En poche : Cadavre 19, de Belinda Bauer

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Patrick, étudiant en anatomie, a choisi cette spécialité pour mieux comprendre la mort. Selon son professeur, les cadavres ne parlent pas mais ont tout à délivrer. En salle d'autopsie, face à un corps anonyme, estampillé Cadavre 19, Patrick et ses camarades épluchent, décortiquent, classent, cataloguent, analysent bout par bout. Leur but étant de découvrir la cause du décès. Et non l'identité du mort. Mais Patrick fait tout de travers. Il a besoin de savoir et d'éclaircir tout ce qu'il voit, entreprend, entend, découvre. Il est atteint du syndrome d'Asperger, mais est également hanté par la mort de son père, fauché par un chauffard en fuite, sous ses yeux de môme ahuri. Il s'entête donc autour du Cadavre 19 et d'une maudite cacahuète, allant jusqu'à braver les interdictions et emprunter des sentiers périlleux. L'histoire nous réserve bien d'autres surprises, comme de suivre le quotidien d'un service de réanimation de l'hôpital de Cardiff, où infirmières et corps végétatifs nous livrent des confidences faussement anecdotiques, car de fil en aiguille on devine qu'elles vont compléter un tableau ombrageux.

J'ai beaucoup aimé ce principe de constructions par petites briques, on vivote, on stocke chaque information avant le tomber du rideau. C'est très réussi. Le scénario est, de plus, particulièrement ahurissant, tordu, incroyable et prenant jusqu'à la dernière ligne. Il vient vous cueillir là où vous ne vous y attendez pas et nous sert une intrigue diabolique, à la structure alambiquée, mais parfaitement efficace, avec son «gentil héros» au comportement singulier.

Belinda Bauer a reçu le prix du meilleur polar de l'année au festival de Harrogate pour Cadavre 19.

♥ Cadavre 19, de Belinda Bauer 10/18, septembre 2015 ♦ traduit par Christine Rimoldy (Rubbernecker)