Merci à Babelio et la Bête Noire pour cette lecture !
Titre et auteur : Tu tueras le Père
Maison d'édition : La Bête Noire / Robert Laffont
Date de publication : 08/102015
Nb pages : 672
Résumé :
LE PÈRE EST LÀ, DEHORS, QUELQUE PART.Non loin de Rome, un homme affolé tente d'arrêter les voitures. Son fils de huit ans a disparu et le corps de sa femme gît, décapité, au fond d'une clairière. Le commissaire Colomba Caselli ne croit pas à l'hypothèse du drame familial et fait appel à un expert en disparition de personnes : Dante Torre. Kidnappé enfant, il a grandi enfermé dans un silo à grains avant de parvenir à s'échapper. Pendant des années, son seul contact avec l'extérieur a été son mystérieux geôlier qu'il appelle " le Père ". Colomba va le confronter à son pire cauchemar : dans cette affaire, Dante reconnaît la signature de ce Père jamais identifié, jamais arrêté...LA CAGE EST DÉSORMAIS AUSSI VASTE QUE LE MONDE,
MAIS DANTE EST TOUJOURS SON PRISONNIER.
Dans ce thriller nous rencontrons Colomba, flic en " arrêt " après un événement douloureux qu'elle nomme à juste titre Le Désastre et Dante, l'homme qui a été kidnappé dans sa jeunesse, surnommé " l'enfant du silo ". Ces deux là font équipe à l'occasion de la disparition d'un enfant, Luca Maugeri et rentrent vite dans une spirale infernale à cause d'une entité... Le Père.
Lorsque l'on possède enfin cet immense pavé de 672 pages, c'est déjà une mini-consécration (la couverture est top !). Lorsqu'on le commence, qu'on se délecte de l'écriture et que finalement, on réalise qu'on vient déjà d'engloutir toutes ces pages tant on était obnubilé par sa lecture, on se dit " Wow, mais ce livre est une tuerie ! ".
Impossible de s'ennuyer durant cette lecture. Zéro passage à vide, nulle incohérence, aucun personnage antipathique, j'ai beau chercher, je n'y trouve rien à redire.
L'ambiance de ce roman est terrible. L'auteur arrive a instauré une atmosphère d'effroi et d'angoisse permanente qui nous saisit durant toute la lecture. Derrière chaque page, derrière chaque événement, au même titre que les personnages, nous souffrons d'un état d'alarme continu à cause d'un personnage tapi dans l'ombre, Le Père.
Ce dernier est terriblement angoissant. Il est la représentation du cauchemar de chacun, on le sait présent, on le sait au courant, il a constamment une longueur d'avance qui fait qu'aucun de ses actes ne peut être appréhendé. Je suis rarement sensible à la frayeur que ressentent les personnages à propos du " méchant " de l'histoire mais ici, je l'ai vraiment été, j'en ressens presque encore des frissons rien que d'y penser. " Méchant " est un terme tellement doux pour désigner Le Père, sa monstruosité est innommable.
En plus du Père, ce qui fait la force de ce thriller, ce sont nos deux protagonistes. Colomba et Dante sont, d'une manière inexplicable, chers à nos yeux dès les premières pages. Leurs caractères diamétralement opposés à l'origine s'assemblent si bien qu'il est impossible de les imaginer séparer. Je les ai aimés en tant qu'entité dans ce récit. J'avoue avoir été surprise par le caractère de Dante en premier lieu, je ne m'attendais pas à ce genre de personnage. Il a pourtant réussi à me séduire puisque l'auteur a fait de lui un personnage chargé en émotions, attendrissant et surtout complet psychologiquement.
Les personnages secondaires, qu'ils soient antipathiques ou agréables sont tous intéressants. Mention spéciale pour Alberti qui m'a beaucoup attendrie, et sa musique (vive Nicolas Jaar !).
En bref, ce thriller est oppressant à souhait, pourvu de personnages aux caractères explosifs et plus que complets sur le plan psychologique. Tout est parfaitement mis en place pour créer un roman sombre, où la terreur peut surgir à tout moment, incarnée de façon merveilleuse par la figure du Père, tapi dans l'ombre où que vous soyez...