PAGE des libraires – Automne 2015 N°174

Par Celine72 @Celine_UDL

PAGE des libraires est un magazine bimestriel qui sélectionne les livres lus et conseillés par les libraires : littérature, BD, jeunesse, polar, essais & documents, poche.

Voici ce que j’ai sélectionné dans ce numéro :

– Ma sélection Polar :

« Famille parfaite » de Lisa Gardner – Albin Michel 512 pages : Les Denbe semblaient sortir des pages des magazines glamour : un mariage modèle, une belle situation, une ravissante fille de quinze ans, une demeure somptueuse dans la banlieue chic de Boston… une vie de rêve.
Jusqu’au jour où ils disparaissent tous les trois. Pas d’effraction, pas de témoin, pas de motifs, pas de demande de rançon. Juste quelques traces de pas et des débris de cartouches de Taser sur le sol de leur maison. Pour la détective privée Tessa Leoni, l’enlèvement ne fait aucun doute. Mais que pouvait bien cacher une existence en apparence aussi lisse ?
N°1 sur la liste des best-sellers du New York Times, le nouveau thriller de Lisa Gardner nous plonge dans l’intimité fascinante et terrible d’une famille au-dessus de tout soupçon.

« Le doute » de S.K. Tremayne – Presses de la cité 379 pages : Un an après le décès accidentel de Lydia, l’une de leurs filles jumelles, Angus et Sarah Moorcroft quittent Londres pour oublier le drame. Ils s’installent sur une petite île écossaise, qu’ils ont héritée de la grand-mère d’Angus, au large de Skye. Mais l’emménagement ne se passe pas aussi bien que prévu. Le comportement de Kirstie, leur fille survivante, devient étrange : elle se met à affirmer qu’elle est en réalité Lydia. Alors qu’un brouillard glacial enveloppe l’île, l’angoisse va grandissant… Que s’est-il vraiment passé en ce jour fatidique où l’une des deux sœurs a trouvé la mort ? S. K. Tremayne signe un thriller psychologique à vous glacer le sang, avec le thème fascinant de la gémellité, et prend le temps d’installer un cadre hostile et intrigant à la fois. Alors que l’intrigue se resserre, la nature se fait de plus en plus menaçante…

– Ma sélection Jeunesse :

  

« Dragon de glace » de George R.R. Martin – Flammarion 130 pages : Adara est née un jour de grand froid. On dit que le vent d’hiver l’a marquée de son souffle bleu et glacé lors de sa naissance. La petite fille grandit, dans un monde en guerre, où l’hiver tarde toujours à s’en aller et où elle retrouve à chaque anniversaire le dragon de glace, créature fabuleuse que l’on dit indomptable.

« Charles Darwin, une révolution » d’Annabelle Kremer – Actes Sud Junior 80 pages : À 22 ans, le jeune naturaliste et géologue anglais Charles Darwin embarque pour l’hémisphère sud. Cet insatiable curieux découvre des territoires immenses comme le Brésil, la Patagonie, et surtout une diversité incroyable d’êtres vivants. De ce voyage fondateur vont naître des découvertes capitales pour la science. A partir de ses observations, Darwin comprend qu’il existe une sélection naturelle permettant la survie et l’adaptation de certaines espèces aux changements. Ainsi naît la théorie de l’évolution. En suivant les aventures et les recherches de Darwin tout au long de son existence, ce livre permet de comprendre la démarche d’un scientifique, de l’observation sur le terrain à l’explication théorique. Un documentaire aux allures de journal de bord, parfait pour tous les scientifiques en herbe ! Avec une préface de Guillaume Lecointre, enseignant-chercheur systématicien, professeur au Muséum national d’Histoire naturel.

« Les reines de France » de Caroline Charron – Casterman 80 pages : Album illustré par Virginie Berthemet.

« L’anneau de Claddagh, T1 Seamrog » de Béatrice Nicodème – Gulf Strem 256 pages : Irlande, comté de Galway, 1846. Keira est la fille d’une cuisinière irlandaise, Arthur le fils d’un grand propriétaire anglais. Ils ne devraient pas se rencontrer, et encore moins s’aimer. Mais le destin les réunit et menace de les séparer. Sur quel avenir commun peuvent-ils compter ? Dans un pays ravagé par la famine, Keira peut s’estimer heureuse d’être employée dans une maison où l’on ne manque de rien. Et l’âme de sa grand-mère veille sur elle grâce à un anneau à la puissance mystérieuse. Saura-t-il la guider parmi les drames qui s’apprêtent à bouleverser son existence ?

« Dysfonctionnelle » de Axl Cendres – Sarbacane 288 pages : Fidèle, jeune adolescente, grandit, entourée de ses six frères et soeurs, dans une famille dysfonctionnelle : son père enchaîne les allers-retours en prison, sa mère est à l’asile. Dotée d’une « intelligence précoce », elle s’intègre à un lycée des beaux quartiers où les élèves la regardent comme un alien. Mais c’est là que l’attend l’amour, le vrai, celui qui transforme, celui qui sauve…

– Ma sélection Littérature Française et Étrangère :

  

« Effraction » d’Alain Defossé – Fayard 200 pages : Au départ, un simple cambriolage qu’Anne Rivière voudrait considérer comme un non-événement, à peine un fait divers. Depuis quarante ans qu’elle vit seule dans son deux-pièces parisien du 19ème arrondissement, c’est la première fois que l’on fracture sa fenêtre. Elle n’en fait pas un drame. Pourtant, quelque chose s’infiltre par la vitre brisée. Une brèche s’ouvre qu’elle ne pourra plus combler. Elle regarde, témoin d’elle-même, le passé qui s’engouffre. Affluent les images, et les trous noirs dans sa vie. Quand la police lui apprend l’identité de son voleur, un jeune type du quartier, cette dame effacée à l’existence mécanique semble sortir d’un long rêve. La voilà qui arpente les rues et le cherche. Elle découvre son adresse et lui écrit, passe la nuit sur son palier, l’attend au tribunal. Et se souvient de la jeune fille qu’elle fut, qui portait un autre prénom, qui était amoureuse. Avant. Avant un épisode de sa vie qu’elle s’est employée à oublier et auquel son cambrioleur fantôme vient sans le savoir de la ramener.

« Va et poste une sentinelle » d’Harper Lee – Grasset 336 pages : Jean Louise Finch, dite « Scout », l’inoubliable héroïne de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, est de retour dans sa petite ville natale de l’Alabama, Maycomb, pour rendre visite à son père, Atticus. Vingt ans ont passé. Nous sommes au milieu des années 1950, et la nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l’a façonnée mais dont elle croit s’être affranchie en partant vivre à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit…

« Se lever à nouveau de bonne heure » de Joshua Ferris – JC Lattès 378 pages : Paul O’Rourke est un dentiste hors-pair, un New-Yorkais qui entretient avec sa ville des rapports ambigus, un athée convaincu, un supporter désenchanté des Red Sox, et grand amateur de mokaccino. Et pourtant il est hors du monde moderne. Son métier, certes, occupe ses journées, mais ses nuits ne sont qu’une succession de regrets ; il ressasse les erreurs qu’il a commises avec Connie, son ex-petite amie (qui est également l’une de ses employées) et, tour à tour, vitupère ou s’émerveille devant l’optimisme du reste de l’humanité. Ainsi va sa vie, jusqu’à ce que quelqu’un se fasse passer pour lui sur le web. Impuissant, Paul O’Rourke voit, avec horreur, paraître en son nom un site internet, une page Facebook et un compte Twitter, qui semblent vouloir faire l’apologie d’une religion ancienne tombée dans l’oubli. Mais cette imposture on line, bientôt, ne se contente plus d’être une simple et odieuse atteinte sa vie privée. C’est son âme même qui se retrouve en danger, car son double numérique est peut-être bien meilleur que sa version de chair et de sang.

« Le train des orphelins » de Christina Baker Kline – Belfond 310 pages : Entre 1854 et 1929, des trains sillonnaient les plaines du Midwest avec à leur bord des centaines d’orphelins. Au bout du voyage, la chance pour quelques-uns d’être accueillis dans une famille aimante, mais pour beaucoup d’autres une vie de labeur, ou de servitude. Vivian Daly n’avait que neuf ans lorsqu’on l’a mise dans un de ces trains. Elle vit aujourd’hui ses vieux jours dans une bourgade tranquille du Maine, son lourd passé relégué dans de grandes malles au grenier. Jusqu’à l’arrivée de Mollie, dix-sept ans, sommée par le juge de nettoyer le grenier de Mme Daly, en guise de travaux d’intérêt général. Et contre toute attente, entre l’ado rebelle et la vieille dame se noue une amitié improbable. C’est qu’au fond, ces deux-là ont beaucoup plus en commun qu’il n’y paraît, à commencer par une enfance dévastée…

« Les jeunes mortes » de Selva Almada – Métailié 144 pages : Andrea Danne avait 19 ans quand elle a été assassinée chez elle à San José, dans la province de Entre Ríos. L’assassin est entré dans sa chambre une nuit d’orage et l’a poignardée, sa mère l’a découverte le matin suivant. L’assassin n’a jamais été trouvé. María Luisa Quevedo avait 15 ans quand elle a été tuée en 1983 dans la petite ville de Presidencia dans le Chaco. Elle a été violée et étranglée, son corps a été retrouvé dans un terrain vague quelques jours après. Le coupable n’a pas été identifié. Sarita Mundín a disparu le 12 mars 1988 et ses restes ont été découverts en décembre de la même année sur la rive du Tcalamochita près de Córdoba. On n’a pas retrouvé le coupable. Le dénominateur commun entre ces crimes est qu’ils ont eu lieu dans des petits villages de province, qu’ils n’ont jamais fait la une des journaux, qu’ils n’ont jamais été résolus et qu’ils posent la question de savoir ce qui se serait passé si on était intervenu à temps. Les années 80 ont vu la mort de centaines de très jeunes femmes. L’auteur ressuscite la mémoire de ces affaires oubliées qui ne sont qu’une partie des nombreuses histoires de femmes battues, violées, maltraitées, effrayées, menacées – comme elle l’a été elle-même -, confrontées à la violence, des femmes sans voix et des villages qui se taisent ou murmurent. A l’origine de cette situation, la société féodale et une éducation qui ne fait que reproduire ce patriarcat. Parfois il s’agit de choses bénignes, mais elles s’accumulent et reproduisent une structure misogyne. L’enquête nous raconte l’indifférence et l’inaction dues au fait que les victimes sont des femmes pauvres.

Dans ce numéro également :

– un entretien avec Pénélope Bagieu pour la sortie de California Dreamin’

– un entretien avec Donato Carrisi pour la sortie de Malefico

Et vous, avez-vous lu certains de ces livres ? Y’en a-t-il qui vous font envie ?