Seuls (T9) Avant l’Enfant-Minuit

Par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique « Seuls, Tome 9 – Avant l’Enfant-Minuit »

Scénario de Vehlmann, dessin de Gazzotti,

Public conseillé : Tous public (à partir de 10/11 ans)

Style : Polar fantastique,
Paru chez Dupuis, le 12 octobre 2015, 48 pages couleurs, 10.60 euros,
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L’histoire

Dans le tome précédent, Dodji, Leïla, Yvan et Terry ont gagné le droit de quitter Néo-Salem, mais le 4/4 qui les emmène loin de là s’embourbe dans la neige. Heureusement, au sommet de la colline, un chalet vide les accueille. Le confort est apprécié, mais Dodji ne pense qu’à repartir à bord d’un scooter des neiges qu’il a découvert dans le garage.
A Néo-Salem, Camille est invitée par Saul. Il lui propose de devenir son impératrice, et lui révèle quelques petits secrets. Avec son tout nouveau statut d’Elu, il est devenu Général en chef, avec sa propre armée et un stock d’armes modernes.
Justement, un groupe d’enfants miliciens, menés par Achile, s’approche du chalet…

Ce que j’en pense

Après un tome 9 tout en muscles et en actions (“Les Arènes”), Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti nous offrent un tome de révélations. Dernier épisode du second cycle, Fabien nous donne quelques clefs et “redéfinit son univers”. Comment le temps s’écoule-t-il dans les limbes ? Qui est l’ Enfant-Minuit ? Peux-t-on mourir dans les limbes ? Il ne répond pas à tout (ça serait trop beau…), mais ferme beaucoup de portes… en veillant à en ouvrir de nouvelles.

Fabien construit une histoire complexe et multiple sans jamais remettre ses bases en causes. C’est d’ailleurs ça qui me fascine dans cette série.
Au départ, il y a un pitch simple mais costaux : que se passerait il si les enfants morts se retrouvaient dans les limbes, seuls, sans adultes, après leurs morts ? Le premier cycle était centré sur la survie dans ce monde. Personnalités, difficulté à vivre sans référents adultes, re-composition d’une micro-société…
Avec le second cycle, il a ouvert son monde. On quitte Fortville pour découvrir toute une société d’enfants. Et ben non, ils ne sont pas seuls, et la nouvelle ville a de nombreux problèmes sociaux à résoudre…
Il est temps de clôturer ce cycle sur une nouvelle donne (je n’en dirais pas plus) qui ouvre sur de belles perspectives.

Bien sur, il n’oublie pas l’action et le drame. Grosse scène de poursuites dans le chalet et dans la neige (on se croirait dans un film de James Bond), coup de couteaux et carreaux d’arbalètes mortels fusent…

Enfin, le fantastique prend une place de plus en plus importante avec l’arrivée de nouveaux personnages bien terrifiants. L’implacable Toussaint, et surtout l’étrange “Maître-Fou…

Au dessin, Bruno Gazzotti assure ! Son dessin rond, typé “école de Marcinelle” donne la légèreté nécessaire pour ne pas tomber dans le drame. Le découpage est très classique et parfaitement lisible, malgré la somme de dialogues que Fabien doit faire tenir en 48 pages.
Il est à l’aise, Bruno ! Dans les scènes introspectives, comme dans les grosses scènes d’action, il maîtrise pour notre plaisir.

Bravo, messieurs, pour ce nouvel opus toujours étonnant et vivement le prochain !