Je vous écris dans le noir de Jean-Luc Seigle

ecris noirTitre : Je vous écris dans le noir

Auteur : Jean-Luc Seigle

Editeur : Flammarion

Date de parution : 7 janvier 2015

233 pages

Ce roman raconte l’histoire de Pauline Dubuisson qui a tué son ex-fiancé en 1950.

De cette histoire, Clouzot a réalisé un film avec Brigitte Bardot, La vérité. C’est après avoir vu ce film que Pauline Dubuisson s’exilera au Maroc où sa tragique histoire se poursuivra, comme un éternel recommencement.

Il n’a été écrit que des biographies à charge de cette singulière histoire. Jean-Luc Seigle prend le contre-pied. Il prend le parti d’écrire son roman à la première personne et réhabilite ainsi cette femme que la vie n’a pas épargnée.

De cette manière il nous interroge sur l’Histoire, sur la conduite des hommes, sur la liberté (ou pas) de la femme dans cette société des années cinquante et soixante.

On entre dans l’intimité de la vie d’une femme meurtrie que les hommes ont détruite à jamais, une femme tondue à la libération, comme tant d’autres, parce qu’elle avait eu une relation avec un Allemand. Cet acte horrible et violent, sous la plume réaliste de Jean-Luc Seigle, est le passage le plus difficile à lire.

Etrange fut cette lecture. Je suis tout d’abord restée à distance, l’écriture de l’auteur ne me permettant pas d’éprouver quelconque sentiment… et puis peu à peu, j’ai eu l’impression qu’il entrebâillait la porte afin que j’entre à tâtons dans les méandres de cette vie pour finalement m’emporter dans son flux et son reflux. Plus j’ai avancé dans le roman et plus l’émotion a jailli.

Et puis, j’ai retrouvé au fil du roman ce que Jean-Luc Seigle nous avait raconté lorsque je l’avais écouté à la médiathèque de St Julien l’ars. Et ça, c’est une expérience bien agréable !

Pure coïncidence, un autre récit sur cette terrible histoire a été publié le 20 août 2015. La petite femelle de Philippe Jaenada est un texte apparemment très documenté et qui prend aussi le parti de Pauline Dubuisson.  Il me tente… (après avoir entendu l’auteur dans l’émission de France Inter, La librairie francophone.)