Le garçon qui nageait avec les piranhas, de David Almond (2013)

Aujourd'hui, je vous présente une aventure pleine de grâce et d'humour, dans une langue d'une légèreté et d'une finesse extraordinaires, par David Almond, l'auteur de Je m'appelle Mina.

Le garçon qui nageait avec les piranhas, de David Almond (2013)Le quotidien de Stanley prend un tour inattendu lorsque, du jour au lendemain, son oncle Ernie, obsessionnel des poissons, décide de changer la maison en usine de conserves. Mais lorsque le grain de folie qui habite Ernie le rend sombre et cruel, Stan décide de s'en aller, se joignant au cirque de la ville. Sa route l'amènera à rencontrer de nombreux personnages truculents, dont le légendaire forain Pancho Pirelli, l'homme qui sait nager avec les piranhas.
Qu'adviendra-t-il du jeune et vaillant Stan ? Aura-t-il le courage de rencontrer son destin et plongera-t-il, lui aussi, dans le terrible bassin ?

Le livre est magnifique. L'illustration est du génial Oliver Jeffers, complice habituel d'Almond (et de John Boyne, notamment, cf. ).

Le garçon qui nageait avec les piranhas, de David Almond (2013)

(C'est le marque-page que m'a inspiré ce joli roman. Hihi.)

C'est une histoire de famille, de poissons, d'amitié, de destin et surtout, de rédemption, porté par des personnages hauts en couleurs. On utilise " hauts en couleur " à tout bout de champ et ça finit par ne plus rien vouloir dire, mais les personnages d'Almond ont vraiment ce petit plus qui vous les rend mémorables : une obsession dingo, un cheveu sur la langue, la manie de chanter à tue-tête, la capacité aux lapsus les plus tordus, une histoire personnelle digne d'un conte russe... Et souvent - non, toujours - ils sont terriblement attachants. Même les méchants me sont sympathiques (comme des saligauds de cartoon).

Donc, les + :
  1. Un récit léger, drôle et décalé, dans lequel David Almond nous ravit une fois encore par sa plume d'une finesse et d'une douceur unique.
  2. Des personnages habités d'un grain de folie, nous délivrant, au fil des rencontres, des leçons de vie pleines de grâce et de charme. (Vous adorerez Ernie, le brave oncle totalement barré. Vous adorerez les vilains enquêteurs à la manque qui poursuivent Stanley. Vous adorerez Nitasha et son rêve de devenir la plus grosse, la plus laide, la plus monstrueuse femme à barbe de l'histoire du cirque.)
  3. Un cadre délicieusement fantaisiste pour des aventures frôlant le réalisme magique.

Oui, j'aime David Almond. (Il a en outre écrit . C'est pour les plus grands, c'est plus effrayant, mais tout autant en équilibre sur le fil ténu de la réalité).

Les - (un seul) :
    La distance narrative prise par l'auteur à la fin du roman tend à nous rappeler qu'il nous raconte une histoire, et qu'il ne tient qu'à nous d'en inventer la suite. NEIN. Il tient surtout à toi de la finir, patate. (J'exagère. L'histoire est finie. Sur un très joli happy end, d'ailleurs. Mais certains fils restent en suspend dans la lumière tombante, et on aimerait bien savoir ce qui arrivera aux méchants, par exemple.)*

Il se dégage de ce roman une grande tendresse. Il est d'une drôlerie attachante et poétique, et j'en garde un ressenti assez doux. C'est une joyeuse escapade.

Bonne lecture,

Lupiot Le garçon qui nageait avec les piranhas, de David Almond (2013)

Le garçon qui nageait avec les piranhas, de David Almond, chez Gallimard Jeunesse, 2013, 256 pages. À partir de 9 ans.

* Je sais apprécier ce genre de procédés de distanciation, surtout lorsqu'il est humoristique et malin (comme il l'est à deux reprises dans le roman), mais s'en servir pour ne pas boucler les choses proprement, dans un roman pour un jeune public, ça me semble maladroit.