Salut les petits chatons ! Enfin, me revoilà parmi vous. Oui en ce moment, mes apparitions sont plus de l'ordre de la guest star sur le blog, mais tout va rentrer dans l'ordre. Il faut savoir qu'il me faut un sas de décompression de deux mois entre l'été et l'automne. C'est pourquoi, quelques semaines de pause et de voyage m'ont été utiles pour me requinquer et me sortir du passage à vide livresque de septembre. Heureusement, je suis tombée par pur hasard sur Broadway Limited, un roman jeunesse de L'École des loisirs, qui m'a donnée la légèreté et la douceur que j'attendais.
Automne 1948, New-York. Jocelyn Brouillard est un jeune étudiant français qui a quitté une France encore meurtrie par la guerre pour étudier la musique dans la Big Apple. Sur un malentendu linguistique, il se retrouve à la porte de la pension Giboulée exclusivement féminine. Après quelques hésitations de bienséance, Jocelyn est accueilli et adopté presque immédiatement par les jeunes résidentes.
On fait la connaissance de ces jeunes filles, rêvant de strass et de paillettes, de cinéma et de comédie musicale, qu'on suit dans leurs aventures et leurs galères : Chic la femme fatale qui tourne des pubs pour de la soupe en boîte ; Manhattan une danseuse de cabaret à la recherche d'un père absent, Dido la voisine communiste et excentrique qui va taper dans l'oeil de notre jeune Jocelyn, et surtout Hadley la fille mystérieuse travaillant comme cigarette girl dans un club huppé et qui cache un lourd secret.
Le récit va donc s'articuler autour de ces personnages féminins, alternant et croisant les destins. Même si l'histoire est un peu longue à se mettre en place et à devenir vraiment intrigante, la magie de ce New-York années 50 opère et fait le gros du boulot. Car oui, il faut bien l'avouer, le plus grand atout du roman c'est son contexte et son époque rétro. Je me suis souvent fait la réflexion au cours de la lecture que si l'histoire avait été placé à notre époque, elle aurait été sans doute moins attrayante. L'auteur s'amuse d'ailleurs à inventer des petites apparitions de stars de l'époque ou en devenir et à multiplier les références à l'âge d'or hollywoodien. L'apparition la plus marquante est certainement celle du très jeune Allan Stewart Konigsberg qui changera son patronyme pour le nom sous lequel on le connaît.
Les personnages sont attachants et la jeunesse qui en transparaît est une petite brise légère et douce. Seulement, je regrette que les personnages n'aient pas été plus poussé dans leur description aussi bien psychologique que physique. Pourquoi je dis ça ? Parce que je me suis rendue compte en écrivant ce billet, que j'avais un mal de chien à me rappeler qui était qui, qui faisait quoi et qui avait quels problèmes, tellement les personnages principaux (en dehors de Jocelyn qui a l'avantage d'être un mâaale pour être distingué) se ressemblent. À tel point, que ce que je vous ai décrit de Chic, Manhattan, Dido et Hadley dans la présentation, sont les seules données psychologiques que je peux vous dire d'elles pour les caractériser. En d'autres termes, je n'ai pas résumé leur personnalité.
Malgré tout ça, je ne peux pas désavouer le talent de Malika Ferdjoukh pour décrire et retranscrire l'insouciance, la beauté et la jeunesse adolescentes. Certains passages tels que la virée effervescente en pyjama sous la neige dans Broadway, sont poétiques. On sent la patte d' un visuel cinématographique et d'une ambiance de film des années 40-50 également comme un hommage rendu à cette époque. Et pour quelqu'un comme moi qui verse souvent dans le nostalgique, c'est un point de gagné.
Même si ça n'a pas été un coup de coeur et malgré ses défauts, Broadway Limited a été une lecture très rafraîchissante et très agréable. Elle a eu surtout la chance de passer juste après l'horreur absolue qu'a été Mikki et le village miniature, et du coup de me redonner la Foi et l'Espoir en l'espèce livresque. Amen.