Nouveau départ pour Spider-Man : comme sa vie n'était pas assez compliquée, Peter Parker a décidé de s'exporter à l'internationale, de lancer sa propre entreprise, et de protéger le monde entier ! Dan Slott, fidèle au poste et assisté de Giuseppe Camuncoli, ouvre ce nouveau chapitre dans la vie du Tisseur.
J'ai mis longtemps à trouver quoi dire sur ce numéro, parce que je ne voyais pas d'approche intéressante pour ma critique. Il faut être honnête, Dan Slott a toujours eu un rythme de croisière plaisant, Camuncoli a toujours fait un travail convenable (malgré des visages très moches), et on ne s'est jamais ennuyé. De Spider-Island à Superior, sans oublier le dantesque Spider-Verse, le Spidey de Slott a toujours été propre, drôle, et plein de bonnes idées.
Du coup, si j'ai mis autant de temps à trouver quoi dire, c'est que ce nouveau départ n'en est pas un, et qu'il reste fidèle à ce que l'auteur a toujours fait. Adieu New-York, bonjour le monde entier et Shanghai en premier : Peter Parker s'exporte, lance sa multinationale, a des ennuis, de nouveaux ennemis, des têtes connues qui reviennent, lancent des vannes, a un grand méchant de retour, clap de fin.
La formule ne change pas, Slott alterne toujours les très longs dialogues avec les scènes d'action démentes, il balance toujours douze vannes par page, et quand il écrit, il y a toujours de grands enjeux. On retrouve énormément de personnages crées par l'auteur, et ils sont tous dans la continuité de ce qui avait été instauré avant. Le personnage de Peter poursuit son cheminement, aussi bien dans ses objectifs que sa personnalité, et on voit enfin se dessiner un objectif plus long pour Slott.
En effet, en repensant aux débuts de la série, on a l'impression de voir Peter passer de "jeune adulte un peu fou" à "adulte responsable", et ce n'est pas pour déplaire. Il y a de gros changements dans sa vie, énormément de pistes pas encore exploitées, et si Slott commence à en explorer certaines ( cette dernière page, vivement!), il lui reste encore un très long travail à effectuer. En attendant, on reste toujours dans le même ton, avec un mélange constant d'humour et aussi d'émotions, notamment avec un mariage un peu inattendu mais vraiment très touchant. Le rythme est frénétique, chaque page contient énormément d'informations, et on se demande même s'il n'y aurait pas "trop" de choses. Connaissant Slott et son amour pour le personnage, il est encore là pour un bon moment...
Giuseppe Camuncoli a pu se reposer pendant Secret Wars, et ça se voit. Avec les couleurs parfaites de Marte Gracia, il rend une copie irréprochable, et un peu au dessus de ce à quoi il nous avait habitués. Ses découpages sont dynamiques et remplis de vie, ses scènes d'action sont excellentes, et il y a même un petit travail sur les visages. Reposé, l'artiste est capable de rendre de très jolies choses, et il le prouve ici.
Un mot enfin sur le prix : le numéro coûte cher, mais le passage sur Spidey fait plus de trente pages, ce qui reste beaucoup. On a ensuite des prologues de nombreuses séries dans l'univers du Tisseur, plus ou moins intéressants selon les goûts de chacun et ce qu'on compte lire, et on en a finalement pour son argent. Je préfère avoir des prologues dans le numéro "principal" de cet univers plutôt que dans un numéro 0 pas forcément utile...
Amazing Spider-Man #1
Marvel Comics * Par Dan Slott & Giuseppe Camuncoli * $5.99
Ce n'est pas The Amazing Spider-Man #1, mais bien " Spidey par Dan Slott #169". On reste dans la continuité établie, mais énormément d'éléments sont apportés par dessus. Ce n'est pas ce numéro qui vous fera aimer Slott, pour les autres, vous savez à quoi vous attendre.