Trilogie : Les journaux de la famille Dracul, de Jeanne Kalogridis

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* Broché : respectivement 320, 322 & 437 pages * Editeur : Pocket * Collection : Terreur *

Résumé : Arkady Tsepesh, accompagné de sa femme enceinte, quitte Londres pour rejoindre, en Transylvanie, le château de son grand-oncle Vlad, plus connu sous le nom de Dracula. Il doit reprendre la charge de son père, récemment décédé, et gérer les affaires de son très étrange quoique bien-aimé parent. Mais ses nouvelles fonctions tournent très vite au cauchemar lorsqu’il s’aperçoit qu’il doit fournir des victimes à Vlad, s’il veut que celui-ci épargne les siens. Les liens de sa famille avec le vampire ont beau être aussi vieux que la dynastie elle-même, et le sang du monstre couler dans ses propres veines, quand il comprend que son fils nouveau-né est appelé à suivre ses traces et à honorer le pacte maudit, Arkady se décide à engager un combat à mort avec Dracula.

Mon avis : J’ai découvert cette saga il y a quelques années et, honte à moi, il m’en a fallu, des années, pour finalement la terminer. Il faut dire que cette petite perle horrifique se savoure sur la durée, je m’en serais voulu de la dévorer en quelques jours.

Commençons par le commencement, avec le premier et meilleur tome du lot : Pacte avec le vampire.

L’histoire est assez originale puisqu’on explique l’origine des pouvoirs et de l’état de Dracula. Ainsi, il a pactisé avec le diable pour être éternel. Rien de bien original les-enfants-du-vampire-145495-250-400jusque-là. Mais l’autrice, Jeanne Kalogridis, a pensé au-delà de ça. Comment le diable pourrait avoir l’âme de Dracula si Dracula est immortel ? Ne faut-il pas être mort pour libérer son âme ? Celle de Dracula serait donc hors d’atteinte. Mais qu’en est-il de l’âme des membres de sa famille ? Ainsi débute l’enfer pour ces derniers car, à chaque génération, Dracula doit donner l’âme du fils aîné au diable. Et il redouble d’ingéniosité pour y parvenir.

L’ambiance est digne du Dracula de Bram Stoker, fait assez rare dans les réécritures de ce classique pour être noté. Il est vrai qu’on retrouve ici un aspect plus sexuel, voire même plus noir, mais ce n’est en rien déplaisant, ni même dépaysant. Le tout s’inscrit sans mal dans la lignée de notre vampire préféré. On retrouve aussi l’aspect « huis clos » étouffant qu’on avait déjà pu expérimenter dans le début du roman culte avec Jonathan aux Carpathes.

L’histoire se met en place assez lentement, c’est vrai, mais l’ambiance envoûtante nous fait la dévorer d’un bout à l’autre.

La suite, Les enfants du vampire, est de la même trempe. Peut-être moins efficace car, forcément, on est déjà en terrain connu et on ne jouit plus de l’effet de surprise, ce deuxième opus vaut tout autant le détour. Plus dans le drame, et sur une durée plus longue (on se retrouve quelques vingt ans après les faits du premier tome), l’autrice nous montre encore une fois toute la noirceur de son univers. Sans en dire plus pour ne pas trop en dire, ce second livre ne vous décevra pas.

le-sang-du-vampire-1372542Le troisième et dernier de la trilogie, Le sang du vampire, en revanche, m’a laissé un avis un peu plus mitigé. On ne peut pas vraiment blâmer l’autrice, qui s’est finalement retrouvée dans son propre piège. Je m’explique : ce troisième tome doit faire le pont entre cette superbe saga et le Dracula de Stoker, tout aussi super par ailleurs. Il en résulte qu’on relit plus ou moins la même histoire et que la lassitude peut pointer le bout de son nez. L’autrice a tout de même réussi à dévier de ce problème en apportant des angles et des histoires parallèles qu’on ne soupçonnerait pas mais qui entrent parfaitement dans l’univers et la logique du Dracula que l’on connait. On lit donc toujours avec plaisir les aventures des personnages, mais il faut avouer que la fin est longue à venir dans les 100 dernières pages.

En bref, je me répète mais cette trilogie est une perle horrifique. L’on pourrait sans mal la croire de la main de Stoker lui-même tant Kalogridis a su en reprendre les tenants et aboutissants, en retranscrire l’ambiance et garder l’esprit de chaque personnage intact. Elle a, outre ce premier pari relevé haut-la-main, réussi à inclure parmi tout ceci sa propre signature, ses propres idées et histoires, toutes aussi noires et dignes de Stoker lui-même. Tout fan de vampires (de vrais vampires, inutile de le préciser) et de Dracula (le vrai, là encore) se devrait d’avoir dans sa bibliothèque cette trilogie vampirique des plus envoûtantes.

Murphy