Chronique « Le Voyage de Phoenix »
Scénario, dessin et couleurs de Jung,
Public conseillé : Adultes / grands adolescents
Style : récit intime
Paru chez Soleil, collection Quadrants, le 7 octobre 2015, ??? pages en noir et blanc, 19.99 euros,
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L’histoire
C’est l’histoire de Jennifer, qui travaille dans un orphelinat américain à Séoul en Corée du Sud. Elle s’occupe de jeunes enfants non désirés, abandonnés par des mères perdues.
C’est aussi l’histoire de Kim, enfant coréen qui vit dans cet orphelinat depuis plusieurs années et qui va enfin être adopté par Aron et Helen qui viennent des Etats-Unis.
Cette histoire racontent plusieurs parcours, les trajectoires de personnages qui ne se connaissent pas au début du récit et vont se croiser.
A l’occasion d’une soirée, Jennifer rencontre Doug, américain, militaire vivant à Séoul depuis plusieurs années. Celui-ci lui présente Lee San-Ho, évadé du camp 14 en Corée du Nord où il vivait avec ses parents depuis l’ âge de 7 ans. Il deviendra son mari.
Doug est le frère d’Helen, femme d’Aron qui viendront adopter Kim quelques années plus tard et le ramener aux Etats-Unis. Il y coulera vivra une vie heureuse entourée de ses parents, de Doug et de sa demi soeur Chelsea.
Tout pourrait être parfait dans le meilleur des mondes, s’il n’y avait la tristesse de Jennifer. Ayant grandie sans figure paternelle à ses cotés, elle est accablée par les non-dits familiaux. Qu’est il arrivé pendant la guerre des deux Corées ? Pourquoi personne ne lui en parle ? Pourquoi sa grand-mère maternelle semble la détester ?
Du côté d’Aron, tout va aussi basculer. Il leur faudra des années pour recoller les morceaux de leur histoire…
Ce que j’en pense
Jung m’avait beaucoup touché avec sa trilogie “Couleur de peau miel”, ce récit autobiographique de son enfance en Corée du Sud avant d’être adopté par une famille Belge.
Cette fois encore, il nous parle du même sujet qui le touche et qu’il raconte si bien : l’adoption. On ressent, dans toutes les questions que ces enfants se posent, ce qu’il a du ressentir pendant son enfance.
Ce que j’aime dans sa bande dessinée, c’est aussi toutes les histoires parallèles qui nous éclairent sur ce qu’ont vécu, pendant la guerre, les nord-Coréens, sans oublier les militaires américains.
Graphiquement c’est un plaisir de retrouver le dessin de Jung. Doux et fort à la fois, il arrive à transcrire merveilleusement bien les émotions de ses personnages. En plus, les paysages sont grandioses et les parties historiques paraissent réels.
Je ne peux que conseiller cette bande dessinée à tous les fans de roman graphique, qui aiment s’immerger dans des récits qui parle de la vie tout simplement.
Émotions assurées !