucoup de bites (pas ce qui je préfère, mais chacun ses goûts), et nous transporte même vers un monde sensible et poétique (“La vie sauvage”…).
Prenant souvent son inspiration dans son quotidien, il garde la fraîcheur et la légèreté de l’auto-dérision. En gros, il y a de tout dans “What a wonderful world” et certainement de quoi vous faire sourire ou rire à pleines dents.
Seul petit reproche, les gags sont imprimés sur des papiers de couleurs (souvent bleus assez sombres) qui ne facilitent pas la lecture en zone peu illuminés. Alors, comment on fait pour le lire à deux dans le lit ? Hein ? Bon !
Pour résumer, si comme moi, vous n’êtes pas vraiment acheteur de “Titeuf” et ses blagues d’ados attardés, penchez-vous sur cet album de Zep. Vous pourrez y découvrir un auteur subtil, observateur du genre humain, qui pose un regard d’enfant rieur et un peu narquois sur notre petit quotidien. Nombriliste, un peu “cul”, certainement ! Mais sensible et emphatique aussi.
Cet article fait parti de « La BD de la semaine », regroupé chez Stephie, cette semaine.